Estimant que la question de la protection sociale au Maroc est très importante tant pour les citoyens que pour les chefs d’entreprises, la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) a organisé, jeudi dernier, une rencontre autour du thème « Les relations CNSS-Entreprises, au service de la protection sociale au Maroc ».
Étant l’invité d’honneur de cette rencontre, Said Ahmidouch, directeur général de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) a commencé son intervention par annoncer quelques statistiques de la CNSS : « En seulement six ans, nous avons réussi à augmenter le nombre de salariés déclarés d’un million de personnes. En effet, nous sommes passés de 1,58 million d’affiliés en 2005 à 2,54 millions en 2011. Cependant, notre travail ne s’arrêtera pas là. Il reste encore une part importante de salariés qui ne bénéficient pas d’une couverture sociale. Notre objectif est d’amener les entreprises opérant dans le secteur informel à régulariser leur situation vis-à-vis de la Caisse. Elles sont nombreuses, certes, et ce n’est pas une chose facile, mais nos services s’y sont attelés », a-t-il indiqué.
Le directeur de la Caisse a également communiqué des chiffres concernant le montant des cotisations annuelles qui atteignent les 90 milliards DH dans le secteur privé et dépassent les 100 milliards de dirhams dans le secteur public. Les affiliés de ce dernier sont minoritaires par rapport à ceux du secteur privé. Il a également précisé que les équipes de la Caisse ont fourni d’importants efforts durant ces dernières années et que le nombre de dossiers traités par jour est passé de quelque 1500 dossiers en 2007 à 6588 en 2011.
75% des entreprises ont adhéré à l’AMO
Said Ahmidouch a, par ailleurs, fait remarquer que la CNSS mise sur la formation continue pour développer les compétences de ses ressources humaines, les adapter à sa mission afin d’être une force agissante pour défendre les intérêts du citoyen.
« Concernant les actions concrètes que nous avons réalisées, nous avons étendu l’Assurance maladie obligatoire (AMO) aux retraités percevant une pension supérieure ou égale à 500 DH. Nous avons également élargi la liste des médicaments remboursables.
En effet, depuis le 1er février 2010, l’AMO couvre aussi les médicaments prescrits par le médecin traitant et délivrés par le pharmacien, les actes effectués chez le médecin, l’opticien et l’établissement de santé, les actes paramédicaux, les actes de biologie, de radiologie… », explique-t-il. Et d’insister « de plus, à partir du 1er juillet 2008, la CNSS exonère totalement ou partiellement le Ticket modérateur relatif aux Affections de longue durée (ALD) et les Affections lourdes et coûteuses (ALC). En outre, nous avons mis en place le site Internet “www.damancom.ma” pour la télédéclaration et le télé-paiement des cotisations sociales et AMO. Jusqu’à ce jour, 75% des entreprises ont adhéré à ce régime et il est certain que nous irons chercher le petit quart qui reste ».
Lors de cette rencontre, M. Ahmidouch a également évoqué la question des indemnités de chômage, en soulignant que la CNSS s’apprête à mettre en œuvre un projet d’indemnisation pour perte d’emploi. Cette indemnité pourrait atteindre jusqu’à 70% du salaire perçu par le bénéficiaire avant la perte de celui-ci. Cette mesure qui ne va pas pour autant dépasser le montant du SMIG marocain serait accordée pour une durée de six mois aux personnes pouvant justifier de quelques années de cotisation (cinq ou six ans) avant la perte de leur emploi.
Le directeur général de la CNSS a clôturé son intervention en présentant les perspectives de la Caisse. Il s’agit principalement de la poursuite de l’extension de la couverture sociale en assurant les salariés non déclarés et en améliorant le niveau des prestations existantes, le développement du tiers-payant pour les médicaments onéreux, la réduction des délais de remboursements des soins, etc.
La Convention maroco-française
Lors de cette rencontre organisée par la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc, Said Ahmidouch, directeur général de la CNSS a rappelé l’importance des conventions internationales en matière de sécurité sociale liant le Maroc à d’autres pays, en particulier la Convention maroco-française, qui est l’une des premières puisqu’elle remonte à 1965.
« Cette Convention a été revue à plusieurs reprises dont la dernière date de 2007 et ratifiée en 2011.
En effet, si au départ cette Convention ne concernait que la main-d’œuvre marocaine qui travaille en France, et qui laisse des membres de la famille au Maroc, la situation a changé aujourd’hui (...) Depuis le début du mois de juin 2011, cette Convention offre une protection élargie à d’autres catégories d’assurés à savoir les retraités marocains qui ont travaillé en France et également les retraités français installés au Maroc et ceux bénéficiant d’une pension marocaine et résidant en France », a souligné le directeur général de la Caisse.
