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«Histoire et avenir du timbre-poste»

Il faut se précipiter pour visiter l’exposition de Barid Al-Maghrib «des timbres-poste, des cachets Maghzen… des curiosités à découvrir», une précieuse collection composée de timbres-poste et de cachets Makhzen, propriété de Khadir Ghailan, et une riche collection philatélique de Jakob Von Uexuell, deux éminents collectionneurs qui nous offrent l’occasion de découvrir leur inestimable patrimoine philatélique.

«Histoire et avenir du timbre-poste»
Une vue de la conférence scientifique qui a eu lieu les 22 et 23 novembre à Rabat.

En ces temps de révolution des technologies, SMS et Internet, le timbre-poste fera bientôt figure de symbole de l’histoire. Il aura pourtant joué un rôle certain dans les relations internationales et nationales. Il a, en effet, été un attribut de confirmation de la souveraineté et aura joué le rôle d’ambassadeur dans le monde entier et reste le témoin de la politique étrangère menée par le pays. Témoin et mémoire de la nation aussi, le timbre-poste a su «immortaliser l’histoire du pays et faire partie de son patrimoine culturel». Il est partie prenante du quotidien des gens, puisqu’il est omniprésent sur les correspondances (cartes postales, lettres, paquets-cadeaux, lettres de candidature, etc.). Il est aussi le reflet d’une époque, d’une culture et d’une société. Le timbre-poste véhicule une image à contempler et un message à décoder. En témoignent certaines représentations de l’histoire du Maroc : «Anniversaire de la Marche verte», «Anniversaire de l’Indépendance», «Congrès internationaux», «Inauguration de barrages», «Alphabétisation», «Campagne de solidarité», etc.

Il fallait sans doute, pour inaugurer la Conférence philatélique internationale dédiée à «l’histoire et l’avenir du timbre-poste», un érudit de la trempe de Abdelhak Lamrini, historiographe du Royaume et porte-parole du Palais royal, poète et chercheur, titulaire d’un doctorat en littérature de l’Université Mohamed ben Abdellah de Fès, avec comme sujet de thèse «La poésie du Jihad dans la littérature marocaine», publiée en 1997. Il est aussi docteur de l’Institut des études supérieures arabo-islamiques de Strasbourg et lauréat de plusieurs prix.

Dans son intervention, il revisite l’histoire du timbre moyen de communication chez les Perses, les Grecs, les Romains, et son évolution portée par le rail, le bateau et surtout l’avion. Il raconte l’histoire du timbre depuis le Roi Hassan Ier, qui crée le premier service intervilles, chaque ville possédant son sceau, jusqu’en 1956, date de la création de l’Institut supérieur de La Poste, en passant par les années 1953 où le timbre marocain était présent jusqu’à Tindouf !

À travers la fresque relatée par l’historiographe du Maroc, le timbre devient un formidable témoin et révélateur de l‘histoire qui ne se limite pas au simple champ politique ou militaire, mais prend en compte la culture, la sociologie, l’anthropologie, l’industrie et reproduit les événements qui marquent le Royaume. L’un des témoignages de ce legs, c’est ce timbre marocain qui a vu le jour le 2 mai 1912 sous le règne du Sultan Moulay Abdelhafid qui en avait eu l’idée en 1911. Il représentait la «Zaouiya Issaouiya» de Tanger et portait l’unité monétaire de l’époque : la «mozonnat». Sous le protectorat, le service postal sera divisé en deux zones portant deux enseignes différentes. Le nord du Maroc, soumis au protectorat espagnol, bénéficiait du «Service de La Poste marocaine», dont les valeurs des timbres étaient en «peseta» et les thématiques portaient sur la vie quotidienne et les traditions marocaines.

Quant au reste du Maroc, sous protectorat français, les établissements postaux y portaient le nom de «Poste Télégraphe Téléphone» et les timbres-poste, ayant pour unité monétaire le franc, illustraient le patrimoine et l’architecture du Maroc. Tout un pan de l’histoire du Maroc que l’on a pu visiter lors des caravanes d’expositions, dédiées à «l’histoire du Maroc à travers les timbres». Cette exposition itinérante, organisée en collaboration avec les associations philatéliques du Maroc, a débuté dès le 22 mai 2012, date marquant le centième anniversaire du timbre-poste marocain. Après Tanger, Casablanca, Fès et Rabat, la caravane philatélique s’est rendue à Tiznit, à Laâyoune, à Marrakech et se rendra à Oujda du 21 au 26 décembre. Avec la conférence scientifique qui a lieu à Rabat les 22 et 23 novembre et qui réunit des historiens de renom, des philatélistes et des experts mondiaux, et une exposition philatélique internationale, le pari de Barid Al-Maghrib de raconter l’histoire du Maroc est réussi !


Verbatim

L’histoire de la Poste remonte à 1892, lorsque le Roi Moulay Hassan 1er, face aux empiétements des Européens, promulgua le Dahir organisant le premier service de courrier intervilles, appelé «Poste Maghzen». Le timbre-poste n’étant pas encore d’usage, ce sont deux cachets attribués à chaque ville qui permettaient l’oblitération des envois postaux. L’un en format rond servait à oblitérer la sacoche, l’autre en format octogonal destiné à oblitérer les plis.

Plus tard, en 1911, le Roi Moulay Abdelhafid jeta les bases d’une administration postale moderne assurant un service postal régulier et créa en 1912 le premier timbre-poste marocain. C’était en fait une série de six timbres-poste illustrant, dans différentes couleurs, la Zaouiya Issaouiya de Tanger et valant l’unité de monnaie de l’époque : la mozonnat. C’est aussi l’époque où La Poste marocaine connut une première réforme en profondeur par la mise en place de services structurés assurant les services postaux et télégraphiques. L’ensemble fut placé sous l’autorité de l’Office chérifien des Postes, du téléphone et des Télégraphes, nouvellement créé sous le protectorat. À l’avènement de l’indépendance en 1956, le Roi Mohammed V instaura à la place de l’Office chérifien, un département ministériel de plein droit sous l’appellation du ministère des PTT. Le ministère mena une politique de développement soutenu du secteur jusqu’à la réforme radicale intervenue en 1984 qui vit la création d’un établissement public sous la dénomination de l’Office national des postes et télécommunications sous tutelle du ministère. Ce fut une étape importante qui déboucha sur la réforme séparant La Poste et les télécommunications et créant ainsi, en 1998, à leur place deux entités distinctes : Ittissalat Al-Maghrib et Barid Al-Maghrib, disposant de la personnalité morale et de l’autonomie financière. En 2010, Barid Al-Maghrib devint une société anonyme. Le centenaire du timbre-poste que nous avons lancé le 22 mai 2012, certains parmi vous se le rappellent, ne s’est pas limité à une journée, mais a connu une série d’événements et d’actions de promotion menée par Barid Al-Maghrib aux plans interne et externe. Il s’agit de :

• Un concours de dessin intitulé «le pinceau du postier». Comme son nom l’indique, ce concours lancé au profit des postiers porte sur les thèmes «La Poste se développe» et «le timbre-poste : 100 ans d’histoire du Maroc». Les gagnants de ce concours seront primés aujourd’hui même et verront leurs œuvres reproduites en timbres-poste.

• Les expositions philatéliques régionales, montées en partenariat avec les associations philatéliques marocaines, dans plusieurs villes du Maroc, du nord au sud.
La célébration d’aujourd’hui nous amène à parler d’un anniversaire plus ancien, celui du 120e Anniversaire de La Poste marocaine. Cet anniversaire a son importance et mérite à ce titre qu’on l’éclaire de toute la lumière possible. C’est pourquoi nous avons consacré à cette commémoration toute une série de timbres-poste présentée sous la forme :

• D’un bloc feuillet composé de deux timbres, l’un au format octogonal et l’autre rond, avec application d’un vernis acrylique.

• Et d’une planche de 12 timbres-poste illustrant les cachets octogonaux et ronds avec les six couleurs de l’époque.
En marge de cette célébration, des ateliers de travail seront organisés sur les thèmes : «revaloriser l’utilisation et la collection du timbre-poste» et «l’innovation dans le timbre-poste».
Barid Al-Maghrib s’est engagé dans un processus d’innovation en matière de fabrication de timbres-poste. La toute dernière est celle réalisée avec la technique audio reproduisant le son de «l’hymne national» et de la «tbourida».

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