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Réputé pour son dévouement à l’accomplissement du devoir national avec une totale abnégation, Si Lahcen Lyoussi est incontestablement l’un des grands militants nationalistes avérés de l’histoire contemporaine du Maroc. Figure emblématique du nationalisme marocain sous le protectorat français, Caïd des Ait Lyoussi et premier ministre de l’Intérieur du Maroc indépendant, Si Lahcen Lyoussi a en effet milité dès le début de la décennie 1940 et son engagement pour sa patrie et pour le Roi Mohammed V, ne s’est jamais démenti, et cela jusqu’à l’indépendance du Maroc. Son nom demeure par ailleurs étroitement lié au mouvement national et à une grande étape politique et historique du pays. Aujourd’hui, le Centre pour les études et recherches politiques (CLLPERP) portant son nom lui rend un vibrant hommage le 21 octobre, dans sa terre natale Sefrou avec la participation d’hommes politiques, d’intellectuels, d’opérateurs économiques et de membres de la société civile et de sa région. Et c’est l’occasion, pour les initiateurs de la rencontre, pour plonger, à travers la vie et le parcours de Si Lahcen Lyoussi, dans un pan important de l’histoire du Maroc contemporain.
Attaché jusqu’au bout à sa patrie et à son roi, le chef de la tribu des Aït Lyoussi, l’un des fondateurs du Mouvement populaire, participa activement à la libération nationale en bravant l’occupation et sa répression. Ces différents actes ont été assimilés à une véritable guerre déclarée au colonialisme. «Un homme prêt à tout sacrifier, indifférent au sort peu envieux qui aurait pu lui être infligé comme caïd de Séfrou par le colonisateur. Il fut convaincu de son devoir national, dévoué pour son pays», dit de lui Larbi Benabdallah dans son livre «Les mémoires d’un militant» (1943-1955). Lui-même résistant, l’auteur qui fut témoin des sacrifices consentis par Lahcen Lyoussi, ajoute dans son livre : «On ne peut jamais rendre justice à cet homme qui a rendu de bons et loyaux services à son pays dans les pires moments de son histoire, indifférent aux actes de représailles qui pouvaient être prises à son encontre par le colonisateur».
Pour Haddou Lyoussi, membre de sa famille, Lahcen Lyoussi a emprunté à jamais le nationalisme marocain : «Il a commencé tôt son militantisme pour l’indépendance du Maroc tout en étant Caïd à Sefrou et au Moyen Atlas sous le protectorat français.
Et à cause de son engagement pour son pays et le Roi Mohammed V avec qui il a été lié par une grande amitié, il était la cible du colonisateur qui l’a même condamné à la déportation et la mise en résidence surveillée pendant trois ans à Benslimane et à Mogador parce qu’il s’était soulevé contre le coup de force colonial infligeant, le 20 août 1953, l’exil au sultan Mohammed V à Madagascar. Son engagement pour la patrie s’est poursuit aussi après l’indépendance avec sa nomination ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Mbarek Bakaii. Mission qu’il accomplit avec dévouement pour l’édification du pays. Il a été d’ailleurs l’un des concepteurs en 1958 du Dahir des libertés», indique Haddou Lyoussi. Et il précise que le Caïd des Ait Lyoussi a aussi milité avec ferveur en faveur du rapprochement de toutes les forces nationales et ce grâce à son amitié avec Abdelkrim Khattabi, avec Mehdi Benbarka autres figures emblématiques du mouvement national pour un Maroc uni et fort. Cet homme d’honneur qui a joué un grand rôle dans la Résistance et la lutte pour l’indépendance et qui a marqué de son empreinte l’édification du pays après l’indépendance à travers les différentes responsabilités politiques qu’il a assumées, devrait être, incontestablement un modèle pour les générations actuelles et futures d’hommes politiques.
