Sous le ciel bleu d’El-Jadida, des dizaines de milliers de spectateurs ont suivi avec délectation, le week-end dernier, les derniers concerts que leur offrait le Festival Jawhara, l’événement le plus en vue de la région. Sur les différentes scènes dédiées à cette manifestation, la fête battait son plein. La douce brise qui soufflait sur la ville donnait une dimension magique à cette ambiance estivale installée depuis quelques jours dans la belle cité. Feux d’artifice et marionnettes géantes accentuaient cette atmosphère féérique. Pour vivre des moments de bonheurs avec leurs stars préférées, les Jdidis s’étaient déplacés en masse, mais pas seulement. Reda Taliani, Melhem Zein, Muslim et Cheb Bilal ont réussi à faire venir leurs fans de différentes régions du Maroc pour assister à leurs spectacles.
C’est donc à une clôture riche en rythmes qu’était convié le public d’El-Jadida. Placés sous le signe du raï et de la musique orientale, les ultimes rendez-vous du festival ont su combler les fans de ces genres musicaux.
Les maîtres du raï font la fête
Aussi, sur la scène d’Azemmour, Muslim, jeune rappeur de la ville du Détroit, a-t-il enflammé la scène avec ses chansons brûlantes et son style particulier. Il a entraîné le public dans son «flow» et lui a offert le meilleur de son répertoire. Les amateurs du raï ont pu, par la suite, savourer les tubes de Reda Taliani, l’une des valeurs sûres de ce genre musical. Avec ses mélanges musicaux, le célèbre chanteur a su s’imposer sur une scène artistique musicale qui regorge d’artistes.
Dans le même moment, un peu plus loin d’Azemmour, la scène de l’Hippodrome Lalla Malika à El-Jadida offrait un autre spectacle avec une ambiance non moins chaude. Dans cette partie de la ville, le menu artistique affichait Melhem Zein en entrée et Chab Bilal comme plat de résistance. La star libanaise, qui s’est fait attendre, a enchanté ses fans qui brandissaient son nom en signe d’amour. Ces mêmes fans ont répété avec lui ses tubes les plus célèbres, vibré aux rythmes orientaux de ses chansons et dansé sur les airs enchanteurs de la Dabka, tout droit arrivés des Bekaa du Liban, lieu de naissance de l’artiste. Entre les chansons les plus anciennes «Enti Msheeti», et celles plus récentes, le public en demandait, encore et encore. Quant aux inconditionnels de Cheb Bilal, star incontestée du festival, ils commençaient à s’impatienter. Mais avant de céder la scène à son Bilal, Melhem Zein a reçu un trophée des mains des responsables de «l’association des Doukkala».
Bilal le terrible enflamme la scène
Et quand le monstre sacré du raï st monté sur scène, c’était l’euphorie. Au meilleur de sa forme, Bilal le grand n’a pas déçu ses milliers de fans, jeunes et moins jeunes, venus spécialement pour l’entendre chanter. Car c’est une grande histoire d’amour et de respect qui lie l’artiste à son public. Ses tubes, plus célèbres les uns que les autres, sont appris par cœur par ses fans. Ils parlent à leurs cœurs et les font vibrer par leur sensibilité et leur sincérité. Cet habitué de Jawhara et des festivals du Maroc a mis le feu à la scène. De l’autre côté, les spectateurs étaient en transe. Ils planaient dans un monde d’émotion et de tendresse. Généreux de leurs voix et de leurs larmes (pour certains), les spectateurs d’El-Jadida n’oublieront pas de sitôt ces moments de pur plaisir dont les a gratifiés cet enfant terrible du raï. Fidèle à sa réputation, ce dernier a donné le meilleur de lui-même. Et tout comme son prédécesseur, Cheb Bilal a eu droit à un trophée en signe de reconnaissance pour la qualité de son art et de sa prestation. L’année dernière, ils étaient plus d’un million et demi de festivaliers à être de la fête. Cette année, ce sont quelque 1 750 000 spectateurs qui ont répondu présents au Festival Jawhara. Le pacte est désormais scellé entre la ville et son festival.
