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Prix du Jury pour le film marocain «Androman de sang et de charbon»

● La clôture du sixième FIFFS a été marquée par deux hommages à Amina Rachid (Maroc) et à Fatemeh (Simin) Motamed Arya (Iran).
● Le grand Prix du Festival a été remis au film japonais «Hanezu» de Naomi Kawase.

Prix du Jury pour le film marocain  «Androman de sang et de charbon»
Le Festival a rendu hommage à Amina Rachid, grande dame du cinéma marocain.t Ph. Saouri

La cérémonie de clôture du Festival international du film de femmes de Salé a connu une bonne ambiance où des hommages furent rendus à deux personnalités féminines qui ont beaucoup donné au 7e art. Il s’agit des deux comédiennes Amina Rachid (Maroc) et Fatemeh (Simin) Motamed Arya (l’Iran). Le choix des organisateurs n’a pas été fortuit puisqu’elles ont toutes les deux brillé dans l’univers cinématographique grâce à leur talent et leur persévérance pour satisfaire leurs publics toujours assoiffés de nouveautés.

Comme l’a souligné le critique de cinéma Omar Belkhemmar dans son témoignage à propos d’Amina Rachid, «cette dame mérite cette consécration en reconnaissance de son riche parcours où elle a toujours été à la hauteur des rôles qu’on lui a confiés, que ce soit à la Radio, la télévision ou au cinéma. Cette artiste polyvalente a toujours satisfait son public. J’ai l’honneur d’être choisi par cette grande actrice pour dire un mot sur elle. Ses nombreux rôles ne se comptent plus et resteront gravés dans notre mémoire». Émue par les paroles de Omar Belkhemmar, qui a terminé son témoignage avec une belle poésie, Amina Rachid n’a pas manqué de remercier son public et les organisateurs de l’avoir choisie pour être honorée dans ce festival qui met en valeur le cinéma de la femme. «Cet événement nous fait découvrir tous les efforts des femmes dans ce domaine», souligne-t-elle. Le deuxième hommage est revenu à l’Iranienne Fatemeh (Simin) Motamed Arya qui, du haut de ses 80 Prix et de ses nombreux exploits, a eu le mérite d’être louée par son amie la présidente du jury, l’Indienne Aruna Vasudev qui s’est dite contente de parler de Fatemeh en reconnaissance de son travail extraordinaire. «Non seulement c’est une grande actrice et amie, mais elle a une passion pour son métier.

Elle a su mener sa carrière, même dans les conditions les plus difficiles qu’elle a connues dans son pays. C’est une vraie militante dont le travail lui a valu d’être nommée meilleure actrice dans le Festival de Montréal». Son hommage au Maroc, dans un Festival de film de femmes, l’a aussi marquée. «Je suis ravie d’être pour la troisième fois au Maroc. Mais cette fois-ci a une autre saveur, puisque j’ai le privilège d’être consacrée dans ce festival devant ce beau public», renchérit Fatemeh. En effet, ce sont ces moments d’émotion et de plaisir qui restent gravés dans les mémoires aussi bien des festivaliers, des organisateurs que des participants. Mais, le festival est, aussi, la compétition officielle, dont tout le monde attendait les résultats. «J’ai vécu une belle expérience avec un jury de femmes.

C’était vraiment spécial. Il y avait une variété de films de qualité. On a eu beaucoup de discussions et de débats pour choisir les meilleurs selon les critères artistiques et professionnels», précise Aruna Vasudev. Ainsi, une mention spéciale a été attribuée au film égyptien «Asmaa» de Amr Salama, le Prix de la meilleure interprétation féminine à Carice Van Houten dans le film hollandais «Ingrid Jonker» de Paula Van Der Oest, le Prix de la meilleure interprétation masculine à Kacey Mottel Klein dans le film (Suisse, France) «L’enfant d’en haut» de Ursula Meier, le Prix du scénario au film russe «Portrait au crépuscule» de Angelina Nikonova, le Prix du jury en ex aequo au film chilien «Violeta s’en est allée au ciel» de André Wood et le film marocain «Androman… de sang et de charbon» de Az Larabe Alaoui, puis le Grand Prix au film japonais de Naomi Kawase.


Questions à : Hammadi Guiroum, chercheur universitaire et critique de cinéma

«Il faut revoir les critères de plusieurs festivals au Maroc»

Quelle est, d’après vous, la place de cet événement cinématographique dans l’univers des festivals au Maroc ?
Je pense que l’organisation d’un Festival du cinéma de la femme à Salé est une chose importante, surtout avec les changements que connaît le Maroc ces derniers temps et surtout avec l’intérêt porté à la femme sur le plan social et politique. On peut dire aussi que les organisateurs sont arrivés à une phase de professionnalisme au niveau des choix des films, de la programmation, des thématiques des débats et des forums.

Y a-t-il un intérêt pour ces manifestations et un suivi de la part de l’État ?
Oui, d’ailleurs au niveau du ministère de la Communication et du gouvernement en général, il y a une stratégie qui vise à instaurer des lois très intéressantes pour l’orientation et le soutien des festivals. C’est vrai qu’on est arrivé à une soixantaine de festivals. Mais il serait temps de les structurer d’une manière professionnelle pour donner à chacun son identité et sa spécificité. Car en dehors des six ou sept festivals qui sont organisés sur la base de critères professionnels, les autres auraient intérêt à être revus et réorientés pour qu’ils soient plus rentables sur le plan qualitatif. Car un festival doit aussi être une occasion pour le développement touristique et économique.

Quel rôle peuvent jouer ces festivals dans notre société ?
Le cinéma est une culture. Il nous apprend à communiquer avec les autres, à mieux les connaître, à être ouverts sur le monde. La base du dialogue commence avec le cinéma. Mais il ne faut pas que cette culture cinématographique reste limitée aux festivals. Par exemple, cette salle Hollywood où se déroule le festival ne doit pas se suffire à cet événement. Elle devrait avoir un programme sur toute l’année pour habituer le public au cinéma et pour l’inciter petit à petit à avoir une culture cinématographique.

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