La capitale économique accapare le tiers des accidents de circulation enregistrés en milieu urbain. Le comportement de l’usager est souvent mis en cause, cependant il n’est pas le seul à incriminer, selon une étude relative à l’identification des zones d’accumulation des accidents dans la métropole. Menée en 2007 par le CNPAC, cette étude indique que l’infrastructure de circulation routière est responsable d’une part importante de l’insécurité routière de la ville. L’enquête, qui est toujours d’actualité, souligne que les aménagements, lorsqu’ils sont menés aux normes de sécurité routière, peuvent limiter beaucoup les risques d’accident. À titre d’exemple, la majorité des accidents recensés sont situés aux carrefours. D’après l’étude, l’amélioration de la sécurité routière à ce niveau consiste à définir une norme nationale quant aux équipements de régulation et de signalisation lumineuse.
Sécurité des piétons et des deux-roues
S’agissant de la sécurité des piétons, qui représentent plus de 75% des victimes de la circulation à Casablanca, il faudrait penser à créer des trottoirs larges et des passages réservés à ces usagers. «Les passages pour piétons sont utilisés quand leur implantation est appropriée. En leur absence, les piétons, les charrettes et les vélos franchissent les voies en diagonale», constate ladite étude. En outre, la mise en place des sens giratoires réduit, certes, le risque d’accident, mais favorise moins les déplacements des deux-roues et des piétons. En effet, les voies réservées aux deux-roues sont rares et l’usager conduit souvent indifféremment sur les voies de droite comme sur celles de gauche.
Face à cette situation, parfois chaotique, la voirie devrait séparer les modes de déplacement en créant une voie réservée à ce moyen de transport quand la largeur des routes le permet.
«Bien que le trafic en deux-roues soit important, on constate une absence totale de signalisation lumineuse les concernant directement, lit-on dans l’étude. La signalisation tricolore n’est pas dans le champ de vision du motocycliste». Elle ajoute que l’usager ne distingue guère la voie de circulation de l’aire de stationnement et de l’aire d’arrêt des transports en commun, qui génèrent souvent des bouchons lors des arrêts, surtout aux heures de pointe.
L’étude recommande aussi de maintenir, dans la mesure du possible, le stationnement sur les rues et les boulevards : «Une rue vide de stationnement incite généralement à la vitesse». «Pour qu’un aménagement soit crédible, il doit répondre aux besoins des usagers, aux flux routiers et, de manière globale, “aux lignes de désir” des usagers», conclut l’étude.
Les Comportements inappropriés des usagers de la route
Selon l’étude, le comportement accidentogène est présent, continuellement, dans tous les mouvements observés dans une scène de trafic routier.
La circulation routière dans la ville de Casablanca se distingue par des coutumes locales de comportement acquises au fil du temps avec l’évolution de la complexité de la circulation. Le perturbateur potentiel peut être : un enfant en apprentissage des règles de la mobilité dans la cité, une personne âgée dont la motricité fait défaut, un étranger au quartier n’ayant pas encore acquis «la coutume locale» et le «bon usage» de la voirie.
Il apparaît que les Casablancais ont leurs propres usages et règles de conduite qui ne correspondent pas forcément aux règles nationales et internationales.
Il existe toujours cette peur des agents de contrôle qui fait que les conducteurs réduisent leur vitesse de circulation lorsqu’ils s’approchent d’un carrefour, baissent les téléphones portables, mais reprennent leurs mauvaises habitudes dès que le carrefour est dépassé.
