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Vivre avec un conjoint «négatif» 

Un comportement peut changer, mais un caractère, non ! Alors, comment gérer le quotidien quand son conjoint broie du noir à longueur de journée et qu’il voit alors du négatif partout ? D’ailleurs, les idées noires sont contagieuses, ainsi comprendre l’attitude d’un conjoint pessimiste et analyser ses sentiments, c’est d’abord commencer par s’en protéger.

Vivre avec un conjoint «négatif» 
L’essentiel est de ne pas se laisser contaminer par le pessimisme.

Vous vous réjouissez de proposer une sortie à votre partenaire et son premier réflexe est : «Je crois que ça ne va pas être possible», avant même de savoir s’il peut modifier son programme ou la date de votre sortie. Son négativisme épuise. Un «non» tout le temps, constant et répétitif, est déprimant. Alors, vous finissez presque par éprouver vous-même la sensation que l’horizon est fermé. Par exemple, l’appartement que vous convoitiez vous est passé sous le nez, faute de réactivité de votre conjoint. Mais il se permet d’être déçu autant que vous si ce n’est plus. La preuve que le pessimisme ne protège pas de la déception. C‘est alors qu‘il vous lancera un petit «je l’avais bien dit, j’en étais sûr», dit bien sûr avec un demi-sourire qui donne à penser que, inconsciemment, il se réjouit de la situation. C’est alors que vous remarquez malgré vous tous les petits signes qui vous montrent clairement que votre conjoint broie du noir, voit tout en négatif, bref qu’il est pessimiste. Mais alors, comment gérer ce trait de caractère agaçant au possible et qui vous irrite à longueur de journée ?

Parvenir à le comprendre
En fait, le pessimiste raisonne à l’envers : ses succès lui paraissent accidentels, mais en revanche, il intègre ses échecs comme faisant partie de soi-même. Le pessimisme n’est rien d’autre qu’une forme d’anxiété transformée en système de pensée. Comme dit le psychiatre Alain Braconnier, c‘est un «triste en pensée, malheureux en action, le pessimiste ne trouve la paix ni en s’enfermant dans son moi trop sombre et trop soumis à un juge intérieur implacable, ni en s’efforçant de succomber à l’appel des passions».
Tout d’abord, il ne faut pas que vous vous laissiez contaminer. Votre partenaire, persuadé d’être lucide, critique votre tendance «naïve» à ne pas voir systématiquement la vie en noir. Dites-vous bien qu’il a tort. Rappelez-lui également qu’il y a eu nettement moins de ratages que les fois où il a dit : «cela ne va pas se faire». Heureusement, avec les années, les proches de pessimistes cessent généralement d’entendre leurs prévisions catastrophiques. Il faut alors l’inciter à trouver des solutions à ce comportement. Court-circuitez ses tentatives de suivre son penchant naturel en lui demandant d’envisager plus souvent ce qui est possible au lieu de lister les difficultés. Ensuite, aidez-le à chercher des explications : s’il croit que ses échecs révèlent sa vraie personnalité, cela explique alors qu’il doute de lui. Sans doute a-t-il connu des expériences de séparation, d’abandon, qui l’ont conduit à douter d’être estimable, aimable.
Sa vision négative du monde a une cause et vous pouvez essayer de la découvrir ou d’en parler avec lui. Demandez-vous ainsi ce que vous y gagnez : la tranquillité tout simplement ! Le hasard nous conduit à nos rencontres amoureuses, mais ce n’est pas lui qui nous incite à nous lier. Vivre avec un pessimiste en dit souvent long sur notre besoin d’aider l’autre et par là, finalement, d’avoir un pouvoir sur lui. Cela peut être aussi une stratégie inconsciente pour dissimuler sa propre anxiété : trouver pire que soi, n’est-ce pas rassurant d’un côté ?

L’optimisme, ça s’apprend !
Le bon côté de la vie ? Difficile de le voir au milieu des problèmes quotidiens qui s’accumulent et face à un horizon qui semble fermé. Pourtant, certains parviennent à rester optimistes quel que soit le sens du vent. Vous doutez ? Ils vous parlent de confiance, d’espoir. Vous êtes frustré ? Ils vous rappellent tout ce qui est déjà satisfaisant dans votre vie. Est-elle naturelle, cette tendance à percevoir d’abord ce qui va bien, à se réjouir des plus petits riens ? Peut-on la transmettre à son entourage ? Les dernières recherches en psychologie positive s’intéressent à cette capacité à repérer et à développer ce qui peut rendre heureux : il faut tout simplement s’entraîner à avoir une vision positive des gens, des événements, de l’existence, sans être pour autant naïf… «Ma femme au début de notre union était catégorique, hors de question d’avoir un enfant par les temps qui courent… Insécurité, décadence des mœurs, extrémisme, la liste des arguments de son tableau noirci de la vie n’en finissait pas, raconte Rachid. Un an après nous nous sommes retrouvés avec un beau bébé, un garçon qui a égayé notre vie et spécialement celle de ma femme. Depuis on fait des projets d’avenir, un avenir qui par miracle parait plus rose», se réjouit-il.
Rachid n’est pas le seul conjoint à pouvoir supporter un pessimiste à la maison. Le pire est que le point de vue pessimiste n’est jamais perçu par la personne elle-même.

Ceux qui voient la réalité avec des lunettes noires ont toujours l’impression que ce qu’ils pensent est bien réel. Et c’est souvent un rapport assez anxieux avec les événements qui est en jeu. La personne anticipe le pire pour avoir l’impression de pouvoir maîtriser toute situation imprévue et pallier ainsi les problèmes éventuels. Dans ce type de cas, il existe alors une vraie différence entre le sujet anxieux qui, malgré tout, restera un individu de dynamisme et de projet, et celui qui restera, en fait, paralysé par l’accumulation des prédictions négatives.
Ce qui compte le plus pour vous, parce que vous aimez votre conjoint(e) et que vous êtes évidemment proche l’un de l’autre, est de ne pas vous laisser trop atteindre par sa négativité.
Il s’agit donc de cultiver votre amour de la vie  et de lui montrer alors que les évènements que vous vivez ensemble, vous les voyez autrement que lui (ou elle) !


Le défi de gérer au quotidien la négativité  du conjoint, selon le coach familial et PNListe certifié, Dr Farid
El Otmani

«Le pessimiste a aussi besoin d’être complimenté et encouragé par son conjoint»

«Vivre en couple, c’est accepter de partager tout ou une partie de sa vie avec une autre personne. Cette personne peut avoir parfois un penchant négatif ou autrement dit une vision pessimisme de la vie. Cela relève donc du défit pour le conjoint que de gérer au quotidien cette négativité. Tout d’abord, il faut savoir qu’il n’y a pas d’élément déclencheur, il s’agit plutôt d’un comportement résultant de plusieurs idées et croyances négatives accumulées tout au long de sa vie.

Le conjoint qui subit la situation peut endurer beaucoup de pression, généralement la personne pessimiste est persuadée qu’elle est lucide et qu’elle comprend tout et traite généralement l’autre personne de naïve et lui incombe le tord. Cette situation peut être très pesante, gérer ce pessimisme c’est tout d’abord se dissocier du contexte, ce n’est certainement pas la faute au conjoint, le faite de se sentir coupable n’arrangera pas non plus la situation. En effet, se dissocier permet d’agir et non de réagir. Agir c’est à dire :
– Ne pas entrer en altercation pour ne pas rendre cette négativité encore plus forte ;
– Savoir que le pessimisme est contagieux, donc le conjoint doit se protéger, en ayant un entourage positif et de faire les choses dont il a envie, tout en essayant de se détendre dès que l’occasion se présente. Il faut être conscient qu’une personne négative l’est tout d’abord envers elle-même, cette dernière a besoin d’une personne pour lui montrer la part positive cachée dans son for intérieur, il a besoin aussi d’être complimenté et encouragé, d’où le rôle du conjoint. Le couple a besoin de se projeter, faire des plannings ensemble, il doit prendre des initiatives afin de sortir de la routine (sortie, voyage, plan à deux, etc.) ; il doit savoir cultiver le bon côté des choses et être plus ouvert pour faire appel à un professionnel».



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