Abritant une impressionnante collection de manuscrits rares et précieux traitant de différents domaines, notamment l’art, la théologie et les sciences, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc met en lumière cet héritage culturel d’une grande richesse en proposant au grand public une série de conférences à ce sujet. A propos de cette collection de manuscrits exposés actuellement à la Villa des arts de Rabat dans le cadre de l’exposition «Souffles», Nouzha Bensâadoun, responsable au sein de la BNRM, indique que «ce fonds des manuscrits est constitué de 13 470 volumes». Et d’ajouter que «la perpétuité de ce patrimoine est due essentiellement au rôle joué par les Sultans du Maroc qui ont fait appel à d’éminents copistes pour la reproduction de ces écrits, également l’œuvre de certains Sultans, Khalifes et Princes qui par eux-mêmes ont exercé l’activité de la copie, comme celle du Coran du khalife Al Mortadâ Al Mouhadi de l’époque Al-Moahad, ou encore celle d’Al Arbauon Al Ahâdît Annabawiya réalisée par Abî ‘Inân Almarinî».
Aussi, parmi les rares pièces qu’on peut retrouver dans cette collection, une copie du Coran écrite par le sceau de la princesse Lala Meryem, fille du khalife Achaykh Ass-aadî, comme d’ailleurs des manuscrits de certains vizirs (ministres), tel Mi’yâr Al-Ikhtiyâr de Ibn Alkhatîb ou encore des manuscrits de grande valeur écrits par de célèbres copistes marocains. Ce fonds contient également des réalisations du grand copiste maghrébin Al-Qandûssi (1856) dont les deux tomes de Dalâil Alkhayrât comptent parmi les rares manuscrits de la BNRM. Sans oublier l’art calligraphique marocain très présent dans cette collection de manuscrits. «A travers cette riche collection, on distingue plusieurs types d’écritures orientales : Naskhi, Naskh Machriki, Tulut Arrok’a, Alhijâzi, Addiwânî, Attaghorâ, Perse et perse talîq. Toutefois, la calligraphie maghrébine reste dominante et se distingue par 5 types d’écritures», indiquent les responsables.
La calligraphie magrébine reste, toutefois, dominante avec des écrits de grande valeur. Questionné à ce sujet, Nouzha Bensâadoun a souligné qu’»au titre des catalogues de ces manuscrits, la BNRM a publié depuis 1921, neuf éditions dont la dernière date de l’année 2011. Elle assure également la présentation des manuscrits dans des expositions à l’intérieur du Maroc et à l’étranger pour faire connaître et communiquer aux chercheurs et au public le fonds de notre patrimoine». «La BNRM permet également la consultation sur place de pas moins de 8 000 manuscrits reproduits sur microfilms et aussi au travers de son site d’un certain nombre de documents numérisés», conclut-elle. Un univers rayonnant pour les férus de découverte à visiter absolument !
