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Coup de frein au train de vie de l’État

● Jugé incontournable, à l’ère actuelle, l’assainissement des Finances publiques devrait se traduire par une réduction durable de la part des dépenses de l’État. Ayant connu une ascension fulgurante, les dépenses courantes de fonctionnement marqueraient ainsi le pas au profit de l’investissement productif d’emplois.

Coup de frein au train de vie de l’État
Nizar Baraka, ministre de l’Économie et des Finances, œuvre à donner une nouvelle impulsion à la modernisation des rouages financiers de l’État.

Au registre de la rationalisation et de la maîtrise des dépenses publiques, il semblerait que l’on envisage de prendre le taureau par les cornes. Voué aux gémonies jusque dans un passé assez récent, le train de vie de l’État serait, ainsi, en passe d’être géré avec un certain doigté. C’est en tout cas ce qui ressort des mesures que l’on compte diligenter en matière d’efforts de rationalisation des dépenses publiques. Dans le domaine, tout porte à croire que le côté «somptuaire» de certaines dépenses serait même banni. Outre la réduction de 50% des dépenses relatives à l’hébergement, à la restauration, aux frais de réception et à l’organisation de diverses manifestations officielles, il est prévu la mise en place de normes unifiées pour les dépenses relatives à l’acquisition des véhicules ainsi qu’à la construction des bâtiments administratifs. Objectif clairement avoué : rationaliser et limiter au strict minimum nécessaire les dépenses de fonctionnement.

À ce niveau, afin d’en maîtriser les coûts, il est même prévu de prendre option pour une révision tous azimuts de la politique de la commande publique. Par ricochet, fait-on valoir, «ces différentes mesures renforceront les efforts menés pour réduire le train de vie de l’État et la maîtrise des dépenses courantes de fonctionnement». Dans le rapport accompagnant le projet de la loi de Finances au titre de cette année, il est ainsi prévu une dotation au titre des dépenses de matériel et dépenses diverses de l’ordre de 29,04 milliards de DH. Grosso modo, et même si certains buts risquent d’être biaisés, la kyrielle de mesures vise à assurer un financement efficient et transparent des politiques publiques à travers la rationalisation des dépenses. On s’attend à ce que cet assainissement indispensable puisse se traduire par une réduction durable de la part des dépenses publiques dans le PIB.

Au passage, il faut savoir que les pouvoirs publics ont donné la priorité à l’investissement sur les dépenses courantes dont la croissance a été également rapide, quoique moins forte que celle de l’investissement. En matière de dépenses ordinaires, une réduction est attendue en 2012 comparativement à l’exercice précédent. Cette baisse intervient dans un contexte marqué par la volonté des pouvoirs publics de maintenir l’effort d’investissement à un niveau favorable au financement des réformes structurelles et de la mise en œuvre des politiques sectorielles. Hors le Fonds de soutien des prix, ces mêmes dépenses sont estimées à 193,1 milliards de dirhams en 2012, soit pratiquement le même niveau enregistré en 2011. Elles seraient ainsi ramenées à 22,2% du PIB, soit 1,5 point du PIB en moins par rapport à l’exercice budgétaire 2011.

On rappellera que, dans ce sillage, les dépenses d’investissement ont accaparé une place de plus en plus importante dans la structure du Budget de l’État en gagnant 3,2 points sur toute la décennie, étant précisé que l’essentiel de l’effort a été fourni depuis l’exercice budgétaire 2008. En matière d’investissement du budget de l’État, le projet de Loi de Finances 2012, renchérit-on, «traduit la volonté des pouvoirs publics de poursuivre leurs efforts de soutien à l’activité économique». Pour ce faire, des crédits d’un montant de 46 milliards de dirhams seraient mobilisés. Sur ce chapitre, il convient de préciser que l’effort d’investissement global du secteur public dans toutes ses composantes (Budget général, Comptes spéciaux du Trésor, SEGMA, collectivités locales et entreprises et établissements publics) est estimé, pour l’exercice budgétaire 2012, à 188,3 milliards de DH, soit 21 milliards de plus par rapport à l’exercice 2011.

De fait, on estime que la réforme de la Loi organique relative à la Loi de Finances constitue «une opportunité pour donner une nouvelle impulsion à la modernisation de l’État et au renforcement de la performance de la gestion publique». L’accent serait ainsi mis sur une «modification en profondeur» de l’ensemble du dispositif budgétaire pour plus d’efficacité et une plus grande responsabilisation des gestionnaires. La parade serait même toute trouvée puisqu’il s’agit de faire évoluer le système des Finances publiques d’une approche cantonnée dans des logiques juridique et comptable vers une approche privilégiant «la culture managériale d’efficience et d’équité au service du développement et du bien-être des citoyens».

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