Le rythme de ce changement signifie que les anciennes divisions ne tiennent plus : nous ne pouvons plus ignorer les changements dans les autres parties du monde. Ce qui se passe dans un pays peut avoir, et c’est souvent le cas, un impact important sur un endroit à plusieurs milliers de kilomètres, pour le meilleur ou pour le pire.
Ce monde en mutation offre d’énormes possibilités. Mais pour en tirer le meilleur parti, nous devons travailler plus dur afin d’apprendre davantage sur différents pays et cultures, et de partager nos expériences.
Cela représente une partie essentielle de mon travail en tant que ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Je me rends dans les pays de la région afin d’écouter les gens et d’établir des relations productives fondées sur des priorités partagées. J’ai effectué cela la semaine dernière, lors de ma visite en Algérie et au Maroc.
J’ai fait exactement la même chose lors de mes visites en Tunisie et en Libye, et il me tarde d’en faire autant pendant ma visite en Mauritanie plus tard cette année.
Le Maghreb est important pour le Royaume-Uni. Votre région est non seulement au seuil de l’Afrique, mais aussi de l’Europe. Sa sécurité et sa stabilité sont essentielles pour notre propre sécurité et stabilité.
Nous voulons renforcer les liens avec la région économiquement, politiquement et culturellement. Cela impliquera l’écoute, tout autant que le partage des nos propres expériences en matière d’intégration et de coopération économiques.
Je me réjouis donc du fait que le Royaume-Uni organisera une conférence cette semaine qui réunira les ministres et les hauts responsables des cinq États de la région du Maghreb, ainsi que de hautes personnalités internationales, des experts économiques et des représentants d’entreprises. L’événement – «L’économie du Maghreb : un moteur pour la prospérité et l’intégration régionales» – se déroulera dans un contexte de changement important dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Bien que les événements de 2011 n’ont pas eu un impact direct sur tous les cinq États du Maghreb, le Printemps arabe a montré que les gens exigent une plus grande voix, plus de liberté, plus de responsabilité et plus de dignité.
De telles forces sont évidentes dans d’autres pays à travers le monde, et il est absolument clair que les pays doivent aborder les réformes et les changements à leur propre manière et selon leurs propres traditions. Nous avons tous besoin de l’espace politique pour trouver notre propre approche, et ce sera aussi le cas pour l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie dans la poursuite de l’intégration économique.
Cependant, l’histoire suggère qu’en plus du développement d’économies diverses et fortes au niveau des États, une plus grande intégration et coopération économique entre les États semble être une condition nécessaire pour réussir dans le monde d’aujourd’hui.
Par exemple, l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN) a créé une communauté prospère et pacifique dans une région qui a été, historiquement, troublée.
La coopération économique entre pays voisins peut créer des opportunités économiques importantes, et servir à récolter les bénéfices de la mondialisation.
J’espère que la prochaine conférence permettra un échange libre et franc entre les participants qui ont déjà l’expérience de vivre et de travailler dans des économies plus établies et ouvertes, et ceux dont les gouvernements envisagent des réformes économiques.
Je vois en cela une occasion de partager des idées et des expériences, de soutenir l’établissement du fondement de la réussite économique à travers le Maghreb et d’aider à mettre en place les conditions nécessaires pour la stabilité et la prospérité pour les peuples de la région.
Il me tarde de connaître les points de vue de mes amis du Maghreb vis-à-vis du potentiel d’intégration économique.
Le Royaume-Uni continuera à fournir un soutien résolu, en tant que partenaire bilatéral proche, pendant que vous construisez une région forte et prospère. Nous sommes un ami sur lequel vous pouvez compter.
Par Alistair Burt, ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord
