L’importance accordée aux coopératives ne date pas d’aujourd’hui. Les autorités marocaines, qui se sont suivies depuis l’indépendance, ont toutes été conscientes de l’importance du rôle que pourront jouer les coopératives dans le développement économique et social du pays, et ce, à travers leurs valeurs de démocratie, de solidarité, de partage et d’entraide.
Cet intérêt pour les synergies regroupant les petits et moyens producteurs, a été boosté, ensuite, par le lancement de l’Initiative nationale du développement humain (INDH) qui encourage la création et la pérennisation des structures de l’économie sociale et solidaire. Résultat, le nombre de coopératives a atteint en juin 2012 : 9 934 coopératives avec 411 205 adhérents dont la majorité a été constituée dans les secteurs de l’agriculture, de l’artisanat et de l’habitat social, selon l’Office du développement de la coopération (ODCO). Un rythme de création effréné ces dernières années et qui est également expliqué par l’importante percée des femmes et des jeunes diplômés (catégories particulièrement touchées par l’exclusion et le chômage), qui ont opté pour la formule coopérative comme modèle d’organisation solidaire d’intégration du marché de l’emploi. Selon l’ODCO, conjointement aux activités conquises par la formule coopérative au sein des secteurs dits classiques (agriculture, forestier et artisanal), d’autres secteurs ont accueilli ce modèle organisationnel avec un engouement extrêmement fort. Il s’agit, entre autres, des secteurs de l’arganier, le cactus, les denrées alimentaires (couscous et pâtisserie), le cosmétique, le traitement de déchets ménagers, le tourisme, les télécommunications, le commerce électronique… Cependant, le nombre important des coopératives créées ne garantit pas, pour autant, la qualité des produits commercialisés par ces groupements. Aussi, les prix des marchandises sont tellement exorbitants qu’ils ne trouvent pas assez de clientèle, même si la qualité est là. Et pour cause, le produit n’arrive dans les mains du consommateur final, qu’après être passé par une chaîne interminable d’intermédiaires.
«La production de qualité et l’élimination des intermédiaires sont des objectifs majeurs de la constitution des coopératives et constituent même un avantage concurrentiel. Cet objectif n’est cependant atteint que dans les cas du contrôle du circuit de commercialisation qui reste faible pour un grand nombre d’entre elles», affirment les responsables de l’Office.
Toutefois, l’ODCO signale qu’il existe actuellement une commission nationale de contrôle des signes distinctifs et des appellations d’origine qui donne la possibilité à tout opérateur désirant produire, collecter, préparer et commercialiser les produits biologiques, de s’informer sur les règles de production biologique en vue de se conformer aux dispositions réglementaires en matière BIO, ou encore de notifier son activité auprès du secrétariat de la Commission nationale des produits biologiques (CNPB) au moment du démarrage de son activité et de s’engager auprès d’un cabinet certificateur agrée par la CNPB, chargée de délivrer la certification «Agriculture biologique».
«Le travail effectué par l’Office du développement de la coopération dans ce cadre se limite, donc, à l’orientation et l’encouragement des coopératives vers ce genre de culture et les sensibiliser pour prendre en compte le fait que l’évolution des modes de vie, le développement des échanges internationaux et la libéralisation du commerce ont conduit à une évolution de l’attitude du consommateur», indique-t-on à l’Office. Et d’ajouter : «Son attention se porte davantage vers la sécurité et la qualité et son choix est devenu très difficile devant la diversité des produits de consommation». Pour rappel, les coopératives marocaines ont célébré, le 18 septembre dernier, la Journée nationale des coopératives, qui coïncide cette année, avec le Cinquantenaire de la création de l’Office du développement de la coopération (ODCO).
Aussi, cette célébration revêt une importance particulière cette année, parce que l’Organisation des Nations unies a proclamé l’année 2012, Année internationale des coopératives. A cet effet, l’Office a organisé une rencontre nationale autour du thème : «Les coopératives : un levier du développement de l’économie solidaire», avec pour objectif de dresser le bilan des efforts déployés par l’ODCO et ses partenaires au cours des 50 années écoulées, un bilan jugé positif d’ailleurs, et mettre en évidence la participation des coopératives dans le développement économique et social en matière de production de richesses et de création d’emploi. La rencontre a également était l’occasion pour les coopératives de s’informer sur les dernières nouveautés et opportunités relatives au secteur coopératif d’une part et d’échanger leurs expériences et témoignages d’autre part.
Coopératives, levier du développement social
Le marché biologique connaît une véritable ascension à travers le monde. Au Maroc, les coopératives agricoles tentent de suivre le rythme et ont réussi à devenir, aujourd’hui, un vrai pilier de l’économie solidaire et surtout biologique.
Le nombre important des coopératives créées ne garantit pas, pour autant, la qualité des produits commercialisés par ces groupements.
LE MATIN
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22 Septembre 2012
À 17:09
