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Facétie de l’Histoire

Comme prévu, la situation se dégrade rapidement au Mali. Le Nord a fait sécession et s’est autoproclamé indépendant sous le nom Azawad. Il n‘est pas sûr que le mouvement qui a autoproclamé cette indépendance, le MNLA, contrôle le Mali septentrional dans son entièreté puisqu’une autre mouvance indépendantiste touareg existe sur le terrain et contrôle des localités.

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Et il y a surtout, omniprésent, AQMI qui évolue dans la région en terrain conquis, allant même jusqu’à contrôler des villes entières, sans qu’aucune force ne s’oppose à elle.

La réaction internationale ne s’est pas fait attendre. Attachement à l‘intégrité territoriale du Mali, refus net de l’indépendance autoproclamée unilatérale, de l’Azawad et de la partition du Mali, restauration de l’ordre constitutionnel à Bamako, mobilisation militaire régionale contre le terrorisme salafiste, etc. Paris, Alger, UE, UA, Washington, New York… les réactions pleuvent et sont remarquables de similitude et de symétrie. La stabilité et la sécurité dans la région, ainsi que le respect de l’intégrité territoriale des pays du Sahel est une doctrine diplomatique, aujourd’hui, assimilée clairement par toute la communauté internationale active.

Ce n‘est pas le laïus contenu dans le communiqué du MNLA sur le droit à l’autodétermination des peuples et sur l’attachement à la Charte des Nations unies qui fera douter la communauté des nations du danger du séparatisme en Afrique. L’union africaine elle-même, dont le Maroc est absent depuis 1984 pour cause de reconnaissance illégale et illégitime d’un Etat factice, s’égosille, aujourd’hui, certainement à juste titre, en appelant au respect de l’intégrité territoriale, notamment du Mali. Une des facéties de l’Histoire.

Le Maroc en rejetant fermement ce qui se passe au Mali est à l’aise dans son identité, dans ses valeurs et dans ses convictions.

La diplomatie marocaine est crédible sur le terrain de la défense de l’intégrité territoriale des nations, comme elle est crédible sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. Et comme elle est également crédible, de l’avis de tous, sur le terrain de la promotion et du maintien de la paix.

Cependant, c’est sur le plan de la région que les choses doivent avancer. Le temps n’est plus aux petits calculs. Et aux stratégies individuelles sans issue. Le Maghreb en tant que bloc institutionnel est menacé. C’est collectivement que ce bloc doit réagir. La démarche algérienne des pays dits du champ pour contrer le terrorisme au Sahel a besoin à la lumière du drame malien d’une profonde mise à jour. Que la France s’engage sur le plan logistique avec les pays de la CEDEAO sur une initiative militaire est une dimension possible de la solution. Mais elle ne se substituerait nullement à une initiative maghrébine, nord-africaine, construite et clairement formulée pour la paix, la sécurité et la stabilité du Sahel.

L’Algérie, qui a 1376 kilomètres de frontière avec le Mali, a naturellement plus qu’un rôle vital à jouer en cette matière, mais une responsabilité à assumer. Mais pour construire un vrai partenariat maghrébin pour la paix, la coopération et la sécurité, la doctrine algérienne doit évoluer rapidement. La géopolitique est en train d’infliger une mutation accélérée à la région devant des peuples qui se sont départis de leur léthargie. C’est pour cela que le fameux moteur de l’Union maghrébine, le couple algéro-marocain, doit tourner, théoriquement, à présent, à plein régime.

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