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Fête du Trône : Une refondation politique (1)

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La célébration de la Fête du Trône de cette année, qui marque d’une manière exceptionnelle le 13e anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, clôt une des séquences politiques les plus importantes dans notre pays. Nous avons pu, au terme de pratiquement une année, renouveler complètement nos institutions politiques dans le cadre d’une nouvelle constitution, celle du 1er juillet 2011, approuvée par un plébiscite populaire indiscutable, et procéder à des élections générales anticipées, les législatives du 25 novembre 2011, qui ont donné lieu à une dynamique politique qui continue de rénover en profondeur les pratiques institutionnelles nationales.

C’est peu de dire, selon tous les observateurs internationaux crédibles, que le Maroc a bien géré ce qui est communément appelé les effets politiques et sociaux du Printemps arabe. Et c’est peu de dire, également, que le pays, sa société civile sérieuse et sa classe politique responsable ont fait preuve d’une maturité exceptionnelle et inégalée dans notre région.

Mais la donnée qui produit un sens utile à l’analyse est de constater, objectivement, dans quel état le Printemps arabe a trouvé le Maroc. C’est celle-là la question de fond. En réalité, ce «Printemps» a trouvé un pays où le pluralisme politique et syndical est enraciné, et où le débat contradictoire a quelques lettres de noblesse. Il a trouvé, aussi, une transition vers la démocratie sérieusement engagée et «supportée», soutenue, encouragée et guidée par tous les acteurs institutionnels, à leur tête la Monarchie.

Il a trouvé des systèmes sociaux de médiation, traditionnels et modernes, convergeant et agissant, rodés à la gestion de la conflictualité. Cette gestion créative est, il est utile de le souligner, un des traits culturels et identitaires de la marocanité. Et, enfin, il a trouvé, ce fameux Printemps arabe, une institution monarchique qui jouit d’une aura, d’une respectabilité et d’une considération populaires authentiques.
Et c’est là où le rôle et le leadership de S.M. le Roi Mohammed VI ont été déterminants. Le discours du 9 mars 2011, par son génie créatif, son audace assumée et son anticipation salutaire, a ouvert la voie à tous les possibles démocratiques en sauvegardant les acquis de la nation, dans la responsabilité collective de tous les acteurs politiques et dans la continuité de l’État de droit. L’on voit que cette gouvernance intelligente et cette approche civilisée n’ont pas été possibles dans tous les pays arabes.

Quelques persiffleurs habituels de notre système politique - auxquels, par ailleurs, on s’est accommodé - qui ont élevé le dénigrement à un niveau de mauvaise foi jamais égalé, ont voulu présenter le discours du 9 mars, dans son entièreté, non pas comme un acte politique fondateur, réfléchi, assumé et surtout soigneusement préparé qui projette le pays dans un avenir démocratique collectivement construit, mais comme une concession ou, pis, comme une reculade face à une crise.

Cette approche est fausse, car elle veut faire démarrer la transition au Maroc au 20 février 2011, ce qui est une grave erreur de jugement historique, et elle veut omettre, par ailleurs, sciemment, de créditer le pays de ses avancées, réelles et substantielles, en matière de droits de l’Homme, de démocratie, de liberté d’expression et de manifestation, de construction de l’État de droit, etc.

Un long processus qui a démarré au début des années 1990 avec la création du CCDH. Il s’est accéléré depuis 1999 et il a été marqué par de nombreuses étapes, notamment l’IER, le discours d’Ajdir, la Moudawana, l’INDH, le CNDH… et, surtout, un couronnement, l’aboutissement et la maturation d’un long processus - qui définit à lui seul la singularité politique marocaine -, la Constitution du 1er juillet 2011. L’on constate alors que le hasard et l’improvisation n’ont pas cours dans la déclinaison méthodique du projet de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

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