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Sa Majesté le Roi Mohammed VI a inauguré, hier, à Tanger la nouvelle usine de Renault, en présence de Carlos Ghosn, président du groupe français ainsi que de plusieurs personnalités. La cérémonie a pris valeur de symbole à un moment où, la crise internationale aidant, l’implantation du premier automobiliste français relève du défi. Le président de Renault, tout à sa réputation de «patron inflexible» a affirmé dans l’interview exclusive accordée au «Matin» que «l’usine de Tanger est la 1re unité de production construite par son groupe au XXIe siècle». Si elle complète l’unité de production de Pitesti en Roumanie, arrivée à saturation, si elle s’inscrit également dans la stratégie de développement du constructeur, elle constitue en revanche une innovation majeure.
Le site de Tanger est unique, il cultive diverses vocations et présente toutes les caractéristiques d’une usine de production qui n’a d’égale que son ambition d’être une plate-forme euro-africaine et euro-maghrébine.
On ne glosera pas ici sur l’importante et le poids de l’investissement, les travaux d’aménagement colossaux et la part considérable du recrutement à terme de quelque 6.000 personnes. Nous soulignerons, en revanche, le rapport de confiance qui caractérise la relation entre le Maroc et Renault. Celui-ci, en décidant d’implanter une usine de production à Tanger, s’était heurté, on s’en souvient, à une série de réticences, voire de critiques, notamment de nos voisins algériens. La décision des dirigeants de Renault avait soulevé nombre de commentaires qui, c’est le moins que l’on puisse dire, n’étaient pas que favorables.
Contre vents et marées, Carlos Ghosn et ses collaborateurs ont maintenu le projet et exprimé leur détermination à lui donner forme. Le gouvernement marocain, pour sa part, s’est interdit de jouer à quelque triomphalisme que ce soit, convaincu qu’il était de la pertinence de son adhésion et du soutien accordé au projet industriel. Encore une fois, la confiance a été au cœur d’un débat crucial et, surtout, le moteur – c’est le cas de le dire – d’une dynamique et d’un partenariat exemplaire entre un Etat et un groupe industriel. Depuis des années, en effet, le Maroc a instauré ce qu’on appelle les mécanismes fondamentaux et nécessaires pour favoriser l’arrivée des investissements étrangers et, par conséquent, l’implantation d’usines de production, d’industries lourdes, de commerce et de services. Divers codes ont été élaborés et promulgués, comprenant une série de mesures incitatives. Code de commerce, code d’industrie, code touristique, code immobilier et, pour parachever l’œuvre destinée à encourager les capitaux et leur arrivée, code de travail… Ils participent tous d’un seul souci : favoriser le climat d’investissement et de travail. Ils traduisent aussi, à l’évidence, le sentiment partagé de confiance que les opérateurs internationaux expriment et affichent à l’égard du Royaume.
La confiance internationale n’a jamais fait défaut au Maroc. À l’heure de la mondialisation rampante, elle constitue le nerf de la guerre, disons le fil conducteur d’une vision libérale, privilégiant l’ouverture, les joint-ventures, les divers deals et les implantations, quelle que soit leur dimension. Sans doute devrait-on invoquer l’esprit de partenariat qui préside de nos jours à toute coopération de ce genre, il devient le trait saillant de la croissance et de la prospérité. En somme, le groupe Renault a toujours été chez lui au Maroc. Le marché marocain porte une dimension historique qui remonte aux premiers pas de l’histoire du constructeur français. Que ses dirigeants actuels décident de renforcer leur expansion par le biais d’une grande usine, moderne, à Tanger signifie leur attachement traditionnel au Maroc, pays atlantique, méditerranéen, carrefour et porte de l’Afrique et du monde arabe. Croisées et interpénétrées, ces dimensions constituent plutôt un atout.
