Parallèlement, notre diplomatie se doit d’élargir les perspectives de notre action et le cercle de nos relations économiques et commerciales, au-delà de l’espace euro-méditerranéen en direction des Amériques et de l’Asie afin de diversifier nos liens, d’atténuer notre dépendance et d’élargir le champ de notre coopération». Le propos, pertinent et opportun, est de S.M. le Roi Mohammed VI, contenu dans le message adressé aux participants à la Journée de la diplomatie marocaine. A l’heure de la mondialisation et la globalisation des marchés, il tombe à point nommé.
L’économie est devenue l’un des champs majeurs de l’activité diplomatique.
On assiste notamment dans les pays anglo-saxons à une réaffectation renforcée des moyens vers les postes diplomatiques des pays émergents, en croissance rapide comme ceux de l’Asie.
Le Forum des affaires Maroc-Asie, organisé il y a quelques jours à Rabat témoigne de l’intérêt porté à ce continent. Il a réuni une pléiade de personnalités nationales et étrangères : le ministre de l’Economie et des finances du Maroc, le ministre délégué des Affaires étrangères et de la coopération, le ministre en charge de la Communauté marocaine à l’étranger, le directeur de l’Agence de l’Oriental et plus de 40 ambassadeurs des pays d’Asie, le conseiller du premier ministre du Pakistan, le président de la Chambre chinoise de commerce international, le président de l’Association Maroc-Japon, le secrétaire général du ministère du Commerce du Bengladesh, la directrice du Commerce extérieure de Thaïlande, les personnalités bancaires et les présidents de grandes firmes asiatiques…
On mesure en effet la dimension accordée à cet événement par les organisateurs et, surtout, l’opportunité pour le Maroc de mettre en place un partenariat stratégique avec l’Asie. Que l’initiative soit l’œuvre de l’Etat, le secteur privé et la société civile nous en dit beaucoup de la volonté exprimée de part et d’autre. Le Maroc restera le carrefour entre l’Afrique subsaharienne, l’Europe, le Maghreb et le monde arabe. Il s’est inscrit dans l’esprit de la mondialisation et de l’intégration économique, il développe une vision diplomatique multilatérale, sans exclusive. Il bénéficie surtout des atouts, comme les accords de libre-échange signés ici et là. L’Etat n’est pas le seul acteur de la diplomatie économique.
Il est aujourd’hui un facilitateur qui prépare le terrain, crée et renforce le climat de confiance. Ce sont quelque 900 accords allant de la protection des investissements aux encouragements et aux incitations diverses qui tissent la toile de coopération entre le Maroc et les pays d’Asie. Il faut les renforcer, leur donner sens et contenu.
Pour ce faire, un appel a été lancé aux acteurs divers : c’est le privé, la société civile, les banques, les médias qui doivent aider à dépasser les clichés et à informer, les compagnies aériennes qui doivent ouvrir des lignes directes, les associations interprofessionnelles pour servir de facilitateurs pour améliorer les échanges faciliter les procédures , créer un climat pour le business, aider à la délocalisation, un mot qui n’est pas tabou en Asie, mettre en place une coopération entre les régions…
