Un vent d’optimisme soufflait hier vendredi sur la campagne présidentielle de François Hollande, conforté par les sondages avant un choc à distance dimanche avec Nicolas Sarkozy, les deux favoris organisant des méga-meetings en plein air à Paris. On le disait en panne dans une campagne qui ne passionne pas les Français, après une séquence sécuritaire favorable au président sortant et une percée remarquable de la gauche radicale. Le voilà de retour, presque déjà en habit de président, dans un entretien-fleuve au quotidien Libération. Au journal de gauche, il confirme sa ligne : le «redressement» des finances publiques «dans la justice», en taxant d’abord les plus hauts revenus, et sa volonté de réconcilier la société française avec elle-même, après des années de «divisions», de «manquements», de privilèges liés à «la fortune, la naissance ou les réseaux».
Quatre sondages viennent de confirmer une prévision de large victoire au soir du second tour, le 6 mai, avec 55 à 57% des intentions de vote. Et la dynamique, qui était passée un temps dans le camp du président sortant, semble être aussi revenue de son côté pour le premier tour, le 22 avril. Jeudi soir, l’institut CSA, qui donnait depuis la fin mars Nicolas Sarkozy devant le candidat socialiste, a annoncé un nouveau croisement des courbes, François Hollande reprenant l’avantage (à 27% contre 26%). Jean-Luc Mélenchon, phénomène de la campagne, confirme sa troisième place à 17%.
La grande démonstration de force aura lieu dimanche, dans la rue, à Paris : François Hollande attend des dizaines de milliers de partisans au parc de Vincennes, dans une ambiance champêtre, tandis que Nicolas Sarkozy sera place de la Concorde, cœur de la capitale où il avait fêté sa victoire en 2007.