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«À travers ce projet, c’est le Maroc en équipe qui a gagné»

Le complexe Renault Tanger Méditerranée, fruit d’une coopération réussie entre le groupe CDG et le groupe Renault. Le groupe CDG, via sa filiale Fipar-Holding, a accompagné activement le groupe Renault depuis 2009 pour la réalisation de son projet d’usine automobile à Melloussa au Maroc.

«À travers ce projet, c’est le Maroc en équipe qui a gagné»
Anass Alami.

Le Matin: Vous serez présent à Tanger à l’inauguration de la nouvelle usine Renault.
C’est, il faut le dire, un grand moment de fierté ?
ANAS ALAMI: Un grand moment de fierté pour la réalisation d’un projet aux portes de l’Europe, inauguré par Sa Majesté le Roi et le PDG de Renault Carlos Ghosn, cinq années après la signature de la convention.
C’est aussi un moment de fierté pour le groupe CDG, via sa filiale Fipar-Holding, qui a accompagné activement le groupe Renault depuis 2009 pour la réalisation de son projet d’usine automobile à Melloussa au Maroc.
Ce partenariat reflète l’engagement du groupe CDG pour accompagner le groupe Renault dans la réussite de son projet d’implantation d’un complexe industriel au nord du Maroc, qui constitue une étape majeure pour l’émergence d’une industrie automobile intégrée dans notre pays.
Ce projet a été réalisé dans un contexte de crise et de manque de liquidités sur les marchés financiers internationaux.
A un moment de crise mondiale, où les investissements se faisaient rares, la CDG a accompagné un des grands groupes mondiaux dans un secteur extrêmement cyclique qui est celui de l’automobile.

Pourquoi ce choix ?
C’est un projet valorisant pour le Maroc qui peut se lancer dans de tels projets et qui demande beaucoup de compétences à tous les niveaux. C’est aussi une valeur ajoutée qui contribue à la balance des paiements, à l’emploi, au moment où des milliers de jeunes arrivent sur un marché de l’emploi tendu. Cela fait aussi partie de la stratégie de la CDG d’accompagner le gouvernement dans sa stratégie industrielle avec notamment les métiers d’équipementiers et de l’automobile. Je voudrais aussi dire, que pour la CDG c’est un investissement intéressant .Par un montage innovant implémenté par Fipar-Holding et Renault SAS, qui repose sur une séparation entre les actifs, portés par la société Renault Tanger Med (RTM), et l’exploitation de l’unité de production qui est opérée par la société Renault Tanger Exploitation (RTE), nous avons protégé nos intérêts.

Peut-être un mot sur
le montant des capitaux investis et les actifs
desdites sociétés ?
La société RTM porte l’ensemble des actifs de l’unité de production et représente pour la phase I du projet un investissement de près de 700 millions d’euros pour une capacité installée de 170 000 véhicules/an. Fipar-Holding et Renault SAS ont apporté respectivement 100 millions d’euros et 110 millions d’euros au capital de RTM entre 2009 et 2011. La participation de Fipar-Holding dans le capital de RTM s’établit ainsi à 47,6%. Avec cet apport, Fipar-Holding a contribué ainsi à renforcer les fonds propres de RTM et a accompagné Renault dans la structuration des financements nécessaires au projet.Le groupe CDG est actif dans les instances de gouvernance de RTM et dispose de trois sièges au conseil d’administration sur un total de 7 sièges.

Carlos Ghosn souhaitait faire de cette usine
la plus compétitive.
Est-ce le cas ?
Le complexe industriel Renault Tanger Méditerranée est situé sur un terrain de 314 hectares de la Zone économique spéciale de Tanger. L’usine est opérationnelle en février 2012, avec une capacité de 30 véhicules/heure, soit 170 000 véhicules par an, comme cela était quasiment prévu dans le planning initial, et ce malgré les intempéries survenues au cours du premier semestre 2010. La deuxième phase du projet portera la capacité de production entre 370 000 et 400 000 véhicules par an à horizon mi-2013, et permettra au groupe Renault de disposer de l’un des complexes industriels automobile les plus importants du bassin méditerranéen.Il conduira à la création de 6 000 emplois directs et près de 30 000 emplois indirects grâce à un fort taux d’intégration locale auprès du tissu d’équipementiers qui ont déjà commencé à se greffer autour du site de Melloussa et à Kénitra.Parallèlement au développement du projet, un centre de formation a été créé à Tanger, dédié aux métiers de construction et d’assemblage d’automobile. Ce projet permettra au Maroc de devenir une plateforme stratégique globale du système de production du groupe Renault.

Le projet de Kénitra Atlantic Free Zone était inscrit dans le Pacte national pour l’émergence industrielle. Que représente-t-il exactement ?
Atlantic Free Zone est l’une des premières plateformes industrielles intégrées sectorielles de dernière génération. Fondée sur un concept de plateforme intégrée, elle propose une offre diversifiée composée sur 345 hectares, une zone franche et une zone libre reliée par l’axe autoroutier. Son objectif principal consiste notamment à formaliser l’offre Maroc et à capter les investissements, tant nationaux qu’étrangers, tout en concentrant les efforts et les investissements de l’Etat sur l’un des métiers mondiaux qu’est l’industrie automobile. Elle cible les secteurs de l’industrie, notamment l’équipementerie automobile, les activités connexes et à l’export, la logistique industrielle ainsi que les services supports à l’industrie (maintenance, bureaux d’études, centres d’affaires, etc.) Les principaux bassins industriels ciblés sont les équipementiers automobiles européens notamment espagnols et français. 21 métiers cibles, dont 3 existants déjà au Maroc. J’ajouterai aussi que son positionnement est des plus intéressants. Situé entre deux grands pôles régionaux, Casablanca et Tanger, le site bénéficie d’une excellente connectivité .
Il peut s’appuyer sur une infrastructure routière, ferroviaire et aérienne de qualité qui limite le temps de
transport.

Quels sont les
partenaires du projet ?
Le groupement MEDZ et Edonia World qui aménage, développe et gère le projet, l’Etat par le biais des ministères de l’Industrie, de l’Intérieur, des Finances, de l’Equipement et de la Formation professionnelle, ainsi que le Fonds Hassan II pour le développement économique et social qui facilite la mobilisation du foncier, contribuent financièrement au projet, et mettent en place un cadre sectoriel incitatif (fiscal, administratif et de formation).Je rappelle que le 23 avril 2010 avait eu lieu la signature devant Sa Majesté le Roi de la convention d’application pour la réalisation du projet et lancement des travaux d’aménagement de la première tranche.
Nous sommes aujourd’hui à la veille de la livraison de la 1ère tranche et la commercialisation du projet en cours, et les choses sont déjà avancées avec 5 grands clients: Delphi déjà installé, nous sommes en discussion avec Fujikura, Hirschman, Coficab, Saint Gobain.
Les prévisions en matière de création d’emploi pour ces premiers clients sont de plus de 6400 emplois pour un investissement de 820 millions de DH.

On peut donc parler
de projet intégré ?
Tout à fait, c’est un projet intégré dans lequel la CDG contribue dans le cadre bien sûr de l’usine Renault , dans le cadre du port Tanger Med et de Kénitra AFZ. Nous sommes dans tous les segments de la chaîne .
Nous avons pu fédérer les efforts de plusieurs acteurs comme le Port, l’ONCF , Autoroutes du Maroc , le constructeur Renault , et à travers cet exemple on peut dire que c’est l’équipe Maroc qui a réussi dans ce projet.Il y a bien sûr la question de l’investissement mais il y a une question tout aussi essentielle, celle de la capacité à piloter le projet.

Un projet qui, il faut
le rappeler, respecte
l’environnement puisque l’unité est à «zéro rejet industriel» et «zéro
carbone» ?
Oui, l’impact sur l’environnement est très réduit puisque selon les chiffres avancés ont sait que les émissions de CO2 sont réduites de 98 %, soit quelque 135 000 tonnes de CO2 évitées par an; que le prélèvement des ressources en eau pour les process industriels est réduit de 70 % et qu’aucun rejet d’eaux usées d’origine industrielle n’est émis dans le milieu naturel.
A cela il faut ajouter les efforts en économie d’énergie grâce à des technologies de pointe. 

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