Le Matin : Parlez-nous un peu de ce projet de résidence, comment est venue l’idée de faire ce documentaire ?
Myriam Bakir : C’est suite à la sortie de mon dernier film Agadir- Bombay que j’ai rencontré Mahjouba Edbouche, fondatrice de l’association Oum Al Banine à Agadir, son action est principalement tournée vers la défense des mères célibataires. Nous avons sympathisé et depuis je découvre toujours davantage l’ampleur de son action, ce qui frappe aussi c’est sa détermination et la foi dans son engagement malgré les années passées. Nos points de vue convergent sur la situation des femmes au Maroc et le documentaire me permet d’étayer davantage mes propos à ce sujet.
Pour vous quelle est la nouveauté, le plus de ce projet ?
Dans la fiction nous créons de toutes pièces des personnages, le documentaire se confronte à des situations réelles, et comme pour la fiction ce qui m’intéresse c’est d’abord de raconter une histoire. Dans le cas du film documentaire, l’enjeu est de parvenir à raconter une histoire, mais avec des situations qui s’imposent à vous, puisqu’elles versent forcément dans le réel…
Vos sujets s’inspirent des réalités de la société marocaine. Pourquoi ce choix ?
C’est le cas de tout artiste, je suppose. La société qui vous entoure vous influence et vous inspire toujours, à moins d’être complètement insensible à ce que l’on voit et l’on entend. On vit dans une société où l’on est constamment confronté à des situations réelles et difficiles, et le fait de s’en inspirer est une chose tout à fait naturelle.
À ce stade, comment voyez-vous cette résidence d’écriture qui s’est récemment déroulée à Safi ? Qu’est-ce que vous en retenez ?
La résidence est une chance formidable pour se consacrer pendant une période donnée exclusivement au travail d’écriture sur un projet précis tout en étant encadré par des professionnels du documentaire. L’écriture est toujours au début un travail en solitaire, mais qui nécessite tôt ou tard un regard extérieur. Ici, le travail a pu être intensif à partir du moment où il y avait une idée de départ que je souhaitais défendre et en face de moi des encadrants disponibles à tout instant pour me donner les outils qui me permettent de mettre en valeur les propos que je souhaite mettre en lumière
Avez-vous rencontré des difficultés ?
L’intérêt de cette résidence, avec ce regard extérieur, c’est que justement les difficultés étaient vite analysées et l’on pouvait ainsi être amené à trouver rapidement des solutions
Vos projets ?
Je voudrais retourner à Agadir pour continuer le travail de repérages pour ce documentaire et un éventuel retour à la fiction sous forme de téléfilm, cette fois-ci…
