LE MATIN : Quelles sont les résolutions du Parlement européen pour cette nouvelle année notamment avec la crise de l'euro ?
RODI KRATSA-TSAGAROPOULOU : Nous sommes tout d'abord persuadés au Parlement européen que l'Union européenne, malgré les nuances qui existent entre groupes politiques et entre parlementaires issus de différents pays, doit approfondir son intégration politique, économique et fiscale. C'est la position générale du Parlement européen. Ce qui nous manque aujourd'hui, c'est la rapidité des décisions et l'efficacité des moyens. Plus nous avançons sur ces opérations avec plus de coordinations de nos économies et de la gouvernance économique plus nous ferons face à la crise, relancer la croissance et rétablir la confiance sur les marchés financiers.
Quelle évaluation faites-vous du partenariat entre l'UE et le Maroc dans le cadre du statut avancé ?
Le partenariat entre l'Union européenne et le Maroc dans le cadre du Statut avancé va dans le bon sens. L'UE est actuellement le premier partenaire commercial du Maroc. La mise en place du partenariat pour la mobilité avec le Maroc a été lancée à Rabat en octobre 2011 et l'UE a donné un nouvel élan aux négociations pour le nouveau plan d'action du Statut avancé. Ceci étant, il est impératif que le Maroc persiste dans la mise en œuvre du document conjoint du Statut avancé et plus particulièrement concernant la libéralisation du commerce des services à fin de passer à l'étape suivante qui est le lancement des négociations sur l'Accord de libre-échange global et complet. La réussite de cet objectif exige un effort continu et partagé entre l'UE et le Maroc… cet accord envisagé ira au-delà de la simple suppression des droits de douane, l'objectif étant de prendre en compte toutes les questions réglementaires en rapport avec le commerce, telles que la protection des investissements et les marchés publics… Il y a des responsabilités des deux côtés. Le Maroc doit assumer les responsabilités des réformes démocratiques et socioéconomiques et leurs conséquences et de l'autre côté l'UE doit assister le pays économiquement. Je tiens à souligner que malgré la crise économique, l'UE fait un effort afin d'alimenter avec plus de ressources le partenariat avec le Maroc, dans le cadre de la politique de voisinage et celui-ci doit mettre en œuvre les réformes nécessaires et tirer profit des moyens financiers mis à sa disposition par l'UE pour le développement de secteurs prioritaires avec plus de transparence et une bonne gestion.
Comment seront à votre avis les relations entre l'UE et le nouveau gouvernement marocain piloté par des islamistes ?
Un gouvernement piloté par le parti islamiste est le vœu de la majorité des citoyens marocains. C'est ça la démocratie. Nous sommes confiants dans le choix exprimé par le peuple marocain et nous pensons que le gouvernement tiendra ses promesses et ses engagements au niveau du statut avancé pour bien faire évoluer ce partenariat et arriver même à un accord de libre-échange. Je pense qu'avec un parlement plus fort qu'auparavant, une vie politique plus animée et plus responsable, le gouvernement sera plus efficace dans ses actions. Ceci étant, il faut lui donner sa chance avant de le juger et que la chambre des députés joue aussi son rôle historique.
Est-ce que l'UE compte ou non renouveler l'accord de pêche avec le Maroc ?
L'accord de pêche a été rejeté comme il a été présenté. Une grande partie du parlement a voté pour son rejet. Je tiens à préciser que nous voulons un accord de pêche revitalisé, mieux équilibré et discuté. Nous pensons qu'il n'y avait pas l'approfondissement nécessaire. Des éléments et des dimensions n'ont pas été pris… Je souhaite préciser que le rejet par le Parlement de la proposition de la Commission européenne à ce sujet ne signifie en aucun cas la négociation d'un accord revitalisé. Je fais partie de ceux qui ont soutenu et voté en faveur de cette proposition et je suis disposée à poursuivre ma collaboration avec mes collègues et les autorités marocaines afin de maintenir le dialogue et lancer les négociations avec pour objectif principal d'aboutir à un accord qui prend en considération divers aspects et sensibilités.
Et qu'en est-il de l'accord agricole en stand-by depuis plusieurs mois ?
C'est pareil pour cet accord. Mais il faut tenir compte que dans le cadre d'un accord agricole en perspective, il y a beaucoup d'exigences des parlementaires qui sont relatives entre autres à l'harmonisation des réglementations et au respect de l'environnement. Il y a un œil plus attentif et exigeant de la part des parlementaires européens en ce qui concerne l'ouverture du marché européen aux produits agricoles des pays de la Méditerranée.
Où en est aujourd'hui le projet euro-méditerranéen ?
La Méditerranée a toujours été un choix hautement stratégique pour l'Europe. Toutefois, les développements récents ont prouvé que l'Europe a besoin de prioriser et de renforcer son partenariat avec les pays et les peuples de l'autre rive de la Méditerranée. Compte tenu des récentes évolutions dans la région, je suis convaincue que l'Europe, à travers de nouvelles stratégies et politiques, doit accompagner ses partenaires à mener à bien leurs projets en faveur d'un État de droit et d'une démocratie renforcée, d'une jeunesse épanouie. Une telle assistance s'impose en raison des valeurs communes sur lesquelles doit reposer le projet euro-méditerranéen afin de porter ses fruits : la coopération, la solidarité, la responsabilité et la prospérité entre les États et les peuples des deux rives…Je tiens à souligner que le projet euro-méditerranéen avance. Il est vrai que le printemps arabe a un peu ralenti le projet par ce qu'il y a des pays qui n'ont pas encore de gouvernement et d'assemblées et au niveau de l'UE il y a aujourd'hui la crise ainsi que le manque de partenaires solides pour discuter et faire avancer le projet. Mais je suis confiante par ce que c'est un projet réaliste et vital pour les pays des deux rives de la Méditerranée. Par ailleurs, l'assemblée de l'UpM remplace l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne créée en 2004, et le Maroc préside actuellement l'Assemblée plénière de cette organisation, et ce, jusqu'au mars 2012. Il est essentiel que le Maroc tire pleinement profit de cette présidence, afin de porter de manière ambitieuse le projet euro-méditerranéen, indispensable au lendemain du Printemps arabe.
RODI KRATSA-TSAGAROPOULOU : Nous sommes tout d'abord persuadés au Parlement européen que l'Union européenne, malgré les nuances qui existent entre groupes politiques et entre parlementaires issus de différents pays, doit approfondir son intégration politique, économique et fiscale. C'est la position générale du Parlement européen. Ce qui nous manque aujourd'hui, c'est la rapidité des décisions et l'efficacité des moyens. Plus nous avançons sur ces opérations avec plus de coordinations de nos économies et de la gouvernance économique plus nous ferons face à la crise, relancer la croissance et rétablir la confiance sur les marchés financiers.
Quelle évaluation faites-vous du partenariat entre l'UE et le Maroc dans le cadre du statut avancé ?
Le partenariat entre l'Union européenne et le Maroc dans le cadre du Statut avancé va dans le bon sens. L'UE est actuellement le premier partenaire commercial du Maroc. La mise en place du partenariat pour la mobilité avec le Maroc a été lancée à Rabat en octobre 2011 et l'UE a donné un nouvel élan aux négociations pour le nouveau plan d'action du Statut avancé. Ceci étant, il est impératif que le Maroc persiste dans la mise en œuvre du document conjoint du Statut avancé et plus particulièrement concernant la libéralisation du commerce des services à fin de passer à l'étape suivante qui est le lancement des négociations sur l'Accord de libre-échange global et complet. La réussite de cet objectif exige un effort continu et partagé entre l'UE et le Maroc… cet accord envisagé ira au-delà de la simple suppression des droits de douane, l'objectif étant de prendre en compte toutes les questions réglementaires en rapport avec le commerce, telles que la protection des investissements et les marchés publics… Il y a des responsabilités des deux côtés. Le Maroc doit assumer les responsabilités des réformes démocratiques et socioéconomiques et leurs conséquences et de l'autre côté l'UE doit assister le pays économiquement. Je tiens à souligner que malgré la crise économique, l'UE fait un effort afin d'alimenter avec plus de ressources le partenariat avec le Maroc, dans le cadre de la politique de voisinage et celui-ci doit mettre en œuvre les réformes nécessaires et tirer profit des moyens financiers mis à sa disposition par l'UE pour le développement de secteurs prioritaires avec plus de transparence et une bonne gestion.
Comment seront à votre avis les relations entre l'UE et le nouveau gouvernement marocain piloté par des islamistes ?
Un gouvernement piloté par le parti islamiste est le vœu de la majorité des citoyens marocains. C'est ça la démocratie. Nous sommes confiants dans le choix exprimé par le peuple marocain et nous pensons que le gouvernement tiendra ses promesses et ses engagements au niveau du statut avancé pour bien faire évoluer ce partenariat et arriver même à un accord de libre-échange. Je pense qu'avec un parlement plus fort qu'auparavant, une vie politique plus animée et plus responsable, le gouvernement sera plus efficace dans ses actions. Ceci étant, il faut lui donner sa chance avant de le juger et que la chambre des députés joue aussi son rôle historique.
Est-ce que l'UE compte ou non renouveler l'accord de pêche avec le Maroc ?
L'accord de pêche a été rejeté comme il a été présenté. Une grande partie du parlement a voté pour son rejet. Je tiens à préciser que nous voulons un accord de pêche revitalisé, mieux équilibré et discuté. Nous pensons qu'il n'y avait pas l'approfondissement nécessaire. Des éléments et des dimensions n'ont pas été pris… Je souhaite préciser que le rejet par le Parlement de la proposition de la Commission européenne à ce sujet ne signifie en aucun cas la négociation d'un accord revitalisé. Je fais partie de ceux qui ont soutenu et voté en faveur de cette proposition et je suis disposée à poursuivre ma collaboration avec mes collègues et les autorités marocaines afin de maintenir le dialogue et lancer les négociations avec pour objectif principal d'aboutir à un accord qui prend en considération divers aspects et sensibilités.
Et qu'en est-il de l'accord agricole en stand-by depuis plusieurs mois ?
C'est pareil pour cet accord. Mais il faut tenir compte que dans le cadre d'un accord agricole en perspective, il y a beaucoup d'exigences des parlementaires qui sont relatives entre autres à l'harmonisation des réglementations et au respect de l'environnement. Il y a un œil plus attentif et exigeant de la part des parlementaires européens en ce qui concerne l'ouverture du marché européen aux produits agricoles des pays de la Méditerranée.
Où en est aujourd'hui le projet euro-méditerranéen ?
La Méditerranée a toujours été un choix hautement stratégique pour l'Europe. Toutefois, les développements récents ont prouvé que l'Europe a besoin de prioriser et de renforcer son partenariat avec les pays et les peuples de l'autre rive de la Méditerranée. Compte tenu des récentes évolutions dans la région, je suis convaincue que l'Europe, à travers de nouvelles stratégies et politiques, doit accompagner ses partenaires à mener à bien leurs projets en faveur d'un État de droit et d'une démocratie renforcée, d'une jeunesse épanouie. Une telle assistance s'impose en raison des valeurs communes sur lesquelles doit reposer le projet euro-méditerranéen afin de porter ses fruits : la coopération, la solidarité, la responsabilité et la prospérité entre les États et les peuples des deux rives…Je tiens à souligner que le projet euro-méditerranéen avance. Il est vrai que le printemps arabe a un peu ralenti le projet par ce qu'il y a des pays qui n'ont pas encore de gouvernement et d'assemblées et au niveau de l'UE il y a aujourd'hui la crise ainsi que le manque de partenaires solides pour discuter et faire avancer le projet. Mais je suis confiante par ce que c'est un projet réaliste et vital pour les pays des deux rives de la Méditerranée. Par ailleurs, l'assemblée de l'UpM remplace l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne créée en 2004, et le Maroc préside actuellement l'Assemblée plénière de cette organisation, et ce, jusqu'au mars 2012. Il est essentiel que le Maroc tire pleinement profit de cette présidence, afin de porter de manière ambitieuse le projet euro-méditerranéen, indispensable au lendemain du Printemps arabe.