Le Matin : Comment la pièce de Federico Garcia Lorca est venue jusqu’à vous, le réalisateur ?
Comment s’est passée cette rencontre ?
Yassine Fennane : En fait, j’ai été appelé par la productrice de la série, Najat Kobi qui avait ce projet d’adapter la pièce de théâtre «Bnat Lalla Mennana» en série diffusée sur la chaîne 2M. Cette pièce de théâtre a déjà six ans de vie derrière elle. En plus d’avoir rencontré un grand succès que ce soit au Maroc ou à l’étranger, notamment à Londres où elle a été jouée. Pour moi, il ne s’agit donc pas vraiment d’adaptation puisque le texte est déjà là, avec un travail d’écriture de l’actrice Samia Akariou, entre autres, et toute l’équipe de la troupe Takoun qui se sont énormément investies pour arriver à ce résultat satisfaisant.
Quel type de défis doit-on relever lors d’une adaptation ?
Je pense que pour ce type de travail, le grand challenge est de pouvoir trouver son compte en tant que réalisateur au sein d’une histoire, une adaptation qui n’est pas forcément son univers. Pour moi, c’est là où réside toute la difficulté puisque nous avons un texte donné qu’on doit arriver à traduire en image même si le contenu de ce dernier n’est pas vraiment proche de notre monde artistique…
Quelle fut votre première intention lors de l’adaptation de cette œuvre théâtrale, le respect ou la trahison ?
Il y a une directrice artistique sur ce projet, Rafika Benmaymoun qui est aussi scénographe et elle m’a beaucoup aidé au niveau de tout ce qui avait trait à l’aspect esthétique de la pièce. Donc au niveau des costumes, des décors, des personnages afin justement de respecter le plus possible les données originales de l’œuvre.
Comment s’est déroulé le travail d’adaptation ?
Pour moi, il s’agit bien là d’un travail comme un autre. Il est vrai que cette adaptation est plus légère que la pièce d’origine puisqu’elle prend ses quartiers dans un univers typiquement «Chamali» au nord du Maroc. Le téléspectateur se retrouve au sein d’une esthétique andalouse du Nord que ce soit au niveau visuel ou sonore. L’histoire originale a donc été largement adaptée à la réalité marocaine.
Que pensez-vous des adaptations, est-ce là un risque pour le réalisateur ?
Non, pas du tout. Au contraire, c’est un exercice compliqué pour tout réalisateur puisqu’on est en face d’une matière qui ne nous appartient pas et on y met toutes nos compétences pour livrer un moment de divertissement de qualité, le plus proche possible de la réalité et de la société marocaine telle qu’elle est.
La série «Bnat Lalla Mennana» est un véritable succès, quel est votre sentiment face à cet accueil positif des téléspectateurs ?
Je suis très content. On a bossé dans des délais très compliqués, d’ailleurs je viens de finir le tournage aujourd’hui. Il faut dire que pour pouvoir diffuser la série à temps, je tourne la journée et je monte la nuit, ce qui représente un véritable travail de concentration. Sans oublier la mobilisation de toute l’équipe, comédiennes, productrice et autres pour livrer un travail de qualité dans les temps.
Qu’en est-il du casting, le choix des actrices ?
Nous avons eu un casting, en quelque sorte, déjà préparé avec les six comédiennes de la troupe Takoun qui font toute partie de la série.
Après, nous avons eu des discussions et on a procédé à une sélection méticuleuse pour choisir les comédiens les plus proches possible des besoins de la série.
Vos futurs projets...
Justement, je viens de finir le tournage de la série et je suis en train de préparer mon premier long métrage dont le titre est «Karian Bollywood» et qui parlera de mon amour pour le cinéma…
