Menu
Search
Vendredi 26 Décembre 2025
S'abonner
close
Vendredi 26 Décembre 2025
Menu
Search

Un souci supplémentaire

«Faire “pipi” au lit» est le quotidien de tous les enfants en bas âge. Mais passé l’âge de 5 ans, les parents doivent s’en inquiéter, voir consulter un médecin. Cependant, les spécialistes insistent sur le fait que les parents ne doivent, en aucun cas, blâmer l’enfant atteint de ce trouble.

Un souci supplémentaire
En aucun cas, il ne faut réprimander l’enfant.

«Mon enfant a 14 ans et il fait toujours “pipi” au lit. J’ai tout essayé en vain. Nous nous inquiétons son père et moi, puisque cela le touche énormément aussi. Il est presque adolescent et nous nous demandons si ça va encore durer longtemps», témoigne Khadija, maman du jeune Sami. Le cas de Sami fait partie des nombreux cas d’énurésie et celui de Khadija des nombreuses mères qui se posent la question sur la façon de gérer un enfant qui mouille encore son lit.

Le poids de l’entourage : l’enquête d’Agadir

Ce trouble peut avoir diverses causes dont celle d’attirer l’intention des parents à l’arrivée dans la famille d’un nouveau-né : «La naissance d’un petit frère ou une petite sœur est l’occasion idéale de redevenir “non propre” pour que maman nous lave, nous change et fasse attention à nous !», explique Ghizlane Benjelloun, pédopsychiatre responsable du Service de pédopsychiatrie à l’Hôpital d’enfants du Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd de Casablanca (lire l’entretien). Lorsqu’un enfant âgé de 5 ans ou plus mouille son lit, on dit qu’il souffre d’énurésie nocturne. Ce trouble touche plus d’enfants que l’on peut croire, particulièrement les garçons. Pour une personne extérieure à la famille, il est facile de banaliser le problème en disant que «ça finira par passer», mais l’énurésie entraîne souvent des conséquences négatives pour la famille et plus particulièrement pour l’enfant. «Sami a beaucoup d’amis et tout se passe bien à l’école, mais il ne passe pas la nuit chez ses amis et il décline les voyages organisés parce qu’il a honte que ses copains découvrent son secret», explique Khadija.

La honte et des secrets à cacher à un âge où la seule préoccupation devrait être quel jeu jouer ou quelle activité choisir ? Cette honte peut avoir des conséquences négatives sur la scolarisation de l’enfant ou sur sa vie familiale. Dans le cas d’un enfant qui a déjà été propre longtemps avant de refaire «pipi» au lit ou d’un enfant qui a des fuites urinaires dans la journée, la consultation de pédiatrie s’impose alors pour dépister un éventuel problème médical. À partir de 11 ans, un traitement est nécessaire et une prise en charge psychothérapeutique devient parfois vraiment nécessaire. Il en est de même lorsque le «pipi» au lit constitue un handicap ou une réelle gêne pour l’enfant ou l’adolescent. Ainsi, l’énurésie peut constituer un trouble du développement. Il y a des cas où la guérison s’opère spontanément par le simple fait que l’enfant grandisse et intervient souvent vers la puberté. En fonction du retard de ce développement, cette guérison peut arriver au bout de quelques mois ou quelques années. «Il est important de ne pas considérer l’enfant qui fait “pipi” au lit comme un bébé parce que c’est dégradant pour lui, il faut absolument supprimer les couches et mettre une alèse pour protéger le matelas», explique Amal, éducatrice et mère de deux garçons qui ont continué à faire «pipi» jusqu’à un âge avancé.

«En aucun cas, il faut blâmer, frapper, humilier, ou le vexer», continue-t-elle. En effet, un tel comportement de la famille ne pourra que retarder la guérison et compliquer les relations familiales, déjà ébranlées par la situation. «Il faut le déculpabiliser, l’entourer, l’aider, le soutenir pour qu’il conserve son estime de soi. Le temps est venu de prendre votre enfant pour une personne responsable», insiste Amal. Cet avis rejoint les recommandations d’une enquête menée à Agadir (voire encadré) selon laquelle, l’énurésie chez l’enfant marocain comporte de nombreuses similitudes avec les données de la littérature quant aux caractéristiques cliniques et sociodémographiques de ce problème. En revanche, le vécu et la prise en charge s’en différencient. «L’ignorance des parents ou leur scepticisme quant aux possibilités thérapeutiques du trouble soit, entre autres, des facteurs spécifiques à prendre en compte dans la prévention secondaire de l’énurésie.», concluent les auteurs de cette enquête dont les résultats ont été publiés par le «Journal de pédiatrie et de puériculture», volume 22.


Avis du spécialiste : Ghizlane Benjelloun, pédopsychiatre

«Il y a des mesures hygiénodiététiques à respecter»

Quelles sont les causes qui peuvent pousser un enfant à faire «pipi» au lit ?
La naissance d’un petit frère ou une petite sœur est l’occasion idéale pour redevenir «non propre» pour que maman nous lave, nous change et fasse attention à nous ! Un déménagement ou tout autre événement qui vient bousculer la stabilité et la continuité de l’environnement de l’enfant ou un changement des règles et du rythme de vie. Je cite les circonstances d’apparition d’une énurésie secondaire c’est-à-dire après l’acquisition de la propreté et une durée d’une année sans incident. L’enfant qui n’a pas encore réussi cet apprentissage présente alors une énurésie primaire.
Les méthodes éducatives utilisées sont un élément majeur dans l’installation ou pas de ce symptôme. Ainsi, un apprentissage précoce à un an ou 18 mois avant que l’enfant ne soit prêt physiologiquement est nocif et amène un certain nombre de manifestations symptomatiques dans d’autres sphères durant l’enfance et l’âge adulte.

À quelle tranche d’âge le problème est-il considéré comme normal ?
Avant 5 ans, on ne considère pas l’énurésie comme pathologique même si la propreté est généralement acquise beaucoup plus tôt vers 2 ans et demi à 3 ans.

Comment aider son enfant à faire face à cette situation ? Existe-t-il des traitements ?
Il y a des mesures hygiénodiététiques comme vider sa vessie avant d’aller de se coucher, limiter les boissons dans l’après-midi et enlever les couches pour ne pas encourager les régressions. Une guidance parentale peut s’avérer nécessaire pour des réajustements éducatifs de cet apprentissage. Les médicaments arrivent en fin de parcours quand les autres méthodes n’aboutissent pas.


Les céréales

Ennemies du «p’tit déj» des enfants

Une association britannique a analysé 40 préparations céréalières sur lesquelles 32 d’entre elles comportent un taux de sucre très alarmant. Consommées au quotidien et souvent par les enfants, les céréales de certaines marques vont jusqu’à doubler leur teneur en sucre considérée comme correcte par la «Food Standards Agency».

Ainsi, les marques très prisées des enfants pourraient contribuer à favoriser le diabète, les attaques cardiaques et autres troubles du foie. Les enfants deviennent accros à ces sucres rapides qui passent vite dans le sang et développent une addiction à ces produits dont le packaging se veut attrayant.
Mais au-delà de présenter une teneur en sucre trop élevée, ces mêmes céréales qui contiennent une très grande quantité de sel, autre ennemi de notre santé.

Une alternative à prendre sérieusement en considération.
Comment, malgré la multiplication de ces démonstrations qui vont toutes dans le même sens, les pouvoirs publics peuvent-ils rester silencieux ?
Surtout quand on sait qu’il y a des alternatives au «mauvais» sucre comme la «Stevia», une plante tropicale d’Amérique latine au pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du sucre, et ce, sans ses effets
néfastes.

Normalement, notre consommation de sucre moyenne aurait quadruplé en 50 ans et causerait chaque année 35 million de décès. Il est peut-être temps de changer nos habitudes, pour éviter les maux causés par ce «poison quotidien».

Les marques très prisées des enfants pourraient contribuer à favoriser le diabète.

Lisez nos e-Papers