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Appel pour renforcer la stratégie africaine du Maroc

L’IRES insiste sur l’importance des relations avec les économies leaders de l’Afrique.

Appel pour renforcer la stratégie africaine du Maroc
Le Royaume accorde une place de plus en plus importante à l’Afrique dans ses choix stratégiques.

L’Institut royal des études stratégiques (IRES) accorde un intérêt tout particulier aux relations Maroc-Afrique. Dans ce sens, l’Institut a lancé une étude à ce sujet dans le cadre du programme d’études «Compétitivité globale et positionnement du Maroc dans le système mondialisé». Étude qui est enrichie des interventions des différents invités reçus à l’occasion des conférences et débats organisés en interne. Elle fait partie d’un projet qui a pour objet d’examiner les possibilités de diversification des alliances stratégiques du Maroc, notamment avec les puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud…). Et ce pour permettre au Maroc de s’arrimer, dès à présent, aux nouvelles locomotives de l’économie mondiale et de se préparer aux transformations géostratégiques déjà à l’œuvre.

Les premiers résultats de cette étude (Maroc-Afrique), ainsi que l’a déclaré le directeur de l’IRES, Tawfik Mouline (à l’occasion d’un récent débat qui avait pour thème l’opportunité de développement des relations de coopération Maroc-Nigeria), encouragent l’accroissement des relations du Royaume avec les pays africains. «Dans les résultats de l’étude réalisée par l’IRES sur les relations Maroc-Afrique, il a été clairement démontré que la nouvelle stratégie africaine du Maroc gagnerait à être déployée, entre autres, sur la base d’une proximité renforcée avec les puissances régionales du continent», a-t-il souligné.
En effet, le Royaume accorde une place de plus en plus importante à l’Afrique dans ses choix stratégiques. Non seulement pour répondre à l’impératif de mobiliser le potentiel de son voisinage, mais aussi pour optimiser son insertion dans la mondialisation, à travers une diversification judicieuse de ses relations économiques et financières internationales.

Aujourd’hui, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, explique Tawfik Mouline, ce choix s’est non seulement confirmé, mais a pris une dimension tout à fait particulière en s’inscrivant dans le cadre d’une vision de moyen et long termes. Choix visant à permettre au Maroc de reprendre son leadership africain et de contribuer, plus efficacement, à l’effort de développement du continent.

Ce leadership pourrait, bien entendu, selon l’IRES, être facilité par le renforcement des relations avec les économies leaders de l’Afrique et dont le poids futur à l’échelle mondiale est appelé à se renforcer. Parmi ces économies, l’Institut a fait récemment un zoom sur le Nigeria et l’Afrique du Sud. En effet, le Nigeria occupe une place de choix au regard de son positionnement géographique au carrefour de l’Afrique, de son poids démographique (population de 150 millions d’habitants) et de ses richesses énergétiques (parmi les sept premiers producteurs mondiaux de produits pétroliers), sans oublier son potentiel agricole important (80 millions d’hectares de terres arables dont seule la moitié est actuellement cultivée). Actuellement deuxième économie africaine (après l’Afrique du Sud), avec un PIB de près de 250 milliards de dollars, ce pays est pressenti pour devenir la première puissance économique de l’Afrique à l’horizon 2025.

Outre son poids économique, le Nigeria joue un rôle important sur la scène régionale et internationale en matière de résolution des conflits et du maintien de la paix. Au point que ce pays réclame un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies en perspective de la réforme visant l’élargissement de celui-ci pour tenir compte des nouvelles réalités du 21e siècle. Or les relations commerciales du Maroc avec ce pays se sont fortement contractées, affectées, entre autres, par la position défavorable du Nigeria au sujet de la question de l’intégrité territoriale du Royaume.

Pour l’IRES, au-delà des considérations économiques, somme toute importantes, «les relations du Maroc avec le Nigeria pourraient acquérir une dimension stratégique clé, en renforçant le dialogue et la coopération sur les grands dossiers du continent (sécurité, développement humain…), au même titre que la concertation au sein des instances internationales au sujet des questions qui interpellent l’avenir de l’Afrique».

Il en est de même pour l’Afrique du Sud, avec qui l’élan positif des relations de coopération économique a été freiné à cause de sa reconnaissance de la pseudo-rasd. Ainsi, le refroidissement des relations diplomatiques a fortement contribué à restreindre les actions de coopération économique.
En général, s’agissant du positionnement du Maroc en Afrique, l’Institut insiste, entre autres, sur l’importance pour le Maroc d’inscrire ses actions au niveau du continent africain dans une vision globale et intégrée. Une vision qui soit axée sur la coopération au développement et la promotion de la légalité internationale et de relayer sa stratégie de positionnement en Afrique par une politique de communication proactive.

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