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Meknès en transe

Le plus naturellement du monde, la ville de Meknès abritera du 24 au 25 février son premier festival national de Aïssawa. Le berceau de la musique spirituelle des Aïssawa reprend tout simplement ses droits en se faisant, le temps d’un festival, capitale de cette tradition ancestrale. Une tradition qui fait partie de l’identité de l’ancienne cité.

Meknès en transe
Le Palais des congrès vibrera durant deux jours aux chants des confréries des Aïssawa.

Ainsi, le palais des congrès de la commune vibrera-t-il durant deux jours aux chants enchanteurs des confréries des Aïssawa qui guideront un public assoiffé de spiritualité sur la voie de l’accomplissement et de la plénitude. Amateurs du genre et simples curieux auront donc la possibilité d’accéder aux spectacles ainsi qu’aux activités parallèles : expositions, conférences, tables rondes et soirées animées par les différents artistes. Aux côtés de la musique, l’art issawie sera donc décliné également en peinture.

M’Hammed Belhaj Jacky donnera, à travers ses tableaux qui seront exposés durant le festival, sa perception de cet héritage, tout en couleurs et en formes. Des professeurs et des chercheurs dévoileront, quant à eux, les différentes facettes de ce patrimoine et présenteront au public la «Tariqa issawiya» ainsi que son maître attitré «Cheikh El kamel». Pour cette première édition, les initiateurs du festival préfèrent y aller doucement en se fixant pour objectif, dans un premier temps «d’attirer l’attention du public sur cet héritage qui, malgré son authenticité, n’arrive pas à se faire une place de choix dans le paysage culturel de notre pays», comme le précise Mehdi El Quarfaoui, directeur du Festival.

Une priorité qui figure à l’ordre du jour du conseil régional de la ville depuis quelques temps déjà, mais qui n’est pas parvenue à se concrétiser à cause du manque de partenaires et de soutien matériel. «Avec les moyens dont nous disposons, nous avons décidé d’organiser cette année une édition nationale où seront présentes des troupes des différentes régions du Maroc, réputées pour l’art issawi : Salé, Ouazzane, Fès, etc. Mais comme cette musique a également des racines dans différents pays du Maghreb, nous allons essayer de les intégrer dans le programme de l’année prochaine», espère ce responsable. Il conclut que : «la musique gnawie, qui est un art international, a son festival, qui est aussi international, à son image. Or la musique issawie est, elle, authentique au Maroc. Elle mérite donc d’être médiatisée et de devenir, à son tour, internationale». Pourquoi pas ?


Entre sacré et profane

La confrérie des Aïssawa est un ordre mystico-religieux fondé à Meknès au Maroc par Muhammad ben Aïssâ (1465-1526 / 882-933 H.), surnommé le «Maître Parfait» (Chaykh al-Kâmil). Les termes Aïssâwiyya (‘Isâwiyya) et Aïssâwa (‘Isâwa), issus du nom du fondateur, désignent respectivement la confrérie (tariqa, litt. «voie») et ses disciples (fuqarâ, sing. fakir, litt. «pauvre»). À l’origine clairement orthodoxe, la confrérie des Aïssâwa est devenue un phénomène social complexe, à la confluence du sacré et du profane, du domaine privé et public et des cultures savantes et populaires.
Les Aïssâwa sont célèbres dans le monde arabe pour leur musique spirituelle caractérisée par l’utilisation du hautbois, ghaita (syn. mizmar, zurna), de chants collectifs, d’hymnes religieux accompagnés par un orchestre de percussions utilisant des éléments de polyrythmie.

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