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Encore une fois, le photographe Daniel Aron exprime son amour pour Tanger en lui dédiant toute une collection de photos où il nous fait découvrir plusieurs facettes de la ville. Cette cité cosmopolite, ayant inspiré plusieurs thèmes de ses expositions, continue de l’émerveiller et de l’envoûter. À chaque fois, D. Aron lui consacre des prestations de haut niveau. La nouvelle exposition en est vraiment la preuve.
On y voit la ville du Détroit sous ses différents aspects qui nous font penser à Bowles, Choukri, Genêt, Delacroix, Wharton, Matisse ou autres l’ayant tous évoquée dans leurs œuvres. «De ses rochers aux comptoirs de cafés et leurs néons acidulés, de l’alcôve/cosy à la tôle ondulée, c’est le parcours inlassable de ce mordu de Tanger qui, à la manière de Burroughs, nous livre par fragments ce qui pourrait nous paraître de prime abord un semi-chaos. Jésus-Christ, Oum Kaltoum, Bob Marley ou Sa Majesté le Roi Mohammed V, autant d’icônes qui enchantent tantôt des intérieurs simples tantôt le hall d’une de ses pensions dont la désuétude nous arrache des larmes à l’âme».
Autant de prises, différentes les unes des autres, rassemblant en total plus d’une cinquantaine de photos révélatrices du vécu de la ville.
Mais, l’artiste ne se contente pas des intérieurs des maisons. Il va jusqu’à monter sur leurs terrasses qui représentent, pour lui, une autre vie menée en parallèle. Une vie presque exclusive de femmes qui prennent dans ces lieux toute leur liberté. En bondissant d’une terrasse à l’autre, Daniel saisit avec son objectif, au milieu du linge qui sèche, une chevelure libérée de son foulard, des éclats de rire, et au loin le paquebot Comarit qui vient déverser son flot de passagers sur Tanger.
C’est, ainsi, qu’il nous fait découvrir les multiples terrasses qu’il a prises avec amour et professionnalisme. Un travail déjà entamé en 2010 où l’artiste a capté l’autre vie de la ville, qui se déroule allègrement à l’abri des regards indiscrets. «Daniel Aron est un photographe très réputé pour ses travaux sur Tanger. Cela fait plus de dix-huit ans qu’il nous émerveille avec ses prises un peu spéciales et très originales. Dans ses photos, on sent qu’il est très touché par la réalité de cette cité. Ses travaux représentent une nouvelle manière d’écrire la ville», souligne la galeriste Nathalie Locatelli.
En effet, ses expositions sont toujours un voyage dans l’intimité de la ville de Tanger sous le charme de laquelle il est tombé depuis son premier séjour 1994. Il a très vite été attiré par son ambiance nostalgique régnant à l’époque. C’est ce qui l’a poussé à chercher dans son passé pour en savoir plus sur son histoire et ses mystères. Son sens d’observation et sa capacité de saisir les plus rares occasions lui ont permis de capter des moments et des endroits qui constituent désormais l’histoire de cette ville. Selon lui, ses photos sont proches de l’école de photographie humaniste : «Quand j’avais photographié les terrasses de Tanger, il y a une dizaine d’années, celles-ci constituaient une autre ville dans la ville. Il y a une autre vie outre que celle de la rue, notamment pour les femmes. Car on y aperçoit surtout des femmes qui trouvent plus de liberté sur ces terrasses». À travers la prestation «Tangers», Daniel Aron nous permet de visiter les quatre parties de ce périple photographique qu’il a nommé, respectivement, «Les rochers» (en noir et blanc), «Les intérieurs simples», «Les terrasses» et «Les pensions».
