La ville ocre rend hommage à l’un de ses fils

«Un homme d’un naturel extraordinaire», c’est en ces termes que Noureddine Sail, directeur du Centre cinématographique marocain et vice-président de la Fondation du FIFM a décrit Karim Abouobayd, lors de son allocution pour présenter ce natif de Marrakech, qui a su porter son rêve jusqu’aux portes de Hollywood.
En présence de grands noms de la scène artistique marocaine, mais aussi à l’internationale, cette soirée d’hommage revient pour la première fois au FIFM sur la carrière et le métier de producteur. Et ce n’est pas n’importe lequel au vu des stars qu’il a côtoyées et des productions aux budgets énormes qu’il a su gérer. «Karim Abouobayd est un style, une manière d’être. Je me rappelle l’avoir rencontré pour la première fois sur le plateau du tournage du film américain “La guerre selon Charlie Wilson” au Maroc, dans la région de Marrakech et il m’a présenté le staff du film de Tom Hanks, Julia Roberts jusqu’aux figurants, l’équipe technique et autres, sans faire de différence…», a confié Nourredine Sail.
Personnage incontournable du monde du cinéma marocain, bien connu des festivaliers et des professionnels du secteur, le producteur Karim Abouobayd est à l’honneur cette année au FIFM, avec cet hommage qui vient couronner une carrière en productions à succès. C’est donc tout naturellement que le public a accueilli cet amoureux du cinéma par une très longue et majestueuse ovation ayant suivi le visionnement de son parcours et son entrée sur scène. Ce dernier a d’ailleurs souligné lors de sa prise de parole que cet hommage n’est pas que le sien, mais celui de tous les passionnés du 7e art, cinéastes, artisans, techniciens... «Cet hommage s’adresse à tous les professionnels œuvrant dans le monde du 7e art, et plus particulièrement mes confrères producteurs, techniciens, artisans et autres qui collaborent par leur création ainsi que leur créativité au développement du cinéma marocain», a-t-il indiqué.
Aussi, parmi l’assistance, un parterre de stars marocaines, toutes disciplines confondues, mais aussi des personnalités du monde du cinéma à l’internationale ont répondu présent à cet évènement. «Le moteur et l’avenir du cinéma marocain sont faits de volonté, la preuve en est le message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors des Assises du cinéma qui ont eu lieu dernièrement», a affirmé le producteur Karim Abouobayd lors de son discours. Il a également tenu à remercier tous les membres de la Fondation du FIFM, ainsi que les Forces de l’armée royale et la Sécurité nationale pour leur soutien omniprésent lors des tournages, «un allié indispensable pour que notre travail puisse donner ses fruits», a expliqué ce dernier. Débutant dans le domaine il y a plus de trente ans, Karim Abouobayd se voit enfin récompensé pour son apport à l’industrie cinématographique marocaine. Son travail, sa persévérance, son amour pour le Maroc et le cinéma, ses qualités humaines et professionnelles font de lui l’un des producteurs incontournables de la scène cinématographique actuelle.
À noter qu’en 1998 il crée avec ses deux associés Ahmed Abounouom et Abdelhafid Balafrej la société de production et de service audiovisuels «Dune Films» qui devient rapidement leader du marché anglophone au Maroc dans le cinéma et la télévision.
Un hommage exceptionnel pour un producteur hors normes, qui a su se positionner dans le monde du 7e art, à l’international. Et c’est en bon ambassadeur de l’industrie cinématographique marocaine qu’il a clos son discours en citant un célèbre réalisateur avec lequel il a travaillé et qui lui avait confié : «We came to Morocco for locations, but we came back for friends» (on vient au Maroc pour sa nature et son décor, mais on revient pour les amis). Une preuve de plus que le cinéma, c’est la langue par excellence du partage et du dialogue…