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Révolu le temps où les citoyens les plus pauvres devaient être munis d’un certificat d’indigence afin de bénéficier des soins publics. En effet, après le lancement officiel du Régime d’assistance médicale pour les économiquement démunis (RAMED), par Sa Majesté le Roi il y a deux semaines, les bénéficiaires auront une carte dont la durée est de trois ans, soit l’équivalent d’une assurance maladie valable pour toute la famille.
Une semaine après le lancement officiel de ce régime, le gouvernement s’est réuni à Rabat pour discuter de sa mise en œuvre. Lors de cette réunion, le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, a présenté un exposé sur les mesures devant accompagner la généralisation du RAMED à l’ensemble des régions du Royaume. Ces mesures sont relatives à l’amélioration des soins de santé, au développement du partenariat avec le secteur privé, à l’équipement des hôpitaux, à la création d’unités médicales et des unités d’urgences de proximité et à la programmation de caravanes de santé spécialisées dans les provinces où le taux d’hospitalisation ne dépasse pas 1,5%.
Ainsi, la mise en œuvre de ce chantier se déroulera en trois phases. Prévue sur 3 mois, la première dite phase de lancement concernera les hôpitaux publics, l’organisation de caravanes médicales spécialisées dans les zones reculées, le partenariat avec le secteur privé, la création des urgences de proximité et la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques.
La deuxième phase, qui s’étendra jusqu’à la fin de l’année en cours, portera sur le renforcement de la mise en œuvre de ce régime, à travers l’équipement des hôpitaux, avec un intérêt particulier accordé au service des urgences, a indiqué le ministre de la Santé. La troisième phase, quant à elle, sera lancée en janvier 2013 et concernera l’immunisation des acquis à travers l’adaptation de l’arsenal juridique.
Rappelant, tout de même, qu’avant d’aboutir à ce résultat, le RAMED a dû faire le parcours du combattant. En effet, après la promulgation de la loi n° 65-00 portant Code de la couverture médicale de base, plusieurs dates ont été données pour le lancement de la généralisation du régime dans le Royaume. Et ce n’est qu’en 2011 que les choses ont commencé à bouger réellement. Des avancées significatives ont été réalisées au niveau de la mise en place des procédures et mécanismes visant l’application et la généralisation de ce régime qui est le deuxième grand chantier de la couverture médicale de base après celui de l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Ces avancées ont concerné aussi bien l’élaboration des textes que la formation du personnel que la préparation des hôpitaux en vue de l’application du régime. Il a également été question d’évaluer l’avancement des travaux des différents comités chargés de la mise en œuvre du RAMED et de mettre en place les mécanismes nécessaires pour l’extension de ce régime au niveau national. Le comité a procédé, par ailleurs, à la création de trois comités techniques qui ont été chargés de veiller aux travaux préparatoires pour la généralisation du RAMED. Il s’agit du Comité chargé de l’identification des catégories cibles, du Comité chargé des modalités d’accès aux soins et de la mise en place des mécanismes des prestations de santé et enfin de celui chargé de la gestion, de la gouvernance et du financement du régime d’assistance médicale. La formation et la sensibilisation n’ont pas été en reste dans cette opération.
Pour préparer le terrain au lancement de ce régime, il a été procédé à la formation des professionnels de la santé, du personnel du ministère de l’Intérieur et des collectivités locales qui se chargeront, chacun en ce qui le concerne, de la mise en œuvre du nouveau régime. Un programme de communication et de sensibilisation a également été élaboré pour vulgariser le concept du RAMED chez les professionnels du secteur et les bénéficiaires potentiels.
Pour le moment, tout semble être bon pour la mise en place efficace du nouveau régime qui devra «humaniser» le système de santé en le rendant plus équitable.
