Connexion
Dans une conjoncture marquée par la multiplication des mouvements de grèves et l’accroissement des conflits sociaux dans les entreprises et les des administrations publiques, la promotion de la paix sociale s’impose, aujourd’hui, comme une grande nécessité. C’est dans ce contexte que Fès a accueilli récemment une Journée d’étude sur le thème : «La paix sociale dans l’entreprise», organisée par la Chambre de commerce et d’industrie de Fès-Boulemane (CCIFB). Cette rencontre, qui a vu la participation de nombreux opérateurs économiques, de représentants de centrales syndicales et d’associations professionnelles, a été, comme l’a affirmé Fouad Zine Filali, président de la CCIFB, une opportunité pour débattre des meilleurs moyens de gérer les conflits sociaux au sein des entreprises et d’instaurer une paix sociale susceptible de créer un climat positif pour drainer les investissements, créer de nouveaux postes d’emploi et faire ainsi avancer la région Fès-Boulemane aux plans économique et social.
Au cours de cette rencontre, Abderrahim Skalli Houssaini, représentant de la Délégation de l’inspection du travail à Fès, a jeté un éclairage sur les mécanismes de gestion des conflits sociaux tels que stipulés dans le Code du travail. M. Skalli Houssaini a, particulièrement, mis le point sur le comité d’entreprise, entité obligatoire pour les entreprises qui emploient plus de cinquante salariés et dont le rôle est primordial dans l’anticipation et la régulation des conflits à l’intérieur de l’entreprise. «Dans le cadre de sa mission consultative, le comité d’entreprise est un outil interne chargé d’améliorer les relations professionnelles et de prévenir les conflits. En plus de ses actions consistant, notamment, à réaliser des transformations structurelles devant être effectuées dans l’entreprise et à élaborer le bilan social de celle-ci, ce comité met en place au profit des salariés des projets sociaux, des programmes d’apprentissage, de formation-insertion, de formation continue et de lutte contre l’analphabétisme», a-t-il souligné, ajoutant que le dialogue doit être maintenu entre les différentes composantes de l’entreprise pour garantir la paix sociale tout en privilégiant l’intérêt général de l’entreprise sur les intérêts individuels.
Compétitivité et stabilité économique
Même son de cloche chez Abdelaziz Azzab, secrétaire général du bureau régional de la section de Fès de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Le responsable a, en effet, expliqué que les partenaires sociaux doivent rapprocher leurs positions et points de vue afin de garantir la stabilité économique et la compétitivité du tissu économique national. M. Azzab a profité de l’occasion pour pointer du doigt un déficit de communication interne dans certaines entreprises de la région Fès-Boulemane. «La communication interne est un facteur d’apaisement dans les tensions au sein des entreprises.
Pour cette raison, il est indispensable que les opérateurs de la région mettent en place des cellules de communication interne afin de créer une ambiance saine et conviviale dans l’entreprise», a-t-il insisté.
De son côté, Driss Belkhayat, président de la CGEM Centre-Nord (Patronat régional), a estimé que pour avoir un environnement social sain, marqué par des négociations pacifiques et une communication efficiente, et où les grèves ne seraient que l’ultime issue, la solution réside dans «le renforcement des capacités communicationnelles des différents partenaires sociaux, à travers des sessions de formation ainsi que dans le respect du Code du travail, de la Constitution, des recommandations du Conseil économique et social et des conventions internationales sur le travail signées par le Maroc».
