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Né à Khénifra en 1950, orphelin de père très tôt, il grandit avec sa mère lalla Aicha qui s'est occupé de son éducation. Elle sacrifie sa vie pour lui procurer amour, chaleur et tendresse. Sa mère lui inculque l'amour de son pays, puisqu'elle-même avait participé à la résistance contre le colonialisme. Le nom Rouicha est un pseudonyme qui vient de l'amazigh «Rwi » mélanger et «cha» quelque chose, un nom artistique que ses fans lui avaient donné, qui signifie littéralement mélanger quelque chose, car au début de sa carrière, il s'inspirait de divers artistes et auteurs, et tantôt il chantait en Tamazight tantôt en arabe dialectal, une vocation devenue art. Mais son vrai nom est «Abdel-Houwari.»
Il n'avait que quatorze ans quand pour la première fois il chantait à la RTM.
Les grands chanteurs classiques qui l'avaient influencé n'étaient autres que Hemmou ou Lyazid et Bouzekri Amrane, pour ne citer que ces deux-là. À partir des années quatre-vingt, Rouicha va percer et devenir une star nationale. Outre ses compétences de musicien, il a la qualité de chercher des textes intéressants en tenant à fréquenter poètes et chercheurs. Ses chansons relèvent de plusieurs registres : sentimental, spirituel, philosophique, sociologique et culturel. Dans sa belle aventure de self-made-man, il a été accompagné, notamment de Chrifa, Yamna Aqqa, Tawsdant pour les choristes femmes et de Rahhou, Bouyqfa, Ahmouch… pour les hommes. Feu Mohamed Rouicha était l'un des doyens de la chanson marocaine. Nous avons perdu en lui un grand compositeur et un grand chanteur. Il a consolidé notre mémoire collective à travers ses créations et rythmes. Il a innové et développé la chanson amazighe, ce qui a eu un effet positif sur la nouvelle génération de jeunes artistes qu'il a encadrés et encouragés.
C'est grâce à lui que la chanson du Moyen Atlas est devenue moderne et ouverte sur son environnement social, culturel et linguistique. Mohamed Rouicha a chanté la paix et la coexistence, l'amour, la nature, la mère, la joie et la souffrance des opprimés. Il a laissé un trésor de chansons et d'albums et il a participé à plusieurs festivals et concerts, nationaux et internationaux. Il a également reçu de nombreux prix et médailles. Il a été décoré à plusieurs reprises, en particulier le vibrant hommage que la ville de Fès lui avait rendu au Festival de la culture amazighe en 2005 et 2011. Nombreux sont les Marocains qui ne comprennent pas le tamazight, mais son humilité et son génie ont fait aimer la chanson amazighe à tous. Indépendamment de nos sentiments devant cette grande perte, nous ne pourrons jamais oublier cet artiste légendaire ni oublier les causes et les émotions qu'il chantait pour nous.
En s'adressant aux jeunes, il a dit en conclusion du Festival de Fès l'été passé : « Sauvegarder l'unité du Maroc, protéger votre pays contre tout ennemi ». Grand homme de son vivant, Rouicha a eu les honneurs qu'il mérite, après sa mort.
Un cortège fabuleux constitué des innombrables fans de cet artiste hors pair a accompagné l'artiste pour lui rendre un ultime adieu. Comme il le souhaitait, Rouicha a été inhumé aux côtés de sa défunte mère qu'il aimait d'un amour fusionnel.
* Directeur du Festival de Fès de la culture amazighe
Chercheur en linguistique amazighe
Il n'avait que quatorze ans quand pour la première fois il chantait à la RTM.
Les grands chanteurs classiques qui l'avaient influencé n'étaient autres que Hemmou ou Lyazid et Bouzekri Amrane, pour ne citer que ces deux-là. À partir des années quatre-vingt, Rouicha va percer et devenir une star nationale. Outre ses compétences de musicien, il a la qualité de chercher des textes intéressants en tenant à fréquenter poètes et chercheurs. Ses chansons relèvent de plusieurs registres : sentimental, spirituel, philosophique, sociologique et culturel. Dans sa belle aventure de self-made-man, il a été accompagné, notamment de Chrifa, Yamna Aqqa, Tawsdant pour les choristes femmes et de Rahhou, Bouyqfa, Ahmouch… pour les hommes. Feu Mohamed Rouicha était l'un des doyens de la chanson marocaine. Nous avons perdu en lui un grand compositeur et un grand chanteur. Il a consolidé notre mémoire collective à travers ses créations et rythmes. Il a innové et développé la chanson amazighe, ce qui a eu un effet positif sur la nouvelle génération de jeunes artistes qu'il a encadrés et encouragés.
C'est grâce à lui que la chanson du Moyen Atlas est devenue moderne et ouverte sur son environnement social, culturel et linguistique. Mohamed Rouicha a chanté la paix et la coexistence, l'amour, la nature, la mère, la joie et la souffrance des opprimés. Il a laissé un trésor de chansons et d'albums et il a participé à plusieurs festivals et concerts, nationaux et internationaux. Il a également reçu de nombreux prix et médailles. Il a été décoré à plusieurs reprises, en particulier le vibrant hommage que la ville de Fès lui avait rendu au Festival de la culture amazighe en 2005 et 2011. Nombreux sont les Marocains qui ne comprennent pas le tamazight, mais son humilité et son génie ont fait aimer la chanson amazighe à tous. Indépendamment de nos sentiments devant cette grande perte, nous ne pourrons jamais oublier cet artiste légendaire ni oublier les causes et les émotions qu'il chantait pour nous.
La noblesse dans l'âme
Mohamed Rouicha était un homme fin, doux, gracieux et généreux. « Je me souviens quand je l'avais interrogé sur son cachet, il avait répondu sans hésitation avec sa voix douce «3tiwni lli bghitou, makayn muchkil.» (Donnez-moi ce que vous voulez, pas de problème). Malgré sa notoriété et son rayonnement exceptionnel, il était modeste, sociable et accessible », témoigne Moha Ennaji. « Il était également un ardent nationaliste, amoureux de son pays, fier de son identité amazighe.En s'adressant aux jeunes, il a dit en conclusion du Festival de Fès l'été passé : « Sauvegarder l'unité du Maroc, protéger votre pays contre tout ennemi ». Grand homme de son vivant, Rouicha a eu les honneurs qu'il mérite, après sa mort.
Un cortège fabuleux constitué des innombrables fans de cet artiste hors pair a accompagné l'artiste pour lui rendre un ultime adieu. Comme il le souhaitait, Rouicha a été inhumé aux côtés de sa défunte mère qu'il aimait d'un amour fusionnel.
* Directeur du Festival de Fès de la culture amazighe
Chercheur en linguistique amazighe
