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La quête spirituelle de Omar Bouragba

● La Galerie 38 rend un hommage à l’artiste peintre, en marge de la biennale de Marrakech qui
se déroule actuellement jusqu’au 30 avril.
● Une rétrospective majeure de ses
œuvres des années
60 à aujourd’hui.

La quête spirituelle de Omar Bouragba
Le triangle pyramide, l’une des formes préférés de l’artiste.

Fortement influencé par la spiritualité du poète et philosophe Ibn Al Arabi, Omar Bouragba explore les fins fonds de la peinture. À travers des couleurs savamment choisies, qui se mêlent à des courbes en forme de lettre. «Ce qui est sûr, c’est que mon travail est d’abord gestuel. C’est l’école coranique qui m’a familiarisé avec la gestuelle. Jusqu’à ce que j’aie découvert l’esprit des lettres, confirmé plus tard par ma découverte d’Ibn Al Arabi», a-t-il confié en parlant de son parcours exceptionnel. À travers ses tableaux, on retrouve la dimension symbolique d’une lettre comme le «noun» à laquelle il redonne toute sa profondeur mystique et sa plénitude.

«Telles des portes ouvertes sur l’illisible et l’invisible, chacune des œuvres d’Omar Bouragba est une facette du miroir qui mène à la Révélation», peut-on lire du côté des organisateurs. Fidèle à sa recherche intérieure, Omar Bouragba projette des symboles et des formes géométriques en mouvements qui habitent tout l’espace de la toile. Symbole cher au peintre, le triangle, entremêlé de courbes et de signes cadencés et lyriques, est revisité dans toutes ses variations et offre une ouverture vers l’infini. Cette rétrospective célèbre ce Marrakchi de naissance et de cœur. Grâce à son charisme, à sa vision et sa quête artistique, le peintre joue un rôle capital dans le réseau d’artistes de Marrakech. Travaillant depuis le début dans la précipitation et l’urgence, la ville ocre l’appelle en 1971 et il y trouve refuge, dans la spiritualité d’Ibn Al Arabi.

Un peintre autodidacte
L’artiste insiste toutefois sur le fait qu’il n’est pas calligraphe : «je suis peintre avant tout. À mes débuts, je n’ai jamais essayé d’imiter quelqu’un», a-t-il déclaré.
Il ajoute : «Des influences apparaissent dans mes premiers travaux ; il y a eu Matisse et Van Gogh. Puis en 65, la découverte de Gharbaoui et, en 68, la découverte de Yacoubi qui m’a ouvert les yeux sur l’invisible en peinture. En utilisant la loupe qui agrandit les détails. Le style qui m’a fait connaître du public, à la fin des années 60 et au début des années 70 était une sorte d’exorcisme pratiqué par le couteau sur les couleurs pour les débarrasser de leur opacité et leur permettre d’atteindre leur transparence». Soulignant le parcours saisissant de cet artiste autodidacte, l’exposition, qui représente 50 ans de peintures, du début jusqu’à aujourd’hui, promet de faire vibrer l’âme de ceux qui pénètreront ses œuvres. Edmond Amran El Maleh écrivait d’ailleurs à propos de son travail que nous étions face à une «œuvre de qualité incontestable, revendiquant à juste titre sa place dans l’histoire de la peinture marocaine».
Du 2 mars au 30 avril 2012, «Omar Bouragba, 50 ans de peinture», au Musée de la Palmeraie, Art contemporain & nature, en partenariat avec la Galerie 38, est à voir absolument.


Biographie

Marrakchi d’origine, Omar Bouragba est né en 1945. Très jeune, il s’intéresse à la peinture et commence à peindre depuis 1959. Son séjour à Rabat lui permet de connaître le milieu artistique des années 60. C’est ainsi qu’il se lie d’amitié avec Mekki Morsi qui lui organise sa première exposition à la Mamounia de Rabat en 1965. Son exposition «extrême limite ou la fusion dans l’autre» le révèle au monde rbati de la culture et des arts. En outre, ses rencontres avec Jilali Gharbaoui en 1965 et Ahmed Yacoubi en 1968 furent déterminantes dans ses orientations de peintre.

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