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Inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg largement réalisée grâce au Maroc

La réalisation de cet édifice a été rendue possible grâce à une importante contribution du Royaume, décidée par S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine

Inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg largement réalisée grâce au Maroc
Inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg largement réalisée grâce au Maroc

Les musulmans de Strasbourg (est de la France) ont découvert, jeudi, avec beaucoup d’émotion et de fierté, la Grande Mosquée de la ville, un édifice tant attendu qui se veut ouvert, fédérateur et au rayonnement européen, à l’image de leur ville, et dont la réalisation a été rendue possible grâce à une importante contribution du Maroc, décidée par S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine.

Symbole de l’importance de l’événement, la cérémonie d’inauguration officielle était présidée par le ministre français de l’Intérieur, chargé des cultes, Manuel Valls, représentant le président François Hollande, en présence d’une importante délégation marocaine, conduite par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, et l’historiographe du Royaume, Abdelhak Lamrini, ainsi que de plusieurs élus et personnalités religieuses, intellectuelles et politiques. 

La plaque dévoilée à cette occasion porte l’inscription «M. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, représentant officiel du président de la république, François Hollande et M. Ahmed Taoufiq, représentant officiel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ont inauguré jeudi 27 septembre la Grande Mosquée de Strasbourg».

Dans son discours, M. Valls a remercié «très sincèrement» les donateurs qui ont contribué à ce que ce nouvel édifice voie le jour, citant en premier lieu le Maroc. Selon lui, cette mosquée «donne à l’Islam son envergure, son éclat, sa grandeur». Elle donne à l’Islam «toute sa place. Oui, l’Islam a toute sa place en France, car l’Islam de France c’est aussi la France», a-t-il souligné.

La plus grande mosquée en France
D’un coût de plus de 10 millions d’euros, financés par les dons des fidèles, des collectivités territoriales et des donateurs étrangers, à leur tête le Maroc à hauteur de 3,9 millions d’euros, la Grande Mosquée de Strasbourg (GMS) est édifiée sur un terrain de plus de 10 000 m² dont plus de 2 700 m² bâtis, pouvant accueillir jusqu’à 1 500 fidèles, dont 500 femmes en mezzanine, soit la surface de prière la plus grande d’une mosquée en France.
Situé au centre de la ville, l’édifice, conçu par l’architecte italien Paolo Portoghesi invite, avec son dôme doré de 24 mètres de haut, ses huit piliers ailés et ses couleurs gris et blanc, à une acceptation tranquille dans la cité. Après plus de vingt ans de travail et de persévérance de ses initiateurs essentiellement marocains, soutenus par le sénateur-maire socialiste de la ville Rolland Ries, la Grande Mosquée de Strasbourg est finalement sortie de terre, offrant aux musulmans de la ville et de la région d’Alsace un lieu de culte digne et une immense source de fierté.

Après la cathédrale et la synagogue, le nouvel édifice, de par son cachet authentique, enrichit le paysage architectural de la ville et se veut d’ores et déjà un «espace de rencontres», ouvert à tous les Strasbourgeois, et une forme de «passerelle» entre musulmans et non-musulmans, selon son initiateur Abdellah Boussouf, un ancien de Strasbourg actuellement secrétaire général du Conseil de la Communauté marocaine résidant à l’étranger (CCME).
Le projet avait connu plusieurs blocages et remises en question en fonction de l’alternance politique dans la ville, la droite ayant interdit l’érection du minaret de la mosquée avant le retour aux affaires du maire socialiste de la ville, M. Ries, en 2008, qui a redémarré le projet, à l’arrêt depuis 2006.

L’artisanat marocain à l’honneur
Grâce au savoir-faire de maitres artisans marocains, notamment en matière de décoration en Zelliges et en plâtre, la ville de Strasbourg s’embellit aujourd’hui d’un «autre beau joyau de la foi sur le front de l’Europe», comme l’a souligné M. Taoufiq.
Des visites guidées proposées deux fois par semaine ont d’ailleurs attiré plus de 24 000 personnes, confirmant l’intérêt fort des Strasbourgeois, en grande majorité non-musulmans, pour la beauté de l’édifice qui enrichit le paysage architectural de la ville alsacienne. «Il y a sûrement unanimité, unanimité autour de l’esthétique. Les mosquées font aussi la beauté des cités en pays d’Islam, mais il n’est pas moins important de voir que les plus grandes de ces mosquées se situent topographiquement au centre des places», comme l’est la Mosquée de Strasbourg, ajoute-t-il.

Plaidoyer pour un espace culturel
Si l’idée de doter l’édifice d’un minaret est aujourd’hui compromise, l’Association de la GMS n’écarte pas de relancer la construction d’un espace culturel, un projet que soutiendrait M. Ries, à condition qu’il ne dénature pas le cachet de l’édifice. En «Strasbourgeois de cœur», M. Boussouf, quant à lui, promet d’être l’avocat d’une «bibliothèque interreligieuse» adossée à la Mosquée qui jouerait le rôle de «passerelle culturelle» entre les différentes communautés, affirmant être prêt à la défendre partout dans le monde. Selon lui, cette «mosquée de tous les Strasbourgeois» a bénéficié d’un soutien «unique en France» de la part des représentants des autres cultes, mais aussi de la société civile et des collectivités locales.
Contrairement au reste de la France, en Alsace, en vertu du droit local des cultes, les collectivités locales peuvent participer à la construction des édifices religieux. Pour la GMS, la mairie, le département et la région ont contribué à hauteur de près de 30% dans le budget du projet.

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