Le Matin : Après une quarantaine d’années de présence au Maroc, quelle évaluation faites-vous, aujourd’hui, du partenariat avec le Royaume ?
Patrick Kron : D’abord, nous avons été associés à des projets ambitieux, qu’il s’agisse du TGV, du tramway de Rabat et maintenant celui de Casablanca. Nous sommes également très impliqués dans les infrastructures énergétiques, puisque nous avons contribué à la réalisation de beaucoup d’installations de production électrique dans le pays. Nous sommes, je l’espère, un partenaire fiable et équilibré du Royaume. Sa Majesté le Roi a souhaité que nous accompagnions cette participation aux infrastructures et au développement de filières industrielles pour pouvoir permettre la création d’emplois et d’activités industrielles. Nous avons des projets dans le domaine énergétique comme celui de l’éolien. Aussi, sommes-nous retenus dans le cadre d’ambitieux appels d’offres qui ont été lancés dans le Royaume, qu’il s’agisse de l’éolien ou du solaire.
Quelles sont les perspectives d’Alstom en termes de localisation, aussi bien sur le plan des activités industrielles qu’en ce qui concerne la formation ?
Nous sommes engagés dans un accord qui a été signé l’année dernière avec le gouvernement, en vertu duquel il faut, d’une part, localiser différents types activités. En ce sens, nous venons de démarrer un partenariat avec Nexans à travers la mise en place d’une usine de fabrication de différents câblages à Fès, qui emploie aujourd’hui 120 personnes, chiffre qui va doubler dans un an en lui permettant d’avoir une capacité, à la fois de répondre à la demande locale, mais également d’exporter. Nous avons localisé des activités propres tel le centre de maintenance de Casablanca après celui de Rabat. Avec l’ONCF, nous allons installer un atelier pour l’assemblage de nos TGV, donc nous participons nous-mêmes à ces opérations industrielles.
Nous avons également réalisé des opérations très intéressantes de formation de fournisseurs qui nous accompagnent dans toutes ces opérations, avec bien évidemment une focalisation sur les fournisseurs marocains.
Alstom est également lié, à travers des partenariats, avec des universités et des écoles techniques pour accompagner ces besoins en formation, puisque le goulot d’étranglement d’un certain nombre d’opérations industrielles
est, justement, ce besoin en formation. Nous avons ainsi localisé plusieurs autres activités et nous nous inscrivons dans cette logique, c’est-à-dire répondre aux besoins en infrastructures, mais aussi créer des activités industrielles et combiner notre
savoir-faire international et technologique avec une présence locale
industrielle accrue.
Alstom est en concurrence avec d’autres opérateurs pour la réalisation de grands projets dans le domaine énergétique au Maroc. Comment vous positionnez-vous par rapport aux autres offrants ?
Je n’ai pas vraiment de commentaire spécifique par rapport à tel ou tel projet, mais je dirai que nous avons installé dans le domaine du thermique 25% de la capacité électrique mondiale, nous avons des références reconnues dans le domaine du charbon comme dans le domaine des énergies renouvelables, et nous avons la capacité de faire des offres qui répondent, aussi bien sur le plan de la fiabilité que sur le plan des considérations économiques, aux demandes du client, et c’est lui qui décide…
