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Un plan d’urgence pour rationaliser l’eau dans le bassin du Loukkos

Plusieurs zones agricoles du bassin du Loukkos commencent à ressentir les effets du manque et de l’irrégularité des précipitations de l’actuelle saison agricole, en particulier pour les cultures consommant une grande quantité d’eau.

Un plan d’urgence pour rationaliser l’eau dans le bassin du Loukkos
Le manque de pluies et la vague de froid ont affecté sérieusement la production agricole dans le bassin du Loukkos.

Le niveau des précipitations dans le bassin du Loukkos, qui n’a pas dépassé 250 mm depuis le début de cette année, contre une moyenne annuelle de 700 mm, a poussé les parties concernées à accorder une importance particulière à la rationalisation de l’eau d’irrigation provenant du barrage d’Oued El-Makhazine et des nappes phréatiques, afin de sauver la saison agricole et réaliser un rendement optimal par rapport à cette conjoncture difficile. Mais selon les professionnels, cette situation est aggravée par d’autres facteurs à caractère structurel et organisationnel, empêchant une bonne utilisation des ressources en eau, sans oublier l’endettement des agriculteurs auprès de l’Office régional de mise en valeur agricole du Loukkos (ORMVAL), qui se trouve dans l’incapacité de régler la facture de l’électricité nécessaire au fonctionnement des équipements d’irrigation au niveau du bassin.

Les ressources du bassin en eau de surface et souterraine sont évaluées à près d’un milliard de m3, dont plus de 700 millions de m3 au niveau du barrage d’Oued El-Makhazine, et près de 90 millions de m3 mobilisables dans les nappes phréatiques du bassin.
Un potentiel appelé à augmenter de près de 480 millions de m3 supplémentaires avec l’inauguration en 2014 du nouveau barrage de Dar Khrofa dans la province de Larache. Pour le directeur régional de l’Agriculture, Mostafa Hassani, la région du Loukkos est riche en ressources hydrauliques et en terres fertiles, mais cela n’empêche pas de renforcer les initiatives de rationalisation de l’eau, notamment dans une telle situation climatique, en parallèle avec les différents efforts menés en partenariat entre les agriculteurs et l’administration concernée pour l’optimisation du rendement agricole.

Dans une déclaration à l’agence MAP, M. Hassani a minimisé l’impact qu’aurait le manque de précipitations sur les cultures irriguées, soulignant que le réservoir du barrage Oued El-Makhazine est rempli à 70%, ce qui est suffisant pour répondre aux besoins du périmètre irrigué du bassin du Loukkos pour l’actuelle saison agricole ainsi que pour préparer le départ de la prochaine saison. Les exploitations agricoles relevant de ce périmètre, qui s’étale sur plus de 30.000 ha, consomment entre 200 et 300 millions de m3 d’eau par an.

Le président de la Chambre agricole du Loukkos, Abdessalam El Biari, semble moins optimiste concernant l’actuelle saison agricole qui a été marquée par la faiblesse des précipitations et une importante vague de froid ayant touché de grandes surfaces cultivées. Lors d’une récente rencontre de communication à ce sujet, tenue récemment à Ksar El-Kébir à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, M. El Biari a appelé à mettre en place une commission spéciale au niveau de ce bassin agricole, chargée de la Valorisation de l’eau d’irrigation, réclamant le soutien des agriculteurs pour l’actuelle saison. Des représentants d’agriculteurs sont allés plus loin en demandant, au cours de cette rencontre, de déclarer le bassin du Loukkos zone sinistrée. M. El Biari a, quant à lui, estimé que la situation n’est pas encore préoccupante et qu’il était encore possible de sauver la saison avec une bonne utilisation de l’eau et une adhésion plus importante aux programmes de soutien aux cultures alternatives.

Le système d’irrigation du périmètre du Loukkos fait aussi face au problème d’endettement des agriculteurs vis-à-vis de l’ORMVAL, ce qui menace de mettre en péril l’opération d’irrigation et la maintenance des équipements.
Selon des données officielles, les agriculteurs de la zone doivent à l’Office plus de 194 millions de DH couvrant les frais des services d’irrigation durant ces dernières années, une somme conséquente à même de permettre la modernisation et la maintenance de tout le système d’irrigation. Les agriculteurs évoquent les conditions climatiques difficiles de cette saison agricole et le manque de productivité pour justifier le non-paiement de ces frais.

Plusieurs gérants d’exploitations agricoles, notamment dans les cultures sucrières, affirment que le manque de précipitations et la vague de froid ont affecté sérieusement la production, ce qui les met dans l’incapacité de régler les engagements financiers envers l’Office et les fournisseurs de matériel agricole. Cette situation ne manque pas d’affecter l’ORMVAL qui se trouve, à son tour, incapable de régler la facture d’électricité qui a dépassé les 60 millions de DH, en plus des frais de maintenance, qui s’est élevé, pour l’année dernière seulement, à 36 millions de DH.

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