Qui a dit que le Ramadan est synonyme de marasme culturel et d’arrêt de toutes les activités artistiques ? S’il est propice pour le recueillement et la méditation, il est également favorable au divertissement et à la délectation des âmes. La preuve en est que les activités culturelles continuent d’être programmées durant ce mois spécial.
Dans les Alliances franco-marocaines et les Instituts français du littoral atlantique marocain, Ramadan n’en sera que plus beau. Agadir, Essaouira, Safi, El-Jadida, Casablanca, Rabat, Kénitra, Tanger célèbreront les nuits du mois sacré avec un programme musical haut en couleurs et riche en sonorités.
Du Pakistan au Bénin, de l’Algérie à l’Inde, en passant par la France, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran, les artistes des quatre coins de la planète feront voyager les amateurs de la bonne musique dans les contrées de l’art et de la créativité. Une création qui se déclinera également sous forme de chorégraphies et de spectacles de danse. En tout, «Les nuits du Ramadan», promettent 24 soirées d’exception et 33 concerts. Une véritable fête à laquelle 70 000 spectateurs sont attendus.
Différents rythmes ont droit de cité dans le programme concocté par les responsables de l’Institut français du Maroc. «Malhoune», musique orientale, musique des «qawwals», gnaouie, européenne, spirituelle, chant traditionnel, classique… seront interprétés par des maîtres de ces divers genres.
Aussi, les spectateurs auront-ils l’opportunité d’écouter les chants mystiques du célèbre Faiz Ali Faiz, un habitué du Maroc et de ses festivals. L’artiste pakistanais fait partie de la huitième génération de musiciens «qawwals» dont il perpétue la tradition. Dans le même registre, Ali Reza Ghorbani, l’un des meilleurs interprètes de la nouvelle génération du chant persan. Ses chansons sont une véritable invitation au recueillement.
Les amateurs de la musique tzigane métissée à celles européenne et orientale pourront savourer les rythmes que leur proposera Thierry Robin, l’une des icônes vivantes des cordes pincées au monde qui joue de la guitare, du «bouzouq» et du oud. Toujours sous le signe des mélanges musicaux et des dialogues des cultures, l’Anti Rubber Brain Factory (A.r.b.f.), collectif musical à forme variable basé à Paris, développe ses expériences aux frontières du free jazz et de la musique improvisée. Huit membres de la confrérie des «Hmadcha» d’Essaouira se joignent à eux pour donner une dimension universelle à leur art. Les férus du chant classique pourront savourer les mélodies orientales interprétées par la Libanaise Jahida Wehbé, qui reprend les chansons des géants du chant traditionnel arabe tels que Oum Kalthoum, Fairouz, Wadih Es-Safi, etc.
La musique traditionnelle marocaine ne sera pas en reste, dans cette grand-messe musicale à travers le «malhoune», cet art à la fois poétique, riche en symboles merveilleux et musical. La «dakka roudania» dévoilera ses trésors sans réserve. Au programme également, Koyo, Gogohoun Express qui trouve ses racines dans l’histoire de la musique gnaouie ainsi que des spectacles chorégraphiques de Raghunath Manet, un chorégraphe, danseur de «bharatanatyam» (danse classique de l’Inde du Sud), musicien et chanteur indien, de carrure internationale. Un vrai régal après une journée de jeûne.
