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Un programme qui piétine malgré les incitations

Le processus de commercialisation est pointé du doigt.

Un programme qui piétine malgré les incitations
À fin 2011, près de 16 000 logements ont été construits sur 45 000 unités conventionnées.

La relance de l’habitat à faible coût, en l’occurrence, celui dont le prix est plafonné à 140 000 DH, est plus d’actualité. Et pour cause, avec l’augmentation de la production et la simplification de la commercialisation surtout, cela ne pourra qu’être bénéfique au Royaume. L’offre injectée pourra, donc, contrecarrer la prolifération de l’habitat non réglementaire et également apporter une réponse au relogement des bidonvillois et aux occupants des habitations menaçant ruine.

Certes, l’État a fait un grand pas en introduisant de nouvelles mesures, dans le cadre de la loi de Finances 2012, pour attirer plus de promoteurs immobiliers privés vers ce segment visant à favoriser l’accès à la propriété à la population à revenu réduit, mais cela reste insuffisant. Et pour cause, en l’absence d’un bon processus de commercialisation, tous les efforts consentis ne produiront pas l’effet escompté. D’ailleurs, le chef du gouvernement a pointé du doigt l’important stock d’invendus chez Al Omrane et surtout celui des logements à faible VIT, sachant que des promoteurs se plaignent du manque de visibilité quant à l’écoulement des unités construites ou en cours d’achèvement. Peut-être, il faut penser à créer une structure spécialement dédiée à la commercialisation de ce type de projets et d’autres projets produits par les établissements publics intervenant dans le secteur de l’habitat. Pour l’heure, la lenteur administrative est pointée du doigt face au mutisme du Département de tutelle.

A rappeler que la loi de Finances 2012 a adopté un amendement introduit par le gouvernement sortant, pour encourager les promoteurs immobiliers à produire des logements à faible valeur ajoutée et accélérer le rythme de production qui reste faible par rapport aux prévisions initiales annoncées en 2008, à l’occasion du lancement de ce programme initié, conformément aux Hautes orientales royales.
D’ailleurs, à fin décembre 2011, près de 16 000 logements à 140 000 DH ont été construits sur 45 000 unités conventionnées alors que l’objectif fixé au départ était d’atteindre 130 000 unités bâties à fin 2012.

Au total, trois nouvelles mesures ont été adoptées en faveur des promoteurs immobiliers. La première consiste à faire profiter ces logements aux citoyens dont le revenu mensuel ne dépasse pas deux fois le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), au lieu d’une fois et demie ledit salaire pour permettre à un grand nombre de citoyens d’acquérir ce type de logements, ce qui élargit le cercle des acheteurs potentiels. La seconde mesure permet aux promoteurs de réaliser lesdits logements conformément à la législation et la réglementation en vigueur en matière d’urbanisme (selon le zoning), au lieu de limiter les constructions au rez-de-chaussée et trois niveaux (R+3). Et enfin, la dernière mesure est relative à la valeur qui est désormais fixée uniquement dans le prix de vente qui ne doit pas dépasser 140 000 DH, hors taxe sur la valeur ajoutée, au lieu de la fixer à la fois dans ledit prix et la valeur immobilière totale qui ne doit pas dépasser également 140 000 DH.

Signalons également que dès l’annonce de ces mesures, les promoteurs immobiliers ont manifesté leur intérêt. D’ailleurs, Al Omrane, en concertation avec le ministère, a concocté un nouveau modèle de contrat programme qu’il a déjà envoyé pour approbation à la Fédération nationale des promoteurs immobiliers. Reste qu’il faut également revoir le processus de commercialisation, car cela ne sert à rien de produire des dizaines de milliers de logements sans en faire bénéficier, dans les meilleurs délais, la population cible.

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