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Les cimenteries à la croisée des chemins

Les cimenteries sont loin d’être insensibles à l’instabilité des marchés des matières premières. Dans un contexte économique de faible croissance des volumes de vente, les fluctuations des prix des matières premières ont conditionné sensiblement leurs niveaux de marge.

Les cimenteries à la croisée des chemins
Le Petcoke (coke de pétrole) constitue 20 à 30% des achats des cimenteries.

En raison du degré de concentration des producteurs, le marché du ciment se situe dans une zone de risque aggravé, en termes de concurrence. Il faut dire que 38% des marchés locaux sont en situation de monopole ou de quasi-monopole au moment où la moitié est en situation oligopolistique. À ce niveau, les quatre premiers producteurs marocains, à savoir, Lafarge Ciments, Ciment du Maroc, Holcim et Asment Temara détiennent 92% de parts de marché. Selon les analystes du bureau d’études SIS Consultants, le secteur national serait divisé en trois blocs régionaux, le premier, dit «le plus porteur» représente 62% de la consommation globale de ciment et engloberait la région de Casablanca, la zone du Nord ainsi que la zone immobilière a accusé un repli de -1,48%. Le second bloc, appelé «le marché moyen», engloberait les régions Fès-Boulmane, Meknès-Tafilet, Doukkala-Abda et représente 34% de la consommation. Quant au troisième bloc, qualifié de «faible», se limiterait à 4% de la consommation et représente une zone beaucoup plus vaste, s’étendant vers les provinces du Sud. À noter que dans chaque région, il existe au moins un dominant et un faiseur de prix. Dans cette configuration, il faut savoir que les sociétés cotées sont loin d’être insensibles à l’instabilité des marchés des matières premières.

Dans un contexte économique de faible croissance des volumes de vente, les fluctuations des prix des matières premières ont conditionné sensiblement les niveaux de marge de plusieurs secteurs cotés. À commencer par le coke de pétrole (Petcoke) qui est un combustible indispensable dans le processus de production du ciment. Historiquement, celui-ci représente entre 20 et 30% du poste «Achats» des cimentiers cotés, à savoir Lafarge, Holcim et Cimar. Certes, au terme du premier semestre 2012, le secteur du ciment a enregistré une croissance des ventes de 9,1% en comparaison à la même période de l’année précédente. Cependant, nombreux sont les analystes qui estiment que «les opérateurs cotés devraient sous-performer la croissance du secteur dans la mesure où le nouvel entrant demeure toujours en phase de positionnement sur le marché.

Le prix du Petcoke conditionne les niveaux de marge

Récemment, Attijari Intermédiation a indiqué que l’ensemble des cimenteries cotées devrait améliorer ses niveaux de marge suite à l’allègement de la facture énergétique sur le premier semestre 2012. À cet effet, l’impact serait différent en fonction de la structure des coûts de chaque opérateur.
Dans un contexte de faible croissance des opérateurs cotés, le prix du Petcoke devient un paramètre qui conditionne sensiblement les niveaux de marge. Cela dit, pour les cimenteries cotées, le bilan semestriel reste quelque peu mitigé.
Ainsi, Ciments du Maroc a enregistré une stagnation des volumes écoulés de ciments (y compris les ventes de Indusaha) dans un marché en hausse de 9,1%.
Ce résultat aura été impacté vraisemblablement par la montée en puissance du nouvel entrant Ciments de l’Atlas combinée à l’arrêt pour gros entretien de l’usine de Marrakech pour l’installation de filtres à manches de dernière génération.
Dans cette lignée, le chiffre d’affaires opérationnel consolidé de la filiale marocaine d’Italcementi a accusé une baisse de 1,6% à 2 001 MDH. L’excédent brut d’exploitation consolidé s’établit à 870 MDH, en retrait de 2,5% par rapport à la même période en 2011, compte tenu notamment des achats de Clinker et des frais de maintenance relatifs à l’arrêt de l’usine de Marrakech et ce, en dépit de l’amélioration des performances industrielles suite à l’augmentation de la production de l’unité d’Aït Baha et de la réduction des prix d’achat des combustibles solides. Quant à Holcim Maroc, le groupe a engrangé un chiffre d’affaires consolidé de 1 960,8 MDH. Dans cette lignée, le résultat d’exploitation s’est accru de 18,1% à 697,2 MDH.

Une dette financière allégée de 11,8%

Sur le plan bilanciel, le groupe a allégé sa dette financière de 11,8% à 1 500 MDH suite au remboursement d’un prêt d’environ 200 MDH. Au final, la capacité bénéficiaire se monte à 347,7 MDH, en évolution de 8,6% comparativement à la même période une année auparavant. Lafarge Ciments a, pour sa part, affiché des ventes en hausse limitée à 1,3% par rapport au premier semestre 2010 contre +7,2% pour le marché. Cette situation s’explique par une baisse de la demande au niveau des marchés principaux de la société, à savoir Méknes-Tafilalet et dans une moindre mesure, la région du Nord.
À cela s’ajoute une augmentation de l’offre cimentière dans le périmètre du Grand Casablanca (avec notamment l’entrée en service de la première cimenterie de Ciments de l’Atlas. Le chiffre d’affaires semestriel s’est ainsi stabilisé à 2 785 MDH. Le résultat d’exploitation s’est replié de 7,8% à 1 235 MDH, et ce, en raison de l’augmentation du coût des combustibles et de la sacherie. Dans ce sillage, la marge opérationnelle s’est fixée à 44,3% contre 48% à fin juin 2010.

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