Il est à peine 10 h 30 du matin de ce samedi 14 juillet. Mais Mohammed s’active déjà à exposer sa marchandise. Il s’agit d’articles destinés spécialement à la location. Ici, à la Plage des nations à Salé, tous les estivants ont appris à connaître ce jeune âgé de 26 ans. Chaque matin, il est le premier à venir. Selon lui, il faut être le premier pour accueillir les visiteurs de la plage. Pas question d’être en retard, Mohammad doit être au même rendez-vous tous les jours afin de ne pas laisser l’occasion aux autres concurrents d’attirer ses clients fidèles.
Des fois, il lui arrive même de venir à 8 heures du matin pour prendre le meilleur emplacement qui se situe entre l’entrée de la plage et le parking des voitures.
Son métier consiste à louer les parasols, les chaises et les tables en plastique. Il reconnaît même qu’il louait auparavant des maillots de bain, mais affirme que cette activité ne marche plus actuellement comme avant. «Il y a quelques années, on travaillait beaucoup durant les mois de juin et de juillet, mais ce n’est pas le cas en ce moment, parce qu’il ne fait pas très chaud. C’est la chaleur qui pousse les gens à venir à la plage. Mais cette année, le commerce n’est pas assez développé, car le climat n’est pas stable.
Par conséquent, les estivants sont de moins en moins nombreux», explique Mohammed. Mais cette baisse du nombre des clients ne le décourage pas pour autant. Très averti, le jeune homme guette l’arrivée des voitures et dès qu’un véhicule débarque, il se met tout de suite à côté des nouveaux venus. Une fois que le conducteur descend, Mohammed court pour lui poser ses questions devenues habituelles. «Monsieur vous voulez un parasol, des chaises où des tables en plastiques», demande-t-il poliment au nouveau venu qui répond par un hochement de tête négatif.
Mais Mohammed est loin de baisser les bras. Il sait que les meilleurs jours de travail sont ceux du week-end. Une deuxième voiture arrive, Mohammed va à la rencontre des gens. Il répète le même scénario, mais cette fois la famille semble être bien d’accord pour louer un parasol. Mohammed les convainc même de louer une table avec ses chaises.
Pour ce petit investisseur saisonnier, ce genre de famille constitue la majorité de ces clients. «Mais ces familles se font malheureusement rares durant la semaine. Ce sont les jeunes couples et les garçons qui fréquentent généralement la plage au cours de la semaine.
Et c’est exceptionnel quand ils s’aventurent à louer un parasol», reconnaît Mohammed. Pour ce qui est des prix, selon ce jeune homme, ils sont les mêmes chez tous les jeunes qui exercent le métier. Il s’agit de 10 DH pour chaque article loué. Mais Mohammed est prêt à baisser le prix si le client loue plus qu’un article.
«C’est une sorte de promotion ou ce qu’on appelle des offres spéciales pour que les clients s’habituent à venir directement chez moi», confie-t-il en esquissant un grand sourire. Une technique de marketing qui semble bien marcher…
