Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Naissance du Prophète

Naissance du Prophète

(suite)
Enfin, les nourrices de Béni Saâd vinrent à La Mecque avec leurs enfants et leurs maris pour prendre des nourrissons.
Cette année, la tribu des Béni Saâd, les foins ayant manqué, était dans une grande misère et les femmes vinrent en plus grand nombre. Il y avait parmi elles une femme nommée Halima, fille d’Abou-Dsouwaïb, appelé Abdallah Ben Al Harith. Son mari s’appelait Harith, fils d’Abou L‘Ozza, fils de Rifa’a et était également des Béni Saâd.

Cette famille, composée du mari, de la femme, d’un fils et de deux filles, était très pauvre. Elle a eu un autre fils vers l’époque où les femmes de la tribu se rendaient à La Mecque avec leurs maris pour chercher des nourrissons. Alors Halima dit à son mari : «Mène-moi à La Mecque, peut-être trouverai-je aussi un nourrisson à élever afin que notre position devienne meilleure. Harith avait une chamelle qui lui donnait du lait, mais en très petite quantité, parce qu’elle était épuisée à cause du manque de foin. Il possédait aussi une ânesse, faible et petite, et quelques moutons. Il laissa ses moutons et ses deux filles, nommées l’une Onaïssa, l’autre Djodsâma, sous la garde de son fils aîné Abdallah, fit monter sa femme avec son petit enfant sur l’ânesse et monta lui-même sur la chamelle : ils partirent ainsi pour La Mecque en compagnie des autres femmes qui s’y rendaient.

Ils n’avaient rien à manger en route; Harith et se mit à traire la chamelle et pendant toute la nuit, il ne put en tirer qu’une petite quantité de lait, car elle était épuisée de faim. Il en prit un peu lui-même et en donna à son enfant. Halima sur la chamelle et l’ânesse restèrent en route en arrière de leurs compagnons de voyages.

Quand les femmes furent arrivées à La Mecque, elles prirent chacune un nourrisson; mais aucune de celles à qui on présenta le Prophète ne voulut le prendre, disant que c’était un orphelin, n’ayant plus de père et que le nourrice recevait du père différentes gratifications en dehors du salaire : donc, elles ne l’acceptèrent pas et n’eurent pas confiance dans les bonnes paroles et les promesses que leur fit Abdou L’Mouttalib. Celui-ci le présenta aussi à Halima qui le refusa également disant : «J’ai assez de ma propre pauvreté, je n’ai pas besoin d’y ajouter un enfant orphelin». Toutes ces femmes de Béni Saâd avaient trouvé des nourrissons, excepté Halima. Les femmes se disposèrent à s’en retourner, alors Halima dit : «Je serai honteuse de voyager avec ces femmes qui toutes ont trouvé des enfants, moi n’en ayant pas trouvé, je vais aller prendre cet enfant orphelin pour l’emporter ; au moins, je n’aurai pas à avoir honte devant les autres femmes».

Halima, en compagnie de son mari, vint donc auprès d’Abdou L’Mottalib, reçut le Prophète des mains de sa mère et l’emporta. Le lendemain, ils partirent. Halima monta sur l’ânesse, ayant le Prophète devant elle. L’ânesse marcha rapidement et joyeusement et devança toute la caravane.
Les autres femmes dirent à Halima : «Qu’as-tu donc fait à cette ânesse pour qu’elle marche si bien et qu’elle soit devenue si vigoureuse?».

Le soir, quand on fit halte, Halima trouva ses deux seins pleins de lait, sans rien manger.
Elle donna le sein droit au Prophète et le sein gauche à son fils et les deux enfants furent rassasiés au grand étonnement de Halima, le mari se mit à traire la chamelle et en tira tant de lait que les deux enfants, le mari et la femme en burent et qu’il en resta. Le mari dit à Halima : «Cet enfant nous a porté bonheur».
Quand ils furent revenus dans leur demeure, la bénédiction attachée au Prophète se répandit sur eux. Chaque soir, leurs moutons rentraient avec du lait, tandis que ceux des autres avaient les «pissecs». Les hommes dirent à leurs bergers: «Faites paître les moutons là où paissent les moutons de Halima». Les bergers répliquèrent : «Nous les faisons paître au même endroit mais partout où les moutons de Halima mettent leur bouche, il apparaît de l’herbe, qu’ils paissent».

Le Prophète grandissait autant en un jour qu’un autre enfant en un mois et en un mois qu’un autre en un an.
Quand il eut deux ans, Halima le sevra et la mère du Prophète envoya quelqu’un pour lui rapporter l’enfant. Halima fut très affligée à cause de la bénédiction et de la bonne fortune attachées au Prophète qui s’étaient répandues sur sa maison.
Elle prit l’enfant, le mena à sa mère et la pria de le lui laisser encore, en disant : «Sa bénédiction et sa bonne fortune se sont répandues sur ma maison et nous l’aimons beaucoup. L’air de La Mecque est malsain, je crains qu’il ne tombe malade». Elle la supplia et pleura tant que la mère du Prophète le lui laissa. Halima le reprit et le ramena chez elle.

Le Prophète avait de cette nourrice un frère de lait. Un jour, celui-ci alla faire paître les moutons sur la montagne; Mohammed et d’autres petits garçons allèrent avec lui.
Là, après quelque temps, quand la journée fut avancée, il se passa un événement qu’on rapporte de deux manières. Les uns prétendent que Mohammed était éveillé; d’autres qu’il dormait. Trois hommes vêtus de blanc descendirent du ciel, s’approchèrent de Mohammed, le saisirent et le couchèrent sur le côté, lui ouvrirent le ventre, en retirèrent tout le contenu et y cherchèrent quelque chose. Son frère de lait et les autres enfants, voyant cela, s’enfuient et vinrent en criant après Halima et lui dirent : «Viens, on a tué Mohammed».

Halima et son mari coururent sur la montagne pour aller trouver Mohammed. Lorsqu’ils furent en sa présence, ils s’aperçurent que sa mine était altérée; ils le prirent, l’embrassèrent sur la tête et sur les yeux et lui dirent : «O Mohammed, que t’est-il arrivé?».
Il répondit : «Trois hommes, avec un bassin et une cuvette d’or, sont venus, m’ont ouvert le ventre, ont pris tous mes intestins et les ont lavés dans ce bassin, puis ils les ont remis dans le corps, me disant: «Tu es né pur, maintenant, tu es plus pur».

Ensuite, l’un d’eux a plongé sa main dans mon corps, en a arraché le coeur, l’a ouvert par le milieu et en a enlevé le sang noir, disant : «C’est la part de Satan, qui est dans tous les hommes mais je l’ai enlevée de ton sein». Ensuite, il m’a remis le coeur à sa place.
L’un d’eux avait un anneau avec lequel il m’a marqué et le troisième a plongé sa main dans mon corps et tout a été remis en ordre. Halima prit Mohammed et le ramena à la maison. (A suivre…)

Lisez nos e-Papers