Le Festival international des contes a annoncé ses couleurs, depuis le 5 août, avec une riche programmation, mettant en exergue «la diversité culturelle, point de départ du dialogue des civilisations». «En dehors de son rôle pédagogique et d’éducateur, le festival a pour caractéristiques d’instaurer les valeurs de tolérance et de sauvegarde de l’identité patrimoniale qui est un atout pour la préservation de notre civilisation. C’est pour cela qu’il était important pour nous de s’ouvrir sur plus d’espaces pour atteindre le maximum de population.
Notre devise est d’aller vers le public pour lui raconter sa mémoire et celles des autres et lui apprendre à écouter. Cette année, c’est aussi tout le bassin méditerranéen qui rentre en jeu pour un dialogue plus fructueux entre les différentes traditions de ce legs ancestral», souligne Najima Thay Thay Rhozali, présidente de Conte’Act pour l’éducation et les cultures.
Des conteurs populaires et autres professionnels du bassin méditerranéen (Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Palestine, Liban, Turquie, Italie, France et Espagne), en dialogue avec ceux venant de toutes les régions marocaines, animent chaque jour les divers espaces du festival avec des contes issus du patrimoine oral ancestral de chaque pays.
Le Maroc, connu pour sa richesse et sa sauvegarde de cette tradition, s’est manifesté avec ses légendaires contes sur «Aicha Kandicha», «Lounja», «Lalla Bouya», «Arousat Ntar», «Taghounja», «Aicha Al Bahriya» et bien d’autres ravivant, ainsi, des histoires légendaires de toutes les régions du Royaume, notamment les contes hassanis, amazighs, marrakchis, rbatis, du Nord et de l’Est. Des voyages dans le temps et l’espace qui ne manquent pas de séduire le public du Festival qui, d’année en année, trouve du plaisir à écouter ceux qui font revivre sa mémoire ancestrale.
Ces «halqates» organisées pour son plaisir lui offrent l’occasion de rêver le temps d’une histoire ou d’une légende racontée par de grands narrateurs.
«L’image de la femme dans l’imaginaire méditerranéen» est le thème choisi pour cette 9e édition afin de restituer à la femme sa vraie image dans la société. «En choisissant ce thème, nous voulons briser le stéréotype de l’image cliché de la femme sorcière ou malfaisante, puis lui rendre la place qu’elle mérite et qui lui est due. Celle d’éducatrice des générations, de conceptrice des civilisations, de patiente, de généreuse, d’héroïne…», précise Mme Thay Thay. Un hommage sera rendu, en clôture du Festival, à une vieille grand-mère ayant connu les quatre Rois du Maroc, Moulay Youssef, Mohammed V, Hassan II et Mohammed VI. Avec ses 120 ans largement dépassés, cette femme représente une mémoire vivante de notre histoire.