L’énurésie nocturne est dite primaire isolée si l’enfant a toujours mouillé son lit et secondaire si une période de propreté de 6 mois a été observée.
1 Attention aux idées reçues
• Ce n’est pas fréquent : faux, car 400 000 enfants âges de 5 à 10 ans en France en souffrent.
• Ça va passer tout seul : vrai, mais chez seulement 15% d’énurétiques par an.
• Il n’y a pas de traitement : faux, des traitements existent.
• C’est sans conséquence : faux, l’énurésie retentit sur la vie scolaire, sociale et familiale.
2 Quelles en sont les causes ?
Les causes peuvent en être multiples : problèmes psychologiques, sommeil trop profond ou être de cause proprement urologique (cystite). Une constipation y est assez fréquemment associée. Deux gènes sur les chromosomes 12 et 13 ont été isolés dans certaines familles d’énurétiques, mais leur rôle réel n’est pas clair. Si l’un des parents était énurétique, il y a 44% de risque que l’enfant le soit. Si les deux parents étaient énurétiques, il y a 77% de risque que l’enfant le soit aussi. Un enfant énurétique a respectivement une probabilité de 23% et 35% d’avoir une mère ou un père anciennement énurétique. Un examen clinique permet d’éliminer les arguments en faveur d’une maladie neurologique. De manière systématique, un examen cytobactériologique des urines (prélèvement de manière stérile d’un échantillon d’urine pour examen au microscope et mise en culture) est fait de manière à éliminer une infection urinaire. L’absence de sucre dans les urines permet d’éliminer un diabète. En somme, l’énurésie nocturne isolée est une pathologie multifactorielle (polyurie nocturne par déficit relatif de la sécrétion de l’hormone antidiurétique, une capacité vésicale réduite, sommeil profond, facteurs psychologiques et l’hérédité.)
3 Prise en charge
Règles hygiénodiététiques et abord comportemental. Il s’agit du traitement de première ligne dans l’énurésie isolée et il est efficace dans 30% des cas. Différentes mesures hygiénodiététiques sont préconisées : il est ainsi conseillé de favoriser la miction avant le coucher, d’éviter les boissons dans les deux heures qui précèdent celui-ci. Il est recommandé d’adopter une attitude visant à dédramatiser la situation et à responsabiliser l’enfant (explication de la physiologie de la miction, tenue d’un calendrier de propreté, participation de l’enfant au nettoyage, abolition des couches protectrices). En revanche, les brimades, moqueries et réprimandes sont à éviter de même que la pratique de levers nocturnes systématiques, qui désorganisent le sommeil de l’enfant. Le traitement d’une constipation associée peut aider à la résolution du problème.
4 Systèmes d’alarme
Il existe différents systèmes d’alarme commercialisés qui amènent à un réveil de l’enfant dès le début de la miction nocturne. Ils fonctionnent sur le principe de la conductivité électrique de l’urine qui agit comme un interrupteur et enclenche une sonnerie. Ces systèmes ont fait la preuve de leur utilité dans le traitement de l’énurésie primaire monosymptomatique.
5 Traitements médicamenteux
Le traitement médicamenteux ne doit pas être prescrit en première intention et sera discuté en cas d’échec des mesures générales et lorsque l’énurésie devient mal tolérée par l’enfant ou l’adolescent. La desmopressine aurait pour action principale de diminuer la diurèse nocturne en augmentant la réabsorption d’eau au niveau du rein diminuant ainsi le débit urinaire nocturne.
