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Prospectour dans les pays du CCG

● L’Arabie saoudite, une étape décisive pour investir le Moyen-Orient.
● Le niveau des échanges est en deçà des potentialités des deux pays.

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L’étape saoudienne du Prospectour des hommes d’affaires marocains a été riche en enseignements. Une quarantaine de représentants d’entreprises dans des secteurs aussi variés que l’industrie pharmaceutique, les NTI, l’agroalimentaire, le textile, l’habillement et le cuir, le BTP et l’agriculture ont pris contact avec leurs homologues saoudiens dans le cadre de rencontres B to B. organisé par Maroc export, ce périple dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) concerne, après l’Arabie saoudite, le Sultanat d’Oman et le Bahreïn. Samedi, premier jour de la semaine en Arabie saoudite, à la Chambre de commerce et d’industrie de Djeddah, les échanges ont été captivants. Les hommes d’affaires saoudiens, rodés depuis longtemps aux négociations commerciales, sont allés droit au but.

Ils ont mis le doigt sur les difficultés, notamment l’absence de ligne maritime entre les deux pays, l’encaissement des chèques de transfert qui prend 21 jours et l’absence de conditions préférentielles au profit des investisseurs saoudiens. Toutefois, pour avoir une ligne maritime, il faut arriver à une masse critique des échanges qui la justifie. Sachant que le Maroc importe d’Arabie saoudite principalement du pétrole et des produits chimiques à hauteur de 3 milliards de dollars et exporte des agrumes et de l’acide sulfurique pour une valeur de 40 millions de dollars seulement, le volume reste dérisoire. Pour Saad Benabdellah, directeur de Maroc Export, l’objectif n’est pas de convaincre les Saoudiens d’acheter le Made in Marocco, mais de diversifier les relations économiques et de créer des alliances stratégiques.

Adnane Benhssaine, secrétaire général de la Chambre de commerce de Djeddah, a lui aussi mis l’accent sur l’importance de mettre en place des entités commerciales communes entre le Maroc et la presqu’île arabique. L’Arabie a réalisé des gains énormes en 2011 avec un baril à 100 dollars et une production de 15 millions de barils/jour. Que du pain béni pour un pays qui s’attend à une croissance de 5% en 2012 et qui est en pleine construction de cinq nouvelles villes économiques et industrielles. Voilà qui représente une belle opportunité pour les investisseurs marocains qui cherchent des synergies économiques. À plus forte raison, les avantages et les facilités que le Royaume arabique propose aux investisseurs étrangers font des jaloux parmi les hommes d’affaires locaux qui en parlent non sans bonhomie. Les potentialités existent bien évidemment de part et d’autre. M. Benabdellah a cité, en contrepartie, tout ce que l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) peut offrir comme aide aux hommes d’affaires saoudiens.

Mais il n’y a pas lieu de multiplier les visites et les contacts pour une meilleure connaissance des opportunités et des spécificités propres à chaque marché.Hier, dimanche, à la Chambre de commerce et d’industrie de Riyad, un homme d’affaires saoudien, sur un ton décontracté, a invité ses homologues marocains à aller dans les souks et à rester plus longtemps pour s’imprégner de l’ambiance commerciale d’une ville en effervescence où les cités high-tech poussent partout. Riyad est un chantier immense. Les buildings en construction sont impressionnants et rappellent des villes modèles comme Pudong à Shanghai. Pour son expansion économique, l’Arabie peut avoir besoin du Maroc comme porte d’entrée en Afrique où le PIB estimé en 2020 est de 2 600 MMDH et les terres arables représentent 60% du volume mondial. Le Maroc est aussi riche de son expertise dans des secteurs de pointe comme la construction automobile, l’aéronautique, les NTI, etc. Il représente aussi un pont avec ses 55 accords de libre-échange (ALE) qui donnent accès à presque 1 milliard de consommateurs de par le monde.

Selon Khalid Benjelloun, président du conseil d’affaires maroco-saoudien, parmi les 40 entreprises du CAC 40 français, 38 sont représentées au Maroc. Ce qui représente en soi un capital-confiance que le Maroc peut mettre en avant pour convaincre des hommes d’affaires saoudiens très exigeants. Dans ce sens, Ahmed Bensaad Al Kouraidiss, membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce de Riyad, a proposé l’organisation d’une foire économique au Maroc qui permettrait aux entreprises des deux pays de mieux présenter leurs produits. Finalement, et au-delà de ce que cette étape saoudienne peut donner comme fruit, l’essentiel est qu’elle a permis une meilleure connaissance des exigences des deux partenaires et des opportunités qu’ils offrent.

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