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La métropole, un gisement archéologique reconnu

Un fragment de maxillaire datant 300 000 ans a été découvert dans les carrières Sidi Abderrahman.

La métropole, un gisement  archéologique reconnu
Mandibule fossile humaine découverte le 15 mai 2008 sur le site de la carrière Thomas I à Casablanca. Jean-Paul Raynal ; photothèque du CNRS.

Malgré les signes de modernité, Casablanca comporte un gisement archéologique reconnu au niveau international. Les plus vieux restes humains du pays qui dateraient d’au moins 600 000 ans ont
été retrouvés dans les carrières Thomas I à côté du Hay Hassani. Ce patrimoine préhistorique a servi un temps de base pour la définition de la plupart des étages classiques de l’ère quaternaire au Maghreb. Des chercheurs ont fait plusieurs découvertes dans la métropole notamment dans les sites de Sidi-Abderrahman, des Carrières Thomas I et Oulad Hamida I.

Selon une étude réalisée par les professeurs Fatima-Zohra Sbihi-Alaoui de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine et Jean-Paul Rayna de l’université de Bordeaux I, ces sites ont livré des vestiges d’hominidés. «Plusieurs restes du genre homo y ont été découverts associés à des milliers d’outils de pierre taillée caractéristiques de l’Acheuléen. Cette civilisation, née en Afrique orientale il y a près de 1,5 million d’années est partie à la conquête de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe qu’elle occupera jusqu’à l’avènement de l’Homme moderne, il y a environ 200 mille ans», souligne l’étude. Des panthères, hyènes, antilopes, gazelles, ours, rhinocéros, éléphants, girafes, buffles, singes... côtoyaient aussi des animaux aujourd’hui disparus. Les outils trouvés servaient alors aux anciens «Casablancais» à chasser, partager le gibier ou même assurer leur survie. Les scientifiques attestent que les carrières de Sidi Abderrahman, pas loin du Morocco Mall, représentent le site le plus important de la région, tant par l’abondance des documents archéologiques et paléontologiques que par les exceptionnelles conditions stratigraphiques. Ces carrières ont été constamment fouillées ou surveillées depuis les recherches des professeurs Neuville et Ruhlmann jusqu’aux plus récentes fouilles de Pierre Biberson. Ce dernier a découvert en mars 1955, dans une des cavités de la carrière Sidi Abderrahman, deux fragments de maxillaire appartenant à un Hominien, qui serait plus primitif que les Néanderthaliens d’Europe.

La découverte de «l’homme de Sîdi Abderrahmân» informe sur de lointains ancêtres et sur une période de vie à Casablanca datant d’au moins 300 000 ans. En 1969, un autre fragment de mâchoire a été trouvé, non loin de ce site, aux carrières Thomas I. En 1972, les carrières Oulad Hamida I ont enregistré la découverte de fragments de face, et une dizaine de dents. Vu l’importance de ces découvertes, Casablanca fait l’objet depuis 1978 d’un programme de recherche maroco-français. Néanmoins, la mission des géologues et archéologues n’est pas de tout repos. Ces derniers ne fouillent que dans les carrières mises à leur disposition par leurs propriétaires. Plusieurs parties du patrimoine archéologique de Casablanca échappent à ces scientifiques pour être enterrées sous les blocs de ciment.

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