Menu
Search
Dimanche 20 Juillet 2025
S'abonner
close
Dimanche 20 Juillet 2025
Menu
Search

Satisfecit et confiance mesurée du FMI

Présentant des fondamentaux économiques et des dispositifs institutionnels solides, le Maroc remplit les critères d’admissibilité à la LPL octroyée par le FMI. En elle-même, l’initiative ne veut pas dire que le Maroc est entré dans une phase PAS, le Royaume conservant toute sa souveraineté pour redresser la situation économique.

Satisfecit et confiance mesurée du FMI
Les fondamentaux économiques marocains restent solides, d’après le FMI.

Octroyée aux seuls pays solvables ayant une capacité réelle de remboursement, la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) du Fonds monétaire international (FMI) ne veut pas dire que le Maroc est entré dans une phase du Plan d’ajustement structurel (PAS), car le Royaume conserve toute sa souveraineté pour redresser la situation économique. «Il n’est pas nécessaire de procéder à un ajustement profond de la politique macroéconomique ou structurelle». Qui plus est, le Royaume ne se trouve pas dans une incapacité durable d’accéder aux marchés de capitaux internationaux : il a réussi à accéder aux marchés obligataires internationaux en 2010. C’est en tous les cas ce qui ressort d’un rapport publié en fin de semaine dernière par l’organisme financier international. Le Maroc affiche des performances solides dans trois des cinq domaines considérés pour l’admissibilité à la LPL (secteur financier et supervision, politique monétaire, qualité des données) et enregistre des sous-performances modérées dans les deux autres domaines (politique budgétaire, situation extérieure et accès aux marchés). Au terme de leur récente évaluation, les experts du FMI estiment que le Maroc remplit les critères d’admissibilité à la LPL. Il présente des fondamentaux économiques et des dispositifs institutionnels solides. Les récents creusements du déficit budgétaire ont abouti à une légère sous-performance au plan de la politique budgétaire, mais le gouvernement est déterminé à suivre une démarche de rééquilibrage conforme à la viabilité de la dette, et il a récemment pris des mesures importantes pour réduire les subventions. La sous-performance modérée au titre de la situation extérieure est liée au récent creusement du déficit courant, principalement imputable aux chocs exogènes des cours internationaux du pétrole. Le Maroc présente depuis longtemps de saines finances publiques. Durant les cinq dernières années (2007–11), la politique budgétaire a été prudente. Le solde budgétaire global et le solde corrigé des variations conjoncturelles ont été en moyenne de 2,6 et 2,7% du PIB, respectivement. Durant cette même période, le solde primaire a été pleinement équilibré et inférieur aux niveaux requis pour la stabilisation de la dette. La dette publique était orientée à la baisse jusqu’en 2011, date à laquelle les cours internationaux du brut ont entraîné une forte augmentation du déficit budgétaire. Face à la forte augmentation du déficit budgétaire, et conformément au principe de stabilité macroéconomique consacré par la nouvelle constitution, les autorités sont déterminées à réduire le déficit budgétaire et à assurer la viabilité des finances publiques à moyen terme. Concrètement, les projections pour 2012 et 2013 tablent sur une réduction annuelle du déficit de 0,8 point de pourcentage, comme première étape vers une réduction du déficit budgétaire à 3% du PIB d’ici 2017, en partie grâce à une baisse des subventions à 3% du PIB d’ici 2016. Ce travail de rééquilibrage permettrait de réduire de manière soutenue la dette publique en pourcentage du PIB, et de renforcer sa viabilité à moyen terme. Les récentes mesures visant à rééquilibrer la politique budgétaire, et la production des nouvelles installations industrielles destinée à l’exportation devraient contribuer à stabiliser les réserves de change au second semestre de 2012. À moyen terme, grâce à un climat propice aux affaires, le Maroc sera en mesure de continuer à attirer des projets d’IDE de grande envergure dans des secteurs à forte valeur ajoutée. En outre, les efforts que déploient les autorités pour améliorer la compétitivité et réduire la dépendance à l’égard des importations de pétrole, grâce à la diversification des sources d’énergie et à l’investissement dans les énergies renouvelables, contribueront à atténuer davantage les vulnérabilités extérieures. Le Maroc a procédé à une émission d’obligations d’un milliard d’euros en septembre 2010 à un taux de 4,5%. Les rendements des titres publics à long terme sont restés stables aux alentours de 4.2%, soit 0,3% en dessous du niveau prévalant au moment de l’émission de 2010. Les écarts de taux des obligations internationales se sont légèrement creusés et restent faibles par rapport à ceux d’autres économies émergentes. Le Maroc envisage d’émettre d’autres obligations internationales à l’automne 2012. Il faut savoir que le Trésor couvre la hausse des dépenses de compensation par le recours à la dette intérieure, et ce, dans un contexte de resserrement des liquidités. La structure de financement devrait, dans les mois à venir, migrer davantage vers une source de financement extérieure avec la sortie prochaine du Royaume sur le Marché international. La stratégie du gouvernement n’exclut pas la possibilité de recourir aux marchés internationaux pour le financement de ses besoins dans un contexte de reconduction de son Investment Grade par les principales agences de notation internationales. Crédible et transparente, la politique a permis de maintenir un niveau d’inflation faible et stable. La politique monétaire a maintenu l’inflation à 1,8% en moyenne en 2007–11. La banque centrale agit sur l’inflation par le biais du taux d’intérêt et du ratio des réserves obligatoires, tout en maintenant un taux de change fixe. Dans ce sillage, les taux débiteurs et les taux du trésor ont régulièrement réagi aux variations des taux directeurs. Au registre de la solidité du secteur financier et de la supervision, le FMI tient à préciser que le secteur bancaire est le plus important de la région, dépassant 110% du PIB, et a soutenu la croissance. En outre, la transformation de la Bourse de Casablanca, déjà l’une des plus capitalisées et diversifiées d’Afrique, en centre financier régional et international contribuera également à approfondir le marché.

Lisez nos e-Papers