Des mots que les élèves de cette classe, par des gestes hésitants et embarrassés, retranscrivent de manière phonétique «pin, icole, medssin, fenaitre». Cela fait au moins six ans que ces élèves étudient pourtant le français comme deuxième langue après l'arabe. Mais le résultat se passe de tout commentaire. L'école publique, celle-là même qui a produit des ingénieurs, des médecins et des ministres, peine aujourd'hui à élever le niveau. Obnubilés par l'amélioration des indicateurs, les pouvoirs publics ont agi sur la quantité avec plus ou moins de résultats. Mais, ils ont trop longtemps relégué à l'arrière-plan la composante «qualitatif» que l'enseignement est censé avoir. Cette absence de la qualité impacte in fine de manière négative la composante quantitative. L'abandon scolaire en est la preuve tangible. Chaque année, plus de 300.000 élèves quittent les bancs de l'école. De quoi remplir une ville. Au primaire, le taux d'abandon est d'environ 4 fois celui de la Syrie alors que cette dernière consacre moins de budgets à son système éducatif. L'enseignement au Maroc coûte presque le tiers du budget de fonctionnement de l'Etat et consomme aux alentours de 7 % du PIB.
Tous les efforts consentis depuis une dizaine d'années n'ayant pas abouti, le ministère a concocté un plan d'urgence 2009-2012. Le gouvernement sortant voulait faire vite avant la fin de son mandat pour améliorer un tant soit peu l'image d'un secteur critiqué de toute part. Et surtout par la Banque mondiale qui dans son rapport de 2007 sur l'éducation dans le monde arabe a pointé du doigt l'absence de réforme en profondeur de l'éducation au Maroc. Le rapport a attiré l'attention sur le manque d'évaluation systématique des élèves, une hausse alarmante des taux d'abandon scolaire, l'étroitesse des budgets consacrés aux écoles et l'incapacité des institutions éducatives à préparer leurs élèves au monde du travail.
Pour pallier ces déficits, le plan d'urgence a visé le prolongement de la durée de scolarisation obligatoire à 15 ans, le renforcement des moyens des collèges pour atteindre un taux de scolarisation de 90 % chez les enfants âgés de 12 à 14 ans et la réduction du taux d'abandon scolaire qui est de 5,7 % au primaire et de 13,6 % au collège. Mais le plan d'urgence a donné la part belle à la construction de nouveaux établissements et à la réfection des existants. Tout cela pour un coût de plus de 100 millions de DH. Contacté, Allal Belarbi, secrétaire général du syndicat national de l'enseignement relevant de la CDT, estime que la manière dont le plan d'urgence a été conçu porte en elle son échec. «Le plan qui a été préparé par un cabinet d'études a omis de consulter les premiers concernés qui sont les cadres de l'éducation et les enseignants. Même traitement pour les syndicats, les associations et la CGEM», tonne Belarbi pour qui le recours à l'escalade syndicale et aux grèves ne résout pas forcément le problème. Pour lui, l'élément humain a été encore une fois oublié, sachant que les Centres pédagogiques régionaux (CPR) qui forment les enseignants se trouvent dépassés.
Le responsable évalue le déficit en enseignants à plus de 13.000 par an, sans parler de la qualité de la formation qui laisse à désirer, prenant peu ou prou la mesure des évolutions technologiques et les NTIC. Un grand nombre de collèges, y compris dans les grandes villes comme Casablanca ou Rabat, ne dispensent plus de travaux pratiques dans les branches scientifiques, faute d'enseignants et de moyens. S'y ajoute le nouveau fléau de l'éducation qui est l'embauche directe sans passer par une formation qualifiante de milliers d'enseignants. Pour Belarbi, il est temps d'avoir une école nationale des enseignants qui soit basée à Rabat et dotée de moyens matériels et humains nécessaires.
Tous les efforts consentis depuis une dizaine d'années n'ayant pas abouti, le ministère a concocté un plan d'urgence 2009-2012. Le gouvernement sortant voulait faire vite avant la fin de son mandat pour améliorer un tant soit peu l'image d'un secteur critiqué de toute part. Et surtout par la Banque mondiale qui dans son rapport de 2007 sur l'éducation dans le monde arabe a pointé du doigt l'absence de réforme en profondeur de l'éducation au Maroc. Le rapport a attiré l'attention sur le manque d'évaluation systématique des élèves, une hausse alarmante des taux d'abandon scolaire, l'étroitesse des budgets consacrés aux écoles et l'incapacité des institutions éducatives à préparer leurs élèves au monde du travail.
Pour pallier ces déficits, le plan d'urgence a visé le prolongement de la durée de scolarisation obligatoire à 15 ans, le renforcement des moyens des collèges pour atteindre un taux de scolarisation de 90 % chez les enfants âgés de 12 à 14 ans et la réduction du taux d'abandon scolaire qui est de 5,7 % au primaire et de 13,6 % au collège. Mais le plan d'urgence a donné la part belle à la construction de nouveaux établissements et à la réfection des existants. Tout cela pour un coût de plus de 100 millions de DH. Contacté, Allal Belarbi, secrétaire général du syndicat national de l'enseignement relevant de la CDT, estime que la manière dont le plan d'urgence a été conçu porte en elle son échec. «Le plan qui a été préparé par un cabinet d'études a omis de consulter les premiers concernés qui sont les cadres de l'éducation et les enseignants. Même traitement pour les syndicats, les associations et la CGEM», tonne Belarbi pour qui le recours à l'escalade syndicale et aux grèves ne résout pas forcément le problème. Pour lui, l'élément humain a été encore une fois oublié, sachant que les Centres pédagogiques régionaux (CPR) qui forment les enseignants se trouvent dépassés.
Le responsable évalue le déficit en enseignants à plus de 13.000 par an, sans parler de la qualité de la formation qui laisse à désirer, prenant peu ou prou la mesure des évolutions technologiques et les NTIC. Un grand nombre de collèges, y compris dans les grandes villes comme Casablanca ou Rabat, ne dispensent plus de travaux pratiques dans les branches scientifiques, faute d'enseignants et de moyens. S'y ajoute le nouveau fléau de l'éducation qui est l'embauche directe sans passer par une formation qualifiante de milliers d'enseignants. Pour Belarbi, il est temps d'avoir une école nationale des enseignants qui soit basée à Rabat et dotée de moyens matériels et humains nécessaires.
