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Une journée test pour Benkirane

Les syndicats ont une dent contre le gouvernement. Le premier mai est la meilleure occasion pour l’exprimer.

En général, les défilés du premier mai célébrant la fête des travailleurs au Maroc se ressemblent. Les mêmes slogans, les mêmes rituels, les mêmes banderoles, les mêmes discours et les mêmes artères sont occupés à l’occasion pour le célébrer. Cependant, le premier mai, attendu dans quelques jours, aura un autre goût. Car, c’est un nouveau positionnement qu’adoptent les centrales syndicales vis-à-vis du gouvernement.

Méfiance et mécontentement des syndicats

Alignement qui met le chef du gouvernement devant une véritable épreuve. Les préparatifs des différentes centrales syndicales laissent dire que c’est un test qui ne sera pas facile à franchir.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que les efforts menés, jusqu’à aujourd’hui, n’ont pas servi, dans le cadre des premiers rounds du dialogue social, à arracher la paix sociale. Les appels à la grève se multiplient et les manifestations du mécontentent de la classe ouvrière se font de plus en plus entendre. C’est ce qui ressort des préparatifs des centrales syndicales pour les festivités du premier mai.

En effet, les syndicalistes se préparent à dénoncer les actions du gouvernement qui visent à faire payer aux salariés et aux fonctionnaires les pots cassés de la crise économique. Attitudes qu’ils ont relevées à la lecture des dispositions de la loi de Finances. L’autre cause de la grogne des syndicalistes, qu’ils comptent aussi dénoncer à cette occasion, c’est la décision du gouvernement de procéder à des retraits sur les salaires des grévistes. Leur mécontentement provient aussi de la suspicion qu’ont les centrales syndicales vis-à-vis des projets de loi devant encadrer leur secteur.

II s’agit plus particulièrement du projet de loi organique devant fixer les conditions et les modalités de l’exercice de la grève. Il en est de même s’agissant de la loi devant régir la création et l’organisation des syndicats. Bien évidemment, les représentants des salariés appellent aussi à ce que les engagements pris par l’ancien gouvernement d’Abass El Fassi, dans le cadre du dialogue social (accord du 26 avril 2011), soient appliqués par le gouvernement actuel. Ils estiment que, malgré les promesses du nouveau gouvernement, rien n’est fait, jusqu’à présent, pour la mise en application de cet accord. Autre indignation des syndicalistes, leur rejet du recours des pouvoirs publics à la force pour disperser les manifestations organisées par les syndicats… Ils veulent ainsi dénoncer le «manque de liberté
syndicale».

Pressions à la veille du 1er mai

C’est dans ce sens que les tracts et slogans, déjà prêts pour la célébration de la journée du travail, appellent à la ratification de la convention internationale n° 87 (relative à la liberté syndicale). Ils appellent également à l’abrogation de l’article 288 du Code pénal (article qui garantit la liberté de travail) que les syndicats considèrent comme une excuse pour porter atteinte à la liberté de grève…
Comment va donc réagir le chef du gouvernement Abdelillah Benkirane face à toutes ces dénonciations, ces revendications et appels des syndicalistes ? Il faudra attendre le premier mai pour le savoir.

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