Le Bahreïn est la sixième et dernière étape du Prospectour organisé par Maroc Export dans les pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe). Le premier à découvrir le pétrole dans le Golfe, ce pays cherche comme le Sultanat d’Oman de nouvelles perspectives de développement qui ne dépendraient pas forcément de l’or noir. L’archipel compte 1,3 million d’habitants, dont 54 % d’étrangers. Jusqu’à aujourd’hui, son économie reste fortement liée au pétrole qui représente 60 % des exportations, 70 % des revenus du gouvernement et 30 % du PIB qui a atteint 23 milliards de dollars en 2010. Selon les prévisions économiques à Bahreïn, le PIB devra connaitre une ascension fulgurante durant les 8 prochaines années. Et cela se constate de visu. Manama est un immense chantier où les gratte-ciels poussent de jour en jour.
Contrairement à l’Arabie saoudite, la petite superficie du pays nécessite un déploiement en hauteur.
D’ailleurs, même la mer est utilisée et plusieurs îles artificielles entourent l’archipel. Le travail accompli impose le respect. Jeudi, 2 mai à la Chambre de commerce et d’industrie de Manama, les opportunités d’échange commercial entre le Maroc et le Bahreïn ont fait l’objet de débats passionnés. Il faut dire que malgré le volume négligeable des échanges, les similitudes en termes de politique économique des deux pays représentent autant de points de rencontre. Les deux partenaires ont opté pour l’économie ouverte. Le Maroc est fort de 52 accords de libre-échange notamment avec les États-Unis. Le Bahreïn occupe le 12e rang mondial sur l’échelle de l’ouverture économique. Dans le même sens, le vice-président de la Chambre de commerce bahreïnie, Ibrahim Mohamed Ali Zainal, a attiré l’attention sur les effets de leviers que les deux pays peuvent tirer de leurs ALE avec les États-Unis, chacun dans sa région. Saad Benabdellah, directeur général de Maroc Export, a précisé que l’objectif des entreprises marocaines n’est pas que de vendre leurs produits, mais de nouer des business alliances et de diversifier l’offre exportable au même titre que les destinations.
Pour donner un cachet concret à cette volonté, la Chambre de commerce de Bahreïn et Maroc Export ont signé un mémorandum d’entente. Le document, de 9 articles, insiste sur l’importance des facilitations des relations économiques et commerciales entre les hommes d’affaires des deux pays. Procédés commerciaux incontournables, l’échange d’information, la veille économique, le partage des études et des idées et enfin tout ce qui a trait aux tarifications et tendances de la demande dans les deux marchés est prévu.
Pour sa part, l’ambassadeur du Maroc à Bahreïn, Ahmed Rachid Khattabi, a donné un aperçu sur les plans sectoriels (Émergence, Maroc vert, Plan solaire, etc.).
Il a mis en exergue les efforts consentis par le Maroc en matière d’amélioration du climat des affaires. Arguments auxquels les Bahreïnis ne sont pas insensibles. Car ici, on veut tout savoir sur son partenaire avant de passer aux choses sérieuses. Étant une grande zone franche, le Bahreïn dispose d’un grand savoir-faire en matière de commerce.
Le Maroc peut capitaliser sur cette expérience autant que sur celle de la banque islamique. Justement, le secteur financier, fleuron de l’économie du Bahreïn, génère 25 % du PIB. Enfin, concernant les exportations marocaines vers l’archipel, elles restent très en deçà de la taille escomptée. Elles ne dépassent pas les 2,4 millions de dollars et sont principalement constituées de produits laitiers, de matières plastiques, des fruits, des meubles, du bois et du cuir.
3 questions à : Nabil Benchekroun, directeur export de Pharma 5
«Les produits pharmaceutiques dans les pays du CCG répondent à la norme FDA des États-Unis»
Le Matin : Quelle appréciation faites-vous de ce deuxième Prospectour dans trois pays du Golfe ?
Nabil Benchekroun : Cette deuxième étape est complémentaire de la première. En prospectant les 6 pays du CCG, nous avons pu avoir une idée plus claire des opportunités et des spécificités de chaque marché. L’objectif majeur de l’industrie pharmaceutique nationale est d’élargir sa présence dans un marché à fort potentiel qui est celui des pays du CCG. Ces derniers représentent également une ouverture sur les pays asiatiques.
Concrètement, quelle est la valeur ajoutée que vous avez tirée de ce périple ?
Notre passage en Arabie saoudite nous a permis de voir les équipes de Pharma 5 et de discuter des perspectives et besoins d’avenir. Au Sultanat d’Oman, notre volonté était de chercher un partenaire. Nous sommes en négociations avec deux grands distributeurs dans ce pays et leur visite au Maroc programmée en milieu du mois de mai nous donnera plus de visibilité. Au Bahreïn, nous avons aussi deux offres de distributeurs potentiels.
Ne trouvez-vous pas que le marché des pays du CCG est très exigeant ?
Les produits pharmaceutiques dans ces pays répondent aux normes FDA (Food and drugs agreement) des USA.
Les nouveaux investissements marocains dans les unités de production nous permettent aujourd’hui d’avoir accès à ces marchés. Les procédures d’enregistrement sont certes longues, mais réalisables. Notre entreprise, par exemple, est enregistrée dans les 6 pays du CCG.
Ensuite, il faut enregistrer les produits. Globalement, les produits que l’on peut vendre sont les antibiotiques, les anti-inflammatoires et les médicaments de certaines pathologies chroniques comme le diabète.
