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M. Benkirane tente de calmer les ardeurs du mouvement féminin

Le chef de gouvernement promet d’étudier tout projet visant à booster la représentation féminine.

M. Benkirane tente de calmer les ardeurs du mouvement féminin
La gent féminine s’attend à des mesures concrètes et urgentes.

Abdelilah Benkirane cherche à apaiser la colère du mouvement féminin qui a décoché ses multiples flèches envers son équipe au lendemain de sa nomination. Les critiques n’ont pas cessé de fuser de part et d’autre sur la faiblesse de la représentation féminine au sein de l’Exécutif même lors de la présentation du programme gouvernemental au Parlement. Et M. Benkirane a dû encaisser les reproches non seulement de la part des femmes, mais aussi du côté de l’opposition qui saisit chaque occasion pour rappeler la régression en la matière. La représentation féminine au niveau gouvernemental n’est, en effet, que de l’ordre de 3,22 % tandis que les aspirations tablaient sur le tiers, d’autant plus que le texte fondamental a insisté sur la question de la parité.

Le chef de gouvernement a promis, à maintes reprises, de rectifier le tir. Il s’est engagé devant les parlementaires au sein de l’hémicycle à booster les femmes pour accéder aux postes clés de responsabilité. Pour entamer la concrétisation des engagements, il a reçu, mercredi, une délégation de militantes associatives de différents horizons, dont des représentantes du monde de l’entreprise.
M. Benkirane s’est engagé à étudier tout projet visant à renforcer la représentativité de la femme dans les différentes activités.

La gent féminine s’attend à des mesures concrètes et urgentes. Elle aspire à l’égalité tant dans le domaine politique qu’économique. Les femmes souffrent, en effet, d’une grande marginalisation au niveau du marché de l’emploi. Les chiffres du Haut commissariat au plan en témoignent. Selon une récente étude du HCP, la participation de la femme marocaine au marché de travail est caractérisée par un niveau relativement bas en comparaison avec d’autres pays aussi bien développés qu’en voie de développement. Sur une population active occupée de 10,4 millions en 2010, le Maroc ne comptait que 2,8 millions de femmes au travail soit un taux de féminisation de l’emploi de 27 %. A cela s’ajoute le manque de qualification. Près de 6 femmes sur 10 au niveau national et 81 % en milieu rural sont analphabètes alors que 3 femmes actives sur 4 sont sans diplômes. D’après l’enquête, seuls 2,1 % des femmes travaillent comme cadres supérieurs. Sur le plan politique, l’accès aux postes de décision reste semé d’embûches en dépit des discours encourageants des politiciens. L’expérience a démontré que les propos des responsables restent loin de la réalité.

Abdelilah Benkirane confirme cet amer constat à commencer par son propre parti. Il appelle à redresser la situation au niveau interne des formations politiques pour que les femmes puissent être boostées et pour donner l’envie à d’autres d’intégrer la vie politique. L’histoire a démontré que sans mesures obligatoires de discrimination positive, la représentation féminine demeure trop faible. Sept femmes seulement ont pu décrocher un siège au niveau des circonscriptions locales au cours des législatives de novembre 2011. Les partis politiques préfèrent soutenir financièrement les hommes que les femmes.

Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, on a enregistré 484 candidates au niveau des circonscriptions électorales locales, soit un taux de près de 9 %. 64 femmes seulement appartenant à différentes formations politiques ont été têtes de liste dans les circonscriptions électorales locales soit 4,13 % uniquement. Désormais, le gouvernement est devant l’épreuve d’assurer la parité dans la nomination des hauts responsables étatiques. Cette fois, le chef de l’Exécutif est dans l’obligation de prendre en considération l’approche genre, sinon il risque de s’attirer les foudres des militantes associatives et politiques. 

Le classement relatif à la représentation féminine

La Chambre des représentants compte 67 députées soit un pourcentage ne dépassant pas 17 % alors qu’en Afrique, la moyenne de représentation est de 18,6 %. L’espoir du mouvement féminin était d’atteindre le tiers. En dépit de tout, le taux enregistré constitue un progrès important par rapport au passé, vu qu’il fait gagner au Maroc trente places au niveau du classement relatif à la représentation féminine. Des efforts considérables sont encore à déployer pour concrétiser les objectifs escomptés en la matière. Le Maroc ne parviendra pas, en effet, à honorer ses engagements internationaux consistant à porter le pourcentage des femmes aux instances élues à 30 % à l’horizon 2015. 

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