L’aquaculture entame un tournant. Considérée comme l’un des principaux axes de la stratégie «Halieutis» de développement de la pêche maritime, lancée en 2009, l’aquaculture devra connaître un essor dans les années à venir. En fait, l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) a lancé, mercredi à Casablanca, un appel à manifestation d’intérêt pour sélectionner les meilleurs projets aquacoles dans la zone méditerranéenne de Cap Mazari et Cap Targha. Cet appel porte sur le développement de l’aquaculture dans une bande littorale de 20 km, sur une superficie de 260 ha répartis en neuf concessions. Cinq de ces concessions, de 20 ha chacune, sont destinées à la conchyliculture, et plus précisément les moules, les huîtres ainsi que d’autres coquillages dans la zone A (Cap Mazari). Les quatre autres concessions, de 40 ha chacune, sont dédiées à la pisciculture, notamment le loup, la dorade et le maigre dans la zone B (Cap Targha). Ces projets devront se traduire par des investissements qui tourneront autour de 295 millions de DH, une production annuelle globale de 5 820 tonnes et un chiffre d’affaires annuel total de 258 millions de DH. Ces projets devront générer pas moins de 170 nouveaux emplois.
Cette opération est appelée à déclencher le développement de l’activité aquacole qui reste encore à un stade embryonnaire avec une production qui n’a pas dépassé 333 tonnes en 2010, soit moins de 1% de la production halieutique totale, a relevé le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, lors d’une conférence tenue à cet effet. Or, la stratégie du département de la pêche en la matière vise une production de 200 000 tonnes à l’horizon 2020, ce qui représentera près de 11% de la production domestique et permettra de réaliser un chiffre d’affaires d’environ 5 milliards de DH.
D’autres appels encore
En plus de cette opération, d’autres appels à manifestation d’intérêt seront lancés prochainement et concernent la côte méditerranéenne entre Cap Targha et Saidia et en Atlantique sur les axes Sidi El Abed-Oualidia, la baie d’Agadir, les terres basses de Tahddart, la région de Laâyoune-Boujdour et les baies de Dakhla et Cintra. Par ailleurs, il est à rappeler que l’ANDA a été créée en 2011. Elle a notamment pour mission de promouvoir le développement de l’aquaculture nationale à travers sa participation à la mise en œuvre de la politique de gouvernement en la matière et la proposition de plans d’action spécifiques en application des orientations contenues dans la stratégie nationale halieutique ainsi que du cadre réglementaire y afférent.
Cette structure veillera également à la promotion des investissements en aquaculture, à l’octroi et le renouvellement des autorisations.
En outre, introduite au Maroc depuis les années 50, l’activité aquacole a connu un développement limité et le pays n’a pas pu mettre en place une branche d’aquaculture consistante, selon une étude de la Direction des études et des prévisions financières.
Or, le Maroc dispose d’énormes potentialités et opportunités pour se doter d’une branche aquacole solide. Toutefois, relève-t-on, les investisseurs aquacoles continuent à faire face à diverses contraintes d’ordre foncier, technique, financier et commercial. Le Maroc a tout intérêt, selon les auteurs de cette étude, à développer cette activité qui permettra de créer de nouveaux emplois et de richesses et surtout de réaliser des objectifs fixés au titre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH).
