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Les élèves du primaire se mettent à l’e-learning

Un site web a été élaboré afin de permettre aux élèves de la sixième année primaire de suivre des cours de soutien gratuitement.

Les élèves du primaire se mettent à l’e-learning
Dans un premier temps, le site est conçu pour aider en priorité les enfants en sixième année du primaire. Ph. H.Seddik

Un nouvel outil de soutien scolaire vient de voir le jour, grâce au partenariat entre l’Académie régionale d’éducation et de formation du Grand Casablanca (AREF) et l’opérateur téléphonique Inwi. Il s’agit du portail éducatif : «Emadrassa.inwi.ma». «Ce site web est mis à la disposition de tous les élèves de sixième année primaire au Maroc pour les aider à avancer dans leur scolarité, mieux comprendre les leçons, pratiquer leurs connaissances et enrichir leur culture générale, surtout avant le passage au collège», déclare Frédéric Debord, directeur général de l’opérateur téléphonique.
En effet, dans un premier temps ce site est conçu pour aider en priorité les enfants en sixième année de primaire à préparer leurs examens, mais aussi pour éveiller les plus jeunes à la lecture. Ceci est une première étape, le site étant appelé à se développer en prenant en compte les demandes de tous les élèves de l’école primaire, des professeurs et des parents. Avec un budget de 500 000 DH, les partenaires ont enrichi le site avec des capsules vidéo éducatives et des fiches de cours et d’évaluation (exercices interactifs avec corrigés), réalisées avec l’AREF.

Par ailleurs et pour favoriser l’apprentissage de la lecture aux plus petits, des contes populaires racontés par les femmes des campagnes, ont été numérisé afin de les faire redécouvrir aux enfants et leurs parents sous forme de e-contes à lire et à écouter en ligne. Ces histoires, lues en arabe sur le site par l’acteur Rachid El Ouali, existent aussi en francais et ont été mises à disposition par la Fondation Zakoura et la maison d’édition Yanbow Al Kitab.

«L’éducation est aujourd’hui au cœur du développement du Maroc et de son avenir. Dans son rapport 2011, le Conseil économique et social précise que le rendement du système éducatif demeure insuffisant malgré les avancées enregistrées sur le plan quantitatif et que le préscolaire reste peu développé et les abandons scolaires dans l’enseignement public concernent près de 387 000 élèves. La durée moyenne de scolarisation des jeunes n’est que de 4,7 années contre 6,3 dans les pays à développement humain faible. L’espérance de vie scolaire est estimée à 10 ans, loin des 14 ans où elle devrait au moins se situer», annonce M. Debord. De son côté, Khadija Benchouikh, directrice de l’AREF-Casablanca a souligné qu’elle était ravie de ce partenariat qui suit la mouvance mondiale à la technologie. «Le système éducatif tente d’introduire les TIC depuis 1985, cependant nous avions toujours manqué d’équipement, de formation et de matériel. Grâce à ce projet, nous faisons un grand pas dans nos objectifs, parce qu’en fait ce qui nous manquait à l’AREF s’était l’appui technique», a-t-elle indiqué. Et d’ajouter : «C’est un site Internet qui présente un espace éducatif et ludique pour tous les enfants du Maroc. Avec un simple clic, les élèves pourront accéder à des cours, des exercices et des contes. Le tout présenté sur une plateforme interactive».


Questions à : Khadija Benchouikh, directrice de l’AREF-Casablanca

«Grâce à ce système, chaque enfant peut programmer ses séances de soutien»

Que représente une telle initiative pour l’acte pédagogique ?
Un projet comme celui-là fait partie des projets structurants. Il fait partie des projets qui pourraient donner un plus à tout l’acte pédagogique. Normalement quand on fait une action pédagogique qui demande une réflexion dans une école, à l’intérieur d’une classe, la communauté de la classe ou dans le meilleur des cas, celle de l’école, sont les seules à pouvoir donner leur avis. Alors quand on ouvre un espace comme celui-ci avec un segment dédié aux enseignants, du Maroc ou de l’étranger, et qui peut accueillir les réflexions et les propositions de ces derniers et de tous ceux qui sont intéressés par l’amélioration de l’action pédagogique marocaine, cela ne peut être que structurant, parce qu’avec l’avis de plusieurs intervenants, on ne peut que mieux faire. L’AREF avait justement besoin d’un partenaire qui nous donne un appui technique pour filmer, parce que nous n’avons pas cette expertise. Nous avons immédiatement adhéré au projet puisque maintenant nous avons un partenaire engagé qui partage les mêmes objectifs et qui versent dans l’intérêt de l’élève.

Est-ce que le soutien scolaire en ligne pourrait remplacer la méthode
classique ?
Ce système de l’e-learning peut remplacer le soutien scolaire classique, parce que si on veut l’améliorer et si les enseignants sont avec nous, avec leurs propositions et leur appui, on pourra dispenser des séances gratuitement, à domicile et avec plus de flexibilité.
Ce nouveau système va permettre non seulement de faire des économies, mais de régler le problème de temps et de disponibilité. Grâce à ce système, chaque enfant peut programmer ses séances de soutien selon son rythme et celui de ses parents. Contrairement aux cours de soutiens organisés dans les écoles ou ailleurs qui demande toujours une organisation de plus et une contrainte de plus. Ce système a également l’avantage de donner plus d’autonomie à l’enfant, parce que ce dernier ne subit pas tout ce qu’on lui donne, mais choisit les parties du programme dans lesquelles il est plus faible et s’organise dans ce sens.

Quels sont les autres projets et initiatives que vous comptez mettre  en place ?
Concernant le système éducatif et surtout l’école primaire, nous sommes sur un projet pilote de réorganisation et de redynamisation de la vie scolaire au sein de l’école. L’organisation de la vie à l’intérieur de l’école primaire pose problème. Aujourd’hui, c’est une organisation qui a perdu tous les codes et toutes ses références. L’école est devenue un espace de désordre, d’agressivité…, au lieu d’être un espace d’éducation avec une vie collective et citoyenne. Notre objectif est donc de redonner à l’école primaire tous les codes et les repères pour qu’il y ait une véritable vie à l’intérieur de cet espace, parce que j’estime que c’est à partir de l’école primaire que tout se construit.


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