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La bataille d’Alep est engagée

Le Conseil national syrien, principal groupe de l’opposition, réclame dimanche une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.

La bataille d’Alep est engagée

De violents combats se poursuivaient dimanche à Alep (nord) où l’armée syrienne a lancé la veille une contre-offensive pour reprendre les quartiers sous contrôle de l’insurrection, selon des militants de l’opposition et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. «D’après un militant sur place, Mohammed Saïd, les forces syriennes bombardaient en particulier les quartiers de Salaheddine et Saif al-Dawla (sud-ouest de la ville), premiers secteurs dont se sont emparés les insurgés la semaine dernière. L’OSDH faisait état également de violents combats et d’explosions, dans les quartiers de Bab al-Hadid, al-Zahraa et al-Arqoub.»

Selon des sources, «environ 200 combattants de l’insurrection sont entrés dimanche dans Alep, pour rejoindre le millier d’hommes venus en renfort au cours des derniers jours pour combattre les forces gouvernementales. Les rebelles ont reçu un nouvel arrivage d’armes et de munitions.»
Face à la contre-offensive des forces gouvernementales, «le Conseil national syrien (CNS), principal groupe de l’opposition, a réclamé dimanche une réunion “d’urgence” du Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher les massacres de civils que le régime s’apprête à commettre, selon lui, à Alep.»
Le CNS a également demandé samedi soir aux pays «frères» et «amis» d’armer les membres de l’ASL qui combattent «avec de vieilles armes». «Le régime syrien encercle Alep avec des chars, l’artillerie et des milliers d’hommes et se prépare à lancer une offensive sur la ville et à y commettre des massacres», a indiqué le CNS dans un communiqué.

Il met en garde «la communauté internationale contre des massacres que planifie le régime», et appelle «le Conseil de sécurité de l’ONU à tenir une réunion d’urgence pour débattre de la situation à Alep, Damas et Homs (centre) et à prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils». «Le communiqué appelle également les pays amis du peuple syrien à imposer une zone d’exclusion aérienne et à instaurer des zones sécurisées pour quelque deux millions de déplacés».
Face à cette situation, Kofi Annan, le médiateur international pour la Syrie s’est dit inquiet face à «la concentration de troupes et d’armes lourdes autour d’Alep», appelant les belligérants à travailler à une solution politique du conflit qui ensanglante le pays depuis 16 mois. De plus en plus isolé sur la scène internationale, le président syrien Bachar al-Assad a dépêché Walid Mouallem, son ministre des Affaires étrangères à Téhéran, principal allié de Damas qui a averti cette semaine qu’il ne tolèrerait pas de «changement de régime» en Syrie.

Pour sa part, le pape Benoît XVI a lancé dimanche un appel à l’arrêt immédiat de l’effusion de sang en Syrie, tout en demandant à la communauté internationale de tout faire pour aider à la résolution du conflit. «Je continue à suivre avec inquiétude les événements tragiques et violents croissants en Syrie avec la triste succession de morts et de blessés», a déclaré le pape, après la prière hebdomadaire de l’Angelus dans sa résidence d’été de Castel Gandolfo, près de Rome.
Le souverain pontife a ajouté que ses pensées allaient en particulier vers «le nombre élevé de personnes déplacées et de réfugiés dans les pays voisins», et a demandé que leur soient garanties «l’aide et l’assistance humanitaire nécessaires».

Le régime Assad ne reconnaît pas le mouvement de contestation lancé en mars 2011 et l’assimile à du «terrorisme». Depuis l’éclatement de la crise syrienne en mars 2011, plus de 20 000 personnes sont mortes, dont environ 14 000 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

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