Le Conseil de sécurité a annoncé jeudi la fin de la mission des observateurs de l’ONU en Syrie. «Les conditions n’étaient pas remplies pour la poursuite» de cette mission, a indiqué l’ambassadeur de France à l’ONU, Gérard Araud, après une réunion du Conseil sur la Syrie. «La mission se terminera dimanche à minuit», a indiqué à la presse Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix. M. Araud a cependant ajouté qu’il existait «une volonté consensuelle du Conseil de maintenir une présence des Nations unies à Damas», après la fin de la mission, sous forme d’un bureau de liaison.
Ce sera «un petit groupe» de probablement 20 à 30 personnes, a précisé M. Mulet, ajoutant qu’il ne savait pas encore qui en serait le responsable, mais que le gouvernement syrien avait donné son accord pour sa mise en place. Il a ajouté que le dernier observateur militaire de la mission quitterait la Syrie le 24 août. «La Russie a pour sa part demandé jeudi, après la réunion du Conseil de sécurité, que les grandes puissances lancent avec l’Arabie saoudite et l’Iran un appel au gouvernement syrien et à l’opposition pour qu’ils mettent fin au conflit en Syrie.»
Sur le terrain, la violence continue. «L’armée syrienne et les rebelles s’affrontaient vendredi près du principal aéroport militaire à Damas alors que des quartiers d’Alep, deuxième ville de Syrie, étaient bombardés vendredi, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).» Cette nouvelle flambée de violences survient au lendemain d’une journée où 180 personnes, en majorité des civils, ont péri dans le pays, selon cette organisation. «Par ailleurs, les corps de 65 personnes non identifiées ont été retrouvés à Qatana, à 20 km au sud-ouest de Damas, a indiqué l’OSDH sans donner plus de détails.»
Des combats ont éclaté entre les militaires et les combattants rebelles près de l’aéroport de Mazzé, dans l’ouest de la capitale, montrant l’incapacité du régime à en finir avec la rébellion dans la capitale malgré plusieurs communiqués annonçant que la ville avait été «nettoyée des terroristes», terminologie utilisée par le pouvoir pour qualifier les dissidents armés. «Selon le Conseil général de révolution syrienne (CGRS), des combats ont eu lieu également toute la nuit à la périphérie sud de Damas, où les rebelles sont très présents.»
«Armée libre et unie»
Par ailleurs, l’armée a affirmé avoir repris al-Tal, dans la province de Damas, et l’opposition regroupée au sein du Conseil national syrien a qualifié cette localité de «secteur sinistré» après une semaine de bombardements. À Alep, plusieurs quartiers rebelles étaient sous le feu de l’artillerie gouvernementale. D’autre part, les militants avaient appelé vendredi à des manifestations sous le slogan «si l’armée syrienne libre est unie, la victoire est assurée».
Pour sa part, Téhéran soutient une proposition du président égyptien Mohamed Morsi pour la création d’un groupe de contact avec l’Égypte, l’Iran, l’Arabie saoudite et la Turquie pour tenter de régler la crise syrienne, a déclaré vendredi le porte-parole de la diplomatie iranienne.
Dans le cadre d’une tournée régionale, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se trouve à Beyrouth où il a refusé de s’engager sur l’armement réclamé par les rebelles. Dans la crise en Syrie, a-t-il dit, «il y a l’aspect militaire, c’est l’affaire des Syriens». M. Fabius a par ailleurs affirmé détenir des informations selon lesquelles de nouvelles défections «spectaculaires» se produiraient prochainement au sein du régime syrien. Plus de 23 000 personnes ont péri en Syrie en raison de la violence qui a suivi le soulèvement contre le régime, qui a débuté en mars 2011, selon l’OSDH.
